#anthologie #32 | la panne

Je cours attraper mon métro, comme souvent je suis en retard, sur le mur qui mène au quai « Au cravail, Michounet ! » me fait toujours sourire. J’entends la sonnerie, vite, vite, je saute la dernière volée d’escaliers et mets un pied à l’intérieur du wagon. Ouf ! Je l’ai eu ! Dans un craillement de métal, le métro passe les stations, encore Continuer la lecture#anthologie #32 | la panne

#anthologie #31 | moi, Joëlle

Passer passer de vie à trépas c’est fait c’est défait archifait bien fait terminé la mine des jours s’en est allée et moi avec me voici au cimetière arrêt pour les prières les mots des uns des autres mon faux fils en larmes bien beau tout noir dans sa chemise noire moi chanteuse aux Orgues de Flandre Ah ! Ah ! Continuer la lecture#anthologie #31 | moi, Joëlle

#anthologie #17 | de sa voix grave

J’étais en vacances à la Martinique, et comme une évidence, je devais passer au Diamant. Il m’avait donné rendez-vous, quand on s’était rencontrés à la Maison de l’Amérique latine, « tu peux passer me voir si un jour tu te décides à traverser l’Atlantique ». J’avais répondu évasivement, entre deux conférences que je suivais sur ses travaux. J’avais l’impression que c’était une Continuer la lecture#anthologie #17 | de sa voix grave

#anthologie #29 | toujours…

…Perchée sur mon nuage, je regardais la ville de haut, j’ai frôlé les terrasses des immeubles et me suis laissée tomber.J’ai rebondi telle une balle d’étage en étage, le corps plein de bleus. …Il fallait descendreEn bas, la machinerie de l’immeuble, son ventre, ses organes, ses pets de vapeur, ses gargouillis immondes, on aurait dit un abdomen malade qu’on aurait Continuer la lecture#anthologie #29 | toujours…

#anthologie #28 | musique, aquarelles, coiffure…

#04Chanter en oiseau, avec son luth arménien très ancien, le musicien s’est installé dans un jardin public où il sait qu’habite un rossignol. Tous les deux ont passé une bonne demi-heure à se répondre en vocalisant quarts et demis-tons. Un concert exceptionnel, une autre manière d’être vivant. #05Sono à fond, elle aimait chanter à tue-tête les chansons de Claude François Continuer la lecture#anthologie #28 | musique, aquarelles, coiffure…

#anthologie #27 | espace-temps

C’était un homme sans histoire qui avait une petite auto et qui se fiait totalement à une application informatique du nom de Waze pour aller d’un point à un autre. Un jour, il partit pour les Vosges et en entrant la destination, il sut qu’il arriverait à 14h15, c’était presque parfait, il avait rendez-vous à 14h30 mais après une pause Continuer la lecture#anthologie #27 | espace-temps

#Anthologie #26 | ça commence à chauffer

Je n’ai pas voulu assister au dîner, je les ai laissés tous les quatre et j’ai prétexté une indisposition pour me retirer dans la chambre, volets fermés mais fenêtres ouvertes.Je suis dans le noir. Une moto peine à démarrer, une valise est traînée sur le bitume puis sur les pavés, un pas pressé, glissant, une conversation sourde, chuchotée, une apostrophe, Continuer la lecture#Anthologie #26 | ça commence à chauffer

#anthologie #25 | poivrons grillés

Expressions sur les odeursT’as mangé au Père Lachaise (haleine chargée)Une haleine de chiot (agréable)Odeur de vieux garçon (qui se néglige) Pourquoi parfumer un mort ? Masquer l’odeur de la mortGarder le parfum qu’il aimait porter par delà le trépasFaire entrer ce parfum dans l’harmonium des souvenirs olfactifs. Ne pas l’oublier. Souvenirs et odeurs sont-ils indissociables ?Et vice et versa : les poivrons Continuer la lecture#anthologie #25 | poivrons grillés

#anthologie #24 | dans le TER

Dans le TER qui rejoint Lyon à Valence.En face de moi, une jeune femme souriante. Après consultation obligatoire de son smartphone, elle s’endort. Son visage si plaisant éveillé se transforme, ses mâchoires se serrent pour ne laisser qu’un filet de lèvres et surtout, elle fronce les sourcils si fort que de profonds sillons courent du front jusqu’aux ailes de son Continuer la lecture#anthologie #24 | dans le TER

#anthologie #23 | nuage aux entrailles

Perchée sur mon nuage, j’ai regardé la ville de haut, j’ai frôlé les terrasses des immeubles et me suis décidée à me laisser tomber.J’ai rebondis telle une balle d’étage en étage, parfois le corps pleins de bleus. En bas, la machinerie de l’immeuble, son ventre, ses organes, ses pets de vapeur, ses bruits pétaradants, on aurait dit un ventre malade Continuer la lecture#anthologie #23 | nuage aux entrailles