tout cela oui dévasté
suite autobiographique [version 2]

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ou un autreTumulte au hasard  : pseudos

Dévasté je t'ai dit tout cela comme dévasté, ce mot, A cet instant-là oui dévasté j'avais laissé l'adverbe tout cela {maintenant} dévasté plutôt j'avais dit tout cela maintenant oui dévasté puisque c'était seulement parler et tant de silence côte à côte encore marcher encore ensemble mais ce vide cette distance et te prendre la main même ou croiser tes yeux plus possible dévasté donc le mot qui s'écrit dans la tête on montre du bras les immeubles on montre le paysage on dit tout cela comme tout cela est dévasté, tout cela oui maintenant dévasté et ce mot comme il vous obsède (je ne l'avais cependant prononcé qu'une fois), Il s'agissait seulement, quand j'ai parlé je te montrais, c'était clair, du paysage ce béton ces constructions assemblées ces publicités au bord des routes ces ronds-points circulant dans les enseignes criardes du monde au rabais : et moi les souvenirs d'enfance ici que j'avais, Mais aussi la tête et la nuit sans dormir le matin assis et se pencher sur les livres mais la tête quand la tête refuse je me levais venais contre la vitre au loin deux maçons s'obstinaient avec une flamme et des marteaux : pour refaire une façade en enlever la peau mais ça change quoi aux boîtes ça change quoi à ceux dedans, Je t'avais montré le paysage le béton gris ces empilements de voitures à l'arrêt je ne voulais pas non montrer cela ce vide cette distance puisque même se prendre la main ne se pouvait plus je ne voulais pas te montrer moi et tu as bien compris pourtant tu as compris nous : tout cela oui dévasté même si, Au retour la pluie sur le pare-brise courant comme des larmes.

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François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
1ère mise en ligne et dernière modification le 5 août 2005
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