Jimi Hendrix 1957, archéologie d’un apprentissage

les premières étapes de l’apprendre commencent dès Seattle, sept mondes


Un des grands défis, pour le secret que Hendrix entretient dès le début sur lui-même, ne serait-ce que pour se protéger, dans un chemin où tout est obstacle, c’est les deux grandes phases d’apprentissage que sont la période Rocking Kings (ses 15-17 ans) et l’année Nashville.

Pas seulement pour comprendre l’apprentissage technique impeccable, et comment il le renversera ensuite. Parce que c’est le modèle intérieur du musicien qui émerge, avant même la musique. La queue de renard au guidon de son vélo, les plumes d’indien sur sa troisième guitare, la Danelectro qui est le premier vrai instrument.

J’avance dans ce livre, dangereux, glissant, encombré de ces kilotonnes de proses sur Hendrix, dans la condition de le garder hors ligne, contrairement à Proust ou à Objets. Mais le site peut se faire l’accompagnement, qui deviendra prolongation.

En se faisant trace par exemple, pour les Rocking Kings sans trace, de ceux qui les firent, et ceux qu’ils jouèrent.

Avec le développement arborescent de YouTube, prendre conscience pour l’écriture même d’un outil qui m’était évidemment inaccessible, du moins à cette échelle de profusion et précision, lors de l’écriture du Rolling Stones, et même du Dylan et du Zeppelin. En proposant ici ces vidéos, ce n’est pas une vitrine, juste des départs de pistes...

On continuera avec les influences blanches, Elvis Presley, Buddy Holly... Et je garde Little Richard pour la période intermédiaire entre Nashville et New York.

FB

 

The Coasters


We used to play stuff by people like the Coasters..., dira Hendrix des premières apparitions du Rocking King au Spanish Castle... Poison Ivy, Yakety Yak ou ci-dessous passage télévision – plus triste destin pour au moins 3 d’entre eux.

 

 

Mickey & Sylvia, Love is strange


Grand succès de 1956, et qui contribuera à sa passion visuelle de la guitare, mais à écouter de près : le jeu des onomatopées, l’alliance des voix et des guitares. La légende veut que Hendrix l’ait pratiqué dès son ukulele à une corde, avant même la première guitare.

 

Henry Mancini | Peter Gunn


Ce qu’il nous faudrait savoir, c’est si l’importance de ce morceau c’était pour la découverte des possibilités de la guitare électrique, ou pour la fascination au jeu en boucle, comme une obsession intérieure passant avant la mélodie...

 

Big Jay Mc Neely


Un des principaux musiciens de la scène de Seattle, mais pas seulement pour la musique : la façon de venir en avant, la façon de jouer l’instrument pour l’instrument lui-même. Le personnage du musicien devenant modèle autant que la musique même. On a la chance qu’il ait continué longtemps. Ou de comment l’art du solo libre qui allait révolutionner le rock’n roll est né directement de l’influence sur Jimi Hendrix d’un grand musicien de jazz...

 

 

Houston Stackhouse


Difficile de reconnaître dans les vidéos accessibles du très vieux monsieur qu’est Houston Stackhouse fin des années 70, le fait qu’à Seattle il a été le lien direct avec le blues du Delta, de même qu’un vieux guitariste de son quartier montrait à Jimi les techniques de Big Bill Broonzy. Houston Stackhouse avait appris son jeu au contact de Tommy Johnson (1896-1956), un guitariste qui enregistra en 1928-1929, mais fut un des premiers à développer le jeu performance, la guitare enfourchée comme une mule, jouée derrière la tête ou avec les dents. Stackhouse en fut l’initiateur à Seattle, même si c’est seulement notre ignorance qui nous fait voir Hendrix comme un précurseur : tous le faisaient alors, et son génie bien sûr est ailleurs.

 

Guitar Shorty


Guitar Shorty est né à Houston, mais a fait ses armes à Los Angeles. En épousant une fille de Seattle et venant s’y installer, il y apporte et propose un jeu « côte Ouest » à l’opposé du blues électrique venu depuis Chicago, et ce sera pour Hendrix un catalyseur déterminant. Avant que les rôles se renversent, l’aîné devenant, pour le reste de sa carrière, celui qui mime l’élève et joue Hey Joe dans les festivals revival...

 

et coda : Big Bill Broonzy


Voir plus haut, pour cet anonyme qui, dans son quartier, montrait au jeune Jimmy, sur le seuil de sa porte, les accords et la marche harmonique du grand de Chicago. Si le blues est d’emblée reçu non d’abord comme tradition mais comme liberté et création...

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
1ère mise en ligne 23 avril 2014 et dernière modification le 23 avril 2014
merci aux 2365 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page