#boost, saison 2 #1 | séquence 1, du mot « histoire »

# Histoire 01

Points multiples sur la cartes

Liste des points

Une traversée en mer, détroit du Bosphore

Une roulotte dans les Alpes

Une ville dans le sud de la France

L’immeuble, chez Philoména

Histoire 1

Il traverse en bateau et arrive à Constantinople en 1920. Il habite l’immeuble dans l’aile sud.

Histoire 2

Hyppolite habite dans une roulotte, son répertoire de chanson se situe entre Georges Brassens, Barbara, il aime les chansons à texte. Hyppolite à une guitare. Quand on le rencontre, il dit :  «  je vais mourir ». Il porte un chapeau noir, une veste, il est assez corpulent, il chantait avec sa guitare le soir sur les terrasses de restaurant. Il est à la retraite, c’est étrange de croiser Hyppolyte sans sa guitare.

Histoire 3

Rick vient boire un verre de blanc à la terrasse du JY. Il a le visage fin, il est sec. Il boit son petit blanc. Il sculpte le bois depuis des années avec un canif. Le canif, ça lui vient de la vie dans la rue. Il a changé ses habitudes, il travaille à l’usine, il conduit des engins, il sculpte le bois avec un canif des pièces de bois comme des totems.

Histoire 4

Il a embarqué dans ce cargo qui le mène dans le Groenland. Depuis des mois, il attend une place. Il sera passager clandestin. Il passe dans les coursives, le bateau tangue encore amarré. La fumée, les bruit du bord, les craquement, l’humidité, le froid. Depuis des mois il se prépare, il a réuni tout un matériel. Il a trouvé des jobs à Rejaviks, toujours avec cette identité d’emprunt.

Histoire 5

Philomena renonce à la cartomancie, elle veut se consacrer à l’étude des pierres et leurs aspects vibratoires. Mais les habitants de l’immeuble viennent de plus en plus nombreux lui demander une séance de cartomancie.

Histoire 6

Christophe tient une auberge dans la montagne. Feu de cheminée en hiver en face du ranch. Plat du jour, gâteau maison. L’hiver pendant les douces journées d’hiver, dehors, les clients arrivent, avec les enfants ou sans. Eau de vie. Ils repartent les joues rouges sous le bonnet. Air fouettant les tempes.

Histoire 7

Yves aime la musique. Il tient le bar depuis des années, avec Dominique. Il aime Eric Clapton, un certain type de musique, il est sec, avec des grandes moustaches toujours bien taillées. Amour, santé, liberté, c’est ce qu’il dit quand on boit un verre après son service.

Histoire 8

Il a inventé un lieu, dans lequel il entre comme on entre dans un pays éloigné, laissant à dessein des coins inconnus qu’il réserve à l’exploration. Dans son lieu de vie, certains endroits doivent vivre en expansion en autonomie, Les objets sont l’écho d’un rêve ou d’une expérience unique. Lui rappelant un moment du passé ou bien irradiant une lumière, captant la lumière du temps.

Histoire 9

Histoire d’un homme qui traverse le 20éme arrondissement. Il s’arrête devant chaque plaque de rue. Il prend des photos et documente sa promenade. Il fait des recoupements, étudie l’histoire du quartier. L’immeuble où il habite d’ailleurs se trouve dans le 20ème arrondissement. Il passe place Nadaud, apprend que Martin Nadaud était maçon, et c’est le nom de Nadar qui le hante, alors qu’il photographie autour de lui. Il passe par la rue Sorbier et se souvient d’un seul panneau blanc en forme de flèche, indiquant simplement Sorbier. Il trouve la rue des Pyrénées oubliée depuis si longtemps, engloutie sous la mémoire.

# Histoire 02

Témoin 1

Quand la fille est arrivée avec son copain, il était parti. Ils sont restés ici à l’hôtel un mois. Il le cherchait. J’ai compris plus tard comment ils avaient remonté la filière. Je leur dit ce que je savais, mais en y mettant le temps. Ils m’ont projeté des images et un film. Le puzzle a fini par prendre forme. Lui, je me rappelle qu’il voulait filer droit vers la ville la plus au nord. Sur le film, on le voit sur scène en train de diriger un groupe d’acteurs, il est assez jeune, difficile de penser que c’est l’homme d’une cinquantaine qui était là dans cette chambre depuis 6 mois. Il se fait appeler Kirk, J’ai pensé plus tard que son art de la mise en scène, sa connaissance du jeu d’acteurs, ça a dû l’aider. Ce dont je me souviens c’est d’une part une balafre sur la joue gauche. Assez légère. Mais surtout sa façon de prendre les couverts, à l’envers le couteau dans la main gauche. Ça m’avait interpellé ma femme est comportementaliste. J’ai regardé, il était droitier, la seule occasion où il se servait parfaitement de sa main gauche, c’était pour couper la nourriture. J’ai pensé après, qu’il voulait tout savoir sur les pêcheurs du Groenland, leur technique de chasse et de pêche, leur mode de vie. Cela avait quelque chose à voir avec cette légère inversion, le fait d’aller vers le pôle avait quelque chose à voir avec cette façon de se nourrir. J’aurais oublié ce détail si je ne les avais pas vu arriver, la chanteuse et lui, celui qui maintenant en savait tant. A Rejavik, il a fait connaissance d’un groupe de gens vivant plutôt à la marge. Ils vivaient éloignés de toute ville. Une communauté. Il devait être une cinquantaine.

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Témoin 2

Je suis le premier à l’avoir débarqué à Angmassalik. On me l’avait annoncé, je l’attendais sur le tarmak après 10 minutes de vol en hélicoptère. On était en plein hiver, on se donne une poignée de main, que va-t-il faire ici tout l’hiver, on va tout de suite boire un verre dans la maison Rouge. Il me prévient qu’il ira souvent. Je crois qu’il s’était lié avec une communauté un peu spéciale à Rejavik -c’est ce qu’il ma dit. Il avait d’un espion, d’un transfuge. Il avait une allure athlétique, vers la cinquantaine, les cheveux très courts, un peu hors du temps. Il avait un téléphone portable qu’il n’ a pas utilisé. Il était le bienvenu, il m’ a dit quelques mots en Tunumissut. 

#03 Coiffure, posture, expression

Cheveux en brosse
Se tient les bras croisé ms
Expression de détachement

Cheveux mi long catogan
Debout les bras le long du corps
Inspecte un tableau
Expression de concentration

Assise un sac à la main.
Elle en sort son déjeuner
Expression de détente

Assis sur un canapé les jambes croisées le bras droit derrière la tête. Cheveux mi-long. Une expression marquée par un regard fixe vers l’observateur. Une masse de cheveux descendant sur les épaules.

Allongée sur son lit, couchée sur le côté sur un large oreiller, un bras le long du corps, un bras derrière la tête. Une expression de paix, un léger sourire indiquant le rêve

#Histoires 04

Pourquoi avoir choisi ce départ, pourquoi dans ces journées boréales s’arrêter et chercher une raison, pourquoi ce besoin de glaces, pourquoi ce lieu serait une image de sa conscience, pourquoi, il le sait il traverse ces lieux où le conflit plane, il est latent, il regarde la mer et suppose les cargos, les transits, les drones, les sous-marins espions, les sabotages, pourquoi puisque cette guerre latente existe depuis si longtemps, pourquoi maintenant ? Pourquoi, se dit-il est-ce ici que je sentirais mieux le pouls de la terre. Pourquoi, prés du cercle arctique, les plaques tectoniques entreront ici en résonnance, pourquoi venir entendre d’ici, dans ce monde de glace figé, entouré des glaciers, et maintenant que les actes de sabotage des ennemis, les pétroliers, les sous-marins, les menaces, les drones, les missiles à longue portée et le chantage nucléaire ? Etrange choix et portant le seul qu’il ne pu jamais faire : pourquoi était-ce le seul véritable choix ? Pourquoi avoir eu besoin de n’être que l’ombre d’un autre, pourquoi dans ces glaces, c’est le point fixe de son langage qu’il venait rencontrer ?

#Histoires 05

Je suis devant la carte. Philomena est partie depuis un moment. Elle a oublié son jeu de tarot et une amulette. Elles sont venues ici. Je les ai regardé tirer le tarot en silence, je m’amusais avec le chapelet en égrenant tranquillement les perles. Je pense à lui, a mon partenaire d’alors, avec qui j’avais dressé les premières cartes du désert. Il est dans le dans le détroit du Bosphore. Il est parti maintenant depuis plus d’un an. Je veux retracer son voyage. Il m’en avait confié les grandes lignes. Il est parti de Paris, 20ème arrondissement, place Nadaud, passage Plantin (murs couverts de lierre) rue Sorbier, rue de Bagnolet (épiceries diverses), métro Alexandre Dumas . Après le Bosphore, direction le nord par Rejavik. Hyppolite, Rick, Yves et Christophe habitent tous les trois le sud de la France, je ne sais plus comment il les a croisé. Je ne sais plus quand, il me semble que c’est à son retour du Groenland. Il a acheté une petite ferme dans les hauteurs du pays . Il était revenu aux sources, dans son pays. Il a aussi un cheval blanc, quelques poules et a fait un potager. Au Groenland, il est arrivé à Angmassalik, il se faisait appeler Kirk. Personne ne savait rien de lui. Il a sillonné le Groenland pendant des mois.

Devant la mer du Bosphore au couchant, le bateau vient de quitter le quai, je vois un petit point noir s’évaporer dans le soleil incandescent du détroit du Bosphore, les coupoles et les minarets, le chant des derviches, et la mélodie d’Istambul. Plus tard, aurore boréale, trek en traineaux vers un refuge du Groenland. La rue de bagnolet est bien loin, mon esprit vole déjà vers le sud sur les plateaux de Provence, dans les restanques. On se retrouve enfin Kirk, Hippolite, Yves et Crhistophe… et d’autres. On est en décembre. Le rhum est chaud dans le café. Il me tarde de revoir le Flibustier – comme on l’applle ici.

# Histoire 6

J’ai rendez-vous avec lui, dans un lieu où l’espace se déploie sans a priori, surprenant que ce lieu ne semble exister que lorsque je le parcours, je le retrouve enfin après quelques heures d’errance. Je m’aperçois que cette perception concerne la possibilité de l’espace-temps, quelque chose qui justement ne peut se dire. Il est là habitant du lieu depuis semble-t-il une éternité. Nous marchons, plutôt, nous avançons en nous perdant dans l’énigme, les questions sont là sans toutefois se préciser, comme une interrogation muette. Le corps fusionne dans cet espace, il n’y a pas de frontière, nager dans les nuages, dans quelque chose d’indéfini. Nommer ce lieu est impossible, nommer le lieu qui l’habite intérieurement, ce peut-être les glaces du Groenland, la nuit du nord, un seul repère apparait, guide éternel : étoile polaire et constellation. Quelque chose invente un récit infini, un récit écrit sans interruption me dit-il. Il en a rêvé, que pourrait dire ce récit, occupant le temps, prenant des orientations vers des points de l’espace symbolisés par certaines étoiles, Persée, Triangle, un récit revenant en boucle sur lui-même comme soumis à la gravitation, un récit en expansion comme l’univers, à la recherche de son origine, existant et prenant conscience de lui-même au travers de l’espace, laissant les constellations de Cassiopée, Lyre, Petit Renard, Pégase, filant vers Aldebaran, Andromède, Petit Lion, Castor, Pollux et Athéna. Fuite en avant, le monde se couvre de ce récit sans fin, pendant qu’il s’endort aux confins des glaces. Il est venu pour oublier le récit, avant qu’il ne devienne cauchemar. Je l’accompagne aux portes du sommeil.

# Histoire 7

Il voit encore exister les premiers mots de son enfance, derrière ce mur, le mystère qu’il emporte avec lui, derrière ce mur, le bruissement du silence, il voit sa main tracer les lettres majuscules de mots plus grands que lui, dont il ignore le sens, des mots qui le pressent de dire le monde : Lavoisier, Rome, scander par des phrases, des phrases sorties de grands livres il le suppose. Il voit au travers des mots tracés des mots glissant et donnant une sensation de calme, des mots dont il ignore qu’ils veulent signifier une rivière, Dordogne, Rhône, Seine… Puis peu à peu ce paysage prend un autre relief avec les mots Jura, Pyrénées, Alpes.

# Histoire 8

Je suis de retour. Ce terme m’a d’abord semblé étranger, me ramener au verbe seulement, à l’existence au bout d’un fil qui avait semblé être la mienne, une flamme vacillante au-dessus de l’abime. Et je me tenais là derrière la porte, avec ce sentiment que les alentours perdant leur contour, me faisait l’effet d’un rêve, que mon corps derrière la porte n’était qu’un cœur battant, aucune sensation ne venait me distraire de cette existence corporelle et pourtant plus le moment de pousser la porte, de franchir le seuil arrivait plus je me sentais me désintégrer. Le retour ici, dans cette tranche de passé, ouvrait une brèche quelque part, un lieu de douceur et quelque chose de violent mon corps se transportait dans l’immobilité de l’instant d’un pôle vers l’autre et semblait trop petit pour tout contenir, mes frontières sur le point d’exploser, un afflux de chaleur, puis de grands frissons me parcouraientt. J’essayais de reprendre mon souffle, mais cela devenait intenable, j’eus la tentation de courir, mais ce malaise, ces sueurs froides m’indiquaient de rester là. Le silence. Je me suis mis à écouter avec attention le silence, jamais parfait, le tic-tac de ma montre s’accordait aux battements du cœur, et tout est devenu tambour, pulsions. Les pensées arrivaient par brides de mots coupés, de phrases entendues la veille, ou de début de mélodies

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