lettre aux éditeurs concernant publie.net

inventer ensemble les synergies virtuel et papier


Amis éditeurs,

 

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Pas besoin de revenir sur l’évolution structurelle en cours. La part la plus active et la plus novatrice de la création littéraire repose sur une galaxie de micro-structures d’édition, nées pour la plupart dans la tradition du travail typographique, et de la diffusion à un circuit bien précis de libraires, avec appui principal sur la librairie indépendante [1].

Paradoxalement, c’est ce qui fait aussi notre force : la création, ici, est bien mieux honorée que dans les grandes maisons, où la recomposition interne a des effets plus radicaux. D’autre part, la qualité artisanale du travail, de l’accompagnement auteur à la mise en page, et à la réalisation graphique du livre, permet aussi une belle résistance – diffusion via les salons, festivals et événements littéraires, bouche à oreille. Paradoxalement aussi, ces micro-structures d’édition ont pris plus vite le virage Internet, sites bien plus finement alimentés que ceux des grosses maisons, vente directe pour certains.

Longtemps, aussi, une régulation se faisait pour la diffusion, on a suivi les aventures de Diptyque, et quelques structures de diffusion (Les Belles Lettres, Harmonia Mundi) prolongent cette tradition. Mais la concentration des moyens de diffusion, le temps de rotation accéléré en librairie, depuis deux ans, touchent de plus en plus durement un circuit dont on a vitalement besoin.

 

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Ces deux ans, parallèlement, nous avons commencé à prendre sérieusement nos repères pour la diffusion numérique. Maturation des formats et leurs déclinaisons, évolution considérable des plate-formes de distribution et leurs garanties de sécurité. Évolution rapide des supports, les écrans sur lesquels nous lisons, au travail, à la maison, les ordinateurs portables et micro-portables, et la (fragile) émergence des supports dédiés, liseuses et eReaders – arrivée de la Sony PRS-505, début de circulation du Kindle, basculement massif des usages de téléphonie via l’iPhone.

Depuis un an, quelques auteurs contemporains se sont rassemblés, j’en suis à l’initiative, pour une coopérative d’édition numérique. Il ne s’agissait pas de griller une étape quelconque dans ce qu’on nommait autrefois chaîne du livre, mais bien de commencer à instiller, dans Internet, des processus d’édition – mise en page, accompagnement d’auteurs, ergonomie numérique – et de validation symbolique : là où Amazon, aux USA, joue un énorme coup de poker en demandant aux auteurs déjà publiés de se faire eux-mêmes leur vecteur de diffusion via page perso à l’intérieur du site monopolistique de vente en ligne, et l’ouvrant du même coup, zappant la chaîne éditoriale, à quiconque veut publier, notre coopérative, en construisant un catalogue numérique, souhaitait implanter dans l’univers virtuel un processus de validation symbolique tel que le rôle joué, dans l’édition traditionnelle, jusqu’à il y a peu, par les revues littéraires et les collections d’éditeur.

Mais nous-mêmes n’avions peut-être pas mesuré l’ampleur et la radicalité du basculement. Côté diffusion papier, tout s’aggrave, et très vite. Mais, à l’inverse, d’autres vecteurs surgissent, qui sont en demande et appel de contenus à vraie valeur littéraire, parce que leur propre responsabilité est celle de la transmission, ou parce qu’il s’agit seulement d’une exigence de lecteur, mais de lecteurs désormais familiers et exercés à l’appropriation virtuelle de savoir, de culture, de création.

En particulier, les bibliothèques : grands établissements de ville, ou bibliothèques universitaires, ils sont devenus une nouvelle interface – le lieu où on se connecte, le lieu où on accède à des ressources spécialisées. Et, surtout, le lieu où on vous guide et propose, où on ne renonce pas devant le tout se vaut de la profusion virtuelle. Les aiderons-nous à relever ce défi ?

 

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C’est là où la technique bascule à toute allure. Vous vous inquiétez de drm et protection : nos textes visent à dé-protéger, à redonner curiosité, goût du risque. Ne les enfermons pas. Voyez l’expérience Fnac/Hachette/Adobe : la gestion des drm mange la quasi totalité de la mémoire embarquée des Sony Reader, les textes proposés, quasi au prix du papier, ne savent même pas gérer la justification des paragraphes...

Vous avez tous aperçu (en voilà un), nos petits feuilletoirs : encore une révolution récente. Les différents produits, issuu, scribd, ou calameo ci-dessus changent radicalement le confort de la lecture à l’écran. Voilà comment fonctionne publie.net :
 vous vous promenez sur le site et souhaitez découvrir un texte, vous feuilletez l’extrait libre proposé ;
 vous souhaitez aller plus loin : vous cliquez sur le panier, payez vos 5,50 euros (dont 0,90 cts de TVA si vous êtes en France), et les différents formats du texte sont disponibles dans votre bibliothèque de lecteur ;
 possibilité d’inclure dans le pack numérique des port-folios d’images, des fichiers haute qualité d’enregistrements audio, des ensembles de notes ou de documents non inclus dans la version papier ;
 on peut proposer des oeuvres ouvertes, complétées ou augmentées à intervalle régulier, vous en serez prévenu et en aurez la jouissance immédiate ;
 mais si vous consultez publie.net depuis une bibliothèque abonnée (ou si vous-même, ou l’ordinateur de votre centre de documentation, ou telle borne de votre centre culturel en France ou à l’étranger fait partie de nos abonnés, via IP fixe ou simple reconnaissance d’e-mail, ou le principe révolutionnaire, expérimenté dans les universités, de fédération d’identités), alors, au lieu du panier, vous avez accès directement au texte – mais il ne se télécharge pas, ne s’imprime pas ;
– par contre, non seulement vous pouvez le lire, l’annoter, retrouver d’une session à l’autre vos propres annotations, etc...

C’est cela, la révolution (douce) que nous proposons. Le texte n’est pas piratable, parce qu’il est seulement consultable. Le modèle neuf de l’édition n’est plus dans la possession de l’objet (symétriquement, à quoi bon posséder un PDF), mais dans cette licence d’accès, et les fonctionnalités qu’elle garantit.

Et corollaire : le numérique n’est pas le papier, les prix ne doivent pas être les mêmes – nous proposons nos textes à 5,50 au prix d’un livre de poche, mais s’il vous en revient 2 euros, vous n’y perdez pas, et on manifeste, au contraire, que le numérique n’a pas de valeur propre, se pose comme complément au livre. Il est une valeur d’usage ajoutée à celle de l’objet livre s’il en prolonge l’achat, il est la liberté de commencer chemin et de marcher vers l’auteur s’il précède le livre.

 

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Déjà, un noyau important de bibliothèques, et des belles [2] a bien voulu jouer le jeu. Nous avons pris de l’avance, nous n’avons pas fait exprès, il se trouve juste qu’on était au bon endroit au bon moment – ce qui n’est pas un hasard, si la plupart d’entre nous ont déjà largement leurs 10 ans d’Internet dans les doigts et les claviers.

Après, à nous d’inventer. Nous avons établi un contrat totalement innovant, aussi, pour la diffusion numérique. Il est à votre disposition sur simple demande [3].

Notre coopérative traite directement avec ses auteurs (déjà plus de 200 textes en ligne, plusieurs centaines de téléchargements par mois, mais ça double chaque 2 mois). Ce contrat, si vous disposez des droits numériques dans le contrat d’édition signé avec votre auteur, vous le signez avec nous. Vous recevrez alors 50% des recettes nettes de téléchargement de la version numérique du texte (si vous optez pour la possibilité de téléchargement), et/ou 30% de la masse des recettes nettes des abonnements, réparties selon péréquation (vérifiable et mesurable à l’unité) des consultations bibliothèques et particuliers [4]. D’autre part, nous pouvons aussi travailler sur des modèles temporaires : à mise en place du livre, accessibilité en consultation seule pendant 1, 2 ou 3 mois. Quel que soit le lieu de consultation, le fichier ne quitte pas notre serveur sécurisé et n’est pas reproductible sur la plate-forme client [5].

Nous inaugurons ce 5 janvier une nouvelle version de notre plate-forme. Les textes (les nôtres, les vôtres avec ISBN spécifique) peuvent être catalogués directement dans les grandes bases bibliographiques. Mais si le texte est appelé depuis une de ces bases, les métadonnées associées convoquent automatiquement la notice éditoriale présente sur publie.net. Cette notice inclut une présentation de l’auteur, des liens hypertextes, et donc la possibilité d’indiquer où et comment se procurer le livre papier.

Et il y a bien sûr l’énorme continent des livres sous droits, ceux dont vous conservez un stock, donc non pas épuisés, mais ne sont plus actifs dans la diffusion marchande, hors quelques points de vente d’excellence, ou très spécialisés. Diffuser le texte sous version numérique, c’est lui donner une nouvelle chance. Et c’est donner à votre stock une valeur d’appel. Vous pouvez facilement (on vous recommande notre partenaire, l’immatériel.fr [6]
, tout est inventé avec eux), organiser vous-même cette diffusion. Mais, là, publie.net vous propose une visibilité (appui sur la large consultation de tiers livre, relais de nos nombreux blogs auteurs), et un parc de lecteurs et d’abonnés tout prêt : mérite de l’ancienneté, et de notre travail collectif.

Nous sommes à cet endroit gagnants ensemble : un lecteur accroché à la découverte numérique du texte aura d’autant plus de plaisir à se le procurer ou l’offrir. Pour nous, c’est proposer des fichiers numériques bénéficiant de votre validation éditoriale, la vraie part de création.

Il va de soi que tout cela est implémentable : qu’il s’agisse du plus vaste répertoire de vente en ligne ou d’une librairie spécialisée poésie, la vente déclenchée bénéficiera d’une ristourne. Quand les libraires s’y mettront (et ils s’y mettent), il suffit d’un n° d’IP pour accéder à notre base [7] Notre part nette sera un peu moindre, mais nous pouvons élargir à volonté le cercle de diffusion.

 

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Il n’y a pas d’arrogance à proposer tout cela : depuis 3 ans, ces discussions et expériences sont partout dans nos discussions de blogs ou sites de veille numérique ou bibliothéconomie. Les blocages ne sont pas venus de vous autres, les éditeurs artisanaux. Mais le numérique a ses propres lois, des éléments aussi basiques que les marges, les interlignes, le paratexte, l’établissement d’un fichier-source et ses déclinaisons, en ce moment radicalement évolutives, ce n’est pas forcément votre métier : nous sommes au même endroit de la littérature, dans la même quête. Le seul message que j’aie à faire passer, et lourdement, c’est qu’on nous attend.

Ce qu’il nous faut amorcer, c’est non pas le portage dans l’univers du numérique d’un monde vivant, structuré, qualifié. C’est apprendre à travailler ensemble, et que chaque écosystème, en valorisant l’autre, contribue à promulguer l’exigence qui nous rassemble. Mais, pour cela, il faut commencer : installer sur le Net l’existence numérique, et la valorisation numérique, de textes qui gardent leur première naissance dans le métier traditionnel, et vivront simultanément, parce que ces usages, ces supports, et nos propres habitudes de lecture, désormais sont associées et complémentaires.

Voilà, la proposition est claire, et lancée. Écrivez-nous, on en parle, on réfléchit. Il n’y a pas de solution miracle. Il y a simplement à inventer, au cas par cas, selon la spécificité de chaque livre. De notre côté, si on le propose, c’est par la surprise de la tournure que tout cela a pris, si vite. Tentez-le sur un ou deux titres, avec complicité d’un de vos auteurs : vous aurez le périscope pour voir de l’intérieur de quoi il s’agit, et qu’accessoirement il ne s’agit pas de micro-économie (15% des téléchargements publie.net actuels hors France).

Dans les prochaines semaines, les prochains mois, nous allons multiplier ces collaborations, plusieurs sont amorcées. Ne restez pas en arrière – de notre côté, une équipe, des qualifications, quelques milliers d’heures/développement collectivement accumulées sous notre interface et nos fichiers numériques. Une chance d’ailleurs proportionnelle au mal de la société : rien de cela n’existerait si l’américain O’Reilly, pionnier et un des meilleurs experts du numérique, n’avait pas licencié purement et simplement, l’an dernier, son équipe française, ou bien si certains jeunes diplômés des métiers du livre avaient trouvé travail à leur convenance et ne nous avaient pas proposé leurs services bénévoles, et, encore plus simplement, si tant de beaux textes, et l’amour de ces textes, nés de votre propre travail, typo, matière, diffusion, n’appelaient pas, d’eux-mêmes, à rejoindre ceux qui, sinon, ne savent pas qu’ils leur sont nécessaires...

 

François Bon, et l’équipe de coordination de publie.net [8].

 

[1Dans ce riche tissu, à simplement considérer les livres que j’ai ici, dans ma pièce de travail, j’en trouve de : A Rebours, Acanthe, Al Dante, Allia, L’AMourier, Amsterdam, Anagrammes, L’Arbre vengeur, l’Atelier de l’agneau, l’Atelier du gué, l’Aube, le Bleu du Ciel, le Bois d’Orion, Cadex, Caméras animales, Champ Vallon, la Chasse au Snark, Cheyne, Clémence Hiver, Climats, Comp’Act, Cousu Main, Désordres, la Dragonne, l’Éclat, Encrage, l’Esperluète, Folle avoine, la Fosse aux ours, Grèges, Hapax, l’Idée Bleue, Inventaire/Invention, Joca Seria, Joseph K, Laurence Teper, la Lettre volée, la Mangrove, Marval, Mille Univers, la Part des anges, le passage du Nord-Ouest, Plein Chant, Rougerie, Soc & Foc, Solitaires intempestifs, Tarabuste, le Temps des cerises, le Temps qu’il fait, Trame Ouest, Tristram, Unes, Vents d’ailleurs, Verdier, Voix d’encre, Wigwam, Zoé, Zulma...

[2Merci d’abord à la BPI pour nous avoir lancé très tôt dans cette expérience. Outre la BPI, publie.net est déjà accessible depuis 2 mois dans les BU d’Angers, Poitiers, Arras, Strasbourg, Québec et les bibliothèques ou médiathèques de Nîmes (Carré d’Art), Roubaix, Val-de-Marne, La Roche-sur-Yon. De nombreux contacts en cours, qui nous ont poussé à lancer cette nouvelle plate-forme, et nouvelle offre, notamment pour les accès abonnés des ex-BDP et des bibliothèques de ville avec "coupe-feu" mairie : ce premier noyau est appelé à se multiplier vite.

[3À l’inverse, parce que basé par notre juriste, Olivier Cazeneuve, sur des principes de non-exclusivité, ce contrat vous permet d’éditer graphiquement, et nous valoriserons la démarche, des textes découverts ou d’abord publiés sous forme numérique, et qui vous auraient emballés – près d’un tiers de notre catalogue actuel est constitué de nouveaux auteurs, et nous continuerons ce rôle...

[4Ce sont les mêmes pourcentages (50% des recettes téléchargement direct, 30% des recettes abonnements, par péréquation selon consultations individuelles des titres) que ce que nous proposons aux auteurs qui signent directement avec nous. Notre premier exercice sera clos, selon dispositions légales, au 30 juin 2009. publie.net vient d’autre part de s’affilier à l’Agessa, s’agissant d’oeuvres numériques la cotisation habituelle s’appliquera aux sommes actuellement provisionnées pour les auteurs. Dans le cas d’un partenariat éditeur-publie.net, nous recommandons de proposer à votre auteur que ces droits de diffusion numérique soient considérés comme les habituels droits dérivés, traduction, adaptation théâtre, et donc partagées 50-50, mais cela nous concerne pas, puisque nous traitons avec vous, éditeur, en tant que dépositaire de ces droits.

[5Pour les acheteurs qui téléchargent la version numérique, le fichier est tatoué à la volée, en fausse couv, de l’e-mail du client, mais qu’il peut intégrer à un ex-libris personnalisé.

[6Voici une présentation synthétique, par son directeur Xavier Cazin, de ce que propose l’immatériel-fr. Nous serons enchantés de vous savoir distribué par eux, on sera plus forts en étant plus nombreux, mais le partenariat direct avec publie.net s’établit pour vous en amont (nous prenons en charge la réalisation des formats numériques), et donne accès à la consultation via nos abonnés :

Je vous confirme donc qu’immatériel·fr est prête à distribuer vos textes numériques sous toutes les formes que vous pourriez imaginer, d’une manière très proche des distributeurs traditionnels :
 Stockage des ouvrages et acheminement vers les revendeurs : en réalité, les fichiers sources sont rarement acheminés jusqu’aux revendeurs, puisqu’ils vendent plutôt à leurs clients les types d’accès que vous aurez imaginés, qu’il s’agisse de fichiers à télécharger ou de visionnage direct depuis leur navigateur préféré, de façon définitive ou par abonnement, à l’unité ou sous forme de licence.
 Gestion des flux d’information ; vos revendeurs et les clients finaux sont informés en temps réel de toute modification des métadonnées de votre catalogue ou des produits qu’ils ont acquis, et vous bénéficiez de rapports et de statistiques qui vous permettent de tenir une comptabilité rigoureuse.
 Gestion des flux financiers : nous facturons les revendeurs du prix public moins la remise que vous leur consentez, et nous vous transmettons chaque mois les éléments qui vous permettent de nous facturer. Sur le total des sommes collectées, nous prélevons une commission de 10%, et vous ne payez rien d’autre.
 Notre objectif à court terme est de multiplier les points de ventes pour que le lecteur puisse trouver vos ouvrages non seulement sur votre site, mais aussi sur ses propres lieux de passage, qu’il s’agisse d’un petit libraire ayant une boutique en ligne, du site de publie.net <http://publie.net> , ou d’Alapage ou Amazon.

Contacter Xavier via leur site l’immatériel-fr.

[7Nous avons déjà transmis haut et fort le message : libraires, dès à présent, nous proposons ristourne importante sur abonnements bibliothèques et collectivités, celles de votre territoire, qui passeraient par votre intermédiaire, idem nous contacter. D’autre part, la société ePagine propose aux libraires un outil de reconnaissance de code : l’achat du livre papier génère lors du passage en caisse code d’accès gratuit au dossier numérique, soit les versions numériques du texte, soit ressources complémentaires, iconographie etc. – c’est ce genre de dispositif qui peut permettre aux librairies d’entrer dans ces partenariats, et valoriser d’autant la diffusion papier, là aussi nous sommes prêts...

[8publienet est une eurl, RCS, SIRET & APE, e-mail etc voir le site – nous sommes à une phase de développement où la crédibilité et l’essor nous permettent aussi de solliciter des partenariats financiers ou commerciaux, ne pas hésiter prendre contact.


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1ère mise en ligne et dernière modification le 2 janvier 2009
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