Pour moi, la littérature et l’organisation, c’est un peu antinomique. Pour la littérature on a besoin d’organisation dans 2 domaines – mais alors là, rigoureusement, ascétiquement, jusqu’à l’extrême – c’est pour le rêve et c’est pour la lecture, les deux pensés comme discipline. Mais c’est fini, le temps où on pouvait s’oublier, et pas besoin d’ergoter là-dessus. Pas vraiment d’hésitation, d’ailleurs, on est dans une société où tant de choses sont bafouées, tenir debout et garder son cap c’est une sorte de guerre en soi. Reste alors à s’organiser. Depuis le retour du Québec, j’avais ce tableau posé à ma droite sur le bureau, lequel est perpendiculaire au mur. J’y collais une suite généreuse de post-it, un par projet en cours. En soi, c’était déjà comme un décalque d’ordinateur. La boîte mail, avec ses sous-dossiers et fonctions de tri, le calendrier intégré, est la plateforme la plus solide pour les questions d’organisation. Sur l’ordinateur, j’avais des fichiers, des listes, des calepins et aide-mémoires, mais tout ça s’emmêlait, donc j’ai téléchargé Things, qui veut dire choses (task management on the Mac), avec l’avantage d’une application qui permet de tenir à jour facilement projets, choses à faire, mails à écrire, d’y insérer des dates, et surtout la possibilité d’y ajouter une note très vite, juste là quand on y pense, et de synchroniser l’ordi et l’iPhone, puisque la même application est sur les deux. On peut l’installer aussi sur l’iPad, mais l’iPad je refuse d’y installer quoi que ce soit du travail, c’est pour lire, des livres ou le web. Ça ne mérite sans doute pas un billet de ce journal, mais de ne plus avoir mon tableau avec les post-it, ça me perturbe, quand même. Sur l’ordinateur, je n’ai pas encore le réflexe d’ouvrir Things pour mes choses. Tandis que l’iPhone c’est vraiment le petit carnet de poche, plus images, voix, presse, bricoles – donc c’est lui qui me rappelle à l’ordre. Aujourd’hui j’ai effacé plusieurs choses que j’y avais inscrites hier. C’est bon signe.