Un carrelage tons bruns et rouge dans la salle à manger, brinquebalant, qui dit oui, qui dit non au rythme des pieds d’enfant. Une jupe plissée à bretelles jaune pâle à traîner à salir à laver à repasser. Un coin de cuisine à pleurer coincé entre l’évier et le placard, assise par terre genoux remontés contre la face en larmes.
Odeur maternelle de piments grillés, partout, parfois, dans les escaliers, sur le marché, pas ralenti au sentir. Chaussures en cuir à petit talon sonnant fort et parfois trébuchant. Où cours-tu ? Dans le métro, livre ouvert de l’humanité frottée.
Le toit fabrique un coin incliné, vasistas précieux de lumière-ciel, bureau de bois brut, bouquins calés dans la sous-pente, support de rêves d’écriture. Chambre de bonne aux rideaux lambeaux séparant coin WC et coin à manger, jaune pisseux rayé de noir, géométrie étroite de l’espace propice à l’envol précoce.
Torchons en vrac en attente de lessive, jamais blancs, toujours maculés de traces de fraise, de gras, gris. Robe bon marché pas même repassée mais fleurie agréable à regarder agréable à porter. Du bleu, du vert, du rouge, des pointes de jaune, ramages du matin, un soupçon d’eau de parfum, senteurs fraîches d’été, sandales fatiguées souvenir doré, porte claquée. Bar du coin, petite table en terrasse collée contre le mur, sourires, bonjours. Café. Petit carnet à pois, rituel des pensées du matin griffonnées.
« livre ouvert de l’humanité frottée » : les trajets en métro tout soudain revivifiés ! merci
Un coin de cuisine qui suggère, un coin à manger. Oui mais quoi ? Jupe plissée pourrait d’un mot comme café l’écrire non ? Comme à travers les plis cette odeur de piments grillés.
On imagine le crayon traçant dans le carnet à pois ces vignettes qui décrives les choses simples de la vie qui est parfois si compliquée.