#boost#10 Ailleurs

Partir. Partir plus loin. Laisser les fardeaux et les contraintes derrière toi. Abattre les chaînes douces mais pesantes et partir. Chevaucher le vent du Sud. Partir vers la mer chaude, à travers les champs de lavande, survoler les falaises rouges et blanches, humer les herbes âcres de la garrigue, fouler des sentiers abandonnés

Partir. Quitter la brume des montagnes, la grisaille de novembre, le froid humide de la vallée, fuir ces frissons, ces raideurs, ces tristes tremblements de fin d’automne, cet automne autrefois plein de rouge de jaune de ciel bleu et d’espoir. Fuir la mélancolie des journées perdues, des nuits noires trop longues, des rayons de soleil égarés vers le Sud

Là-bas, il y a le soleil qui brille, il y a le ciel qui éclate de bleu, il y a les étoiles étincelant rouge bleu blanc dans la nuit noire de velours, il y a les caresses d’un vent doux et soyeux. Là-bas, il y a du sable chaud qui apaise ton cœur, il y a la mer immense, il y a des vagues qui dansent qui moussent qui t’enveloppent qui te consolent en te berçant. Tu rêves des îles, tu rêves de liberté, tu rêves d’espace, tu rêves de te perdre, de te dissoudre dans l’air, de te fondre dans l’infini. Tu rêves d’un autre monde, tu inventes ce monde idéal parfait enchanté, un monde qui n’est pas réalité, qui pourrait te tromper. Pars, vole, essaie ta liberté, teste ton île, crée ton espace, d’un mot, d’un sourire, va vers le monde, vers ceux qui l’habitent, qui le travaillent, qui le goûtent. Vois, si tu trouves du réconfort, si ton cœur s’apaise, si ton enthousiasme renaît, si la vie vaut à nouveau la peine d’être vécue

Et n’oublie pas ceux qui t’ont aimé, n’oublie pas ceux qui t’ont laissé partir sans une plainte, ceux qui comprennent tes désirs, tes douleurs, tes manques et tes failles, n’oublie pas ceux qui t’accompagnent en pensées sur ton nouveau chemin, sur ton île, dans ton monde parfait, et qui te recevront les bras ouverts le sourire aux yeux et aux lèvres quand tu douteras, quand tu vacilleras, qui te soutiendront si le monde si parfait s’écroule un peu, te fait chuter, te désenchante et te fait rebelle ou alors perdant. Garde ta joie au cœur, garde ton courage et ton espoir, rebelle et battant, bâtis, construis, embellis, goûte, savoure, consens, respire, vis pleinement cette vie à créer, à emplir, à aimer, poursuis ton chemin en confiance jusqu’à l’horizon lointain

Ailleurs

Partir. Partir plus loin. Laisser les fardeaux et les contraintes derrière toi. Abattre les chaînes douces mais pesantes et partir. Chevaucher le vent du Sud. Partir vers la mer chaude, à travers les champs de lavande, survoler les falaises rouges et blanches, humer les herbes âcres de la garrigue, fouler des sentiers abandonnés

Partir. Quitter la brume des montagnes, la grisaille de novembre, le froid humide de la vallée, fuir ces frissons, ces raideurs, ces tristes tremblements de fin d’automne, cet automne autrefois plein de rouge de jaune de ciel bleu et d’espoir. Fuir la mélancolie des journées perdues, des nuits noires trop longues, des rayons de soleil égarés vers le Sud

Là-bas, il y a le soleil qui brille, il y a le ciel qui éclate de bleu, il y a les étoiles étincelant rouge bleu blanc dans la nuit noire de velours, il y a les caresses d’un vent doux et soyeux. Là-bas, il y a du sable chaud qui apaise ton cœur, il y a la mer immense, il y a des vagues qui dansent qui moussent qui t’enveloppent qui te consolent en te berçant. Tu rêves des îles, tu rêves de liberté, tu rêves d’espace, tu rêves de te perdre, de te dissoudre dans l’air, de te fondre dans l’infini. Tu rêves d’un autre monde, tu inventes ce monde idéal parfait enchanté, un monde qui n’est pas réalité, qui pourrait te tromper. Pars, vole, essaie ta liberté, teste ton île, crée ton espace, d’un mot, d’un sourire, va vers le monde, vers ceux qui l’habitent, qui le travaillent, qui le goûtent. Vois, si tu trouves du réconfort, si ton cœur s’apaise, si ton enthousiasme renaît, si la vie vaut à nouveau la peine d’être vécue

Et n’oublie pas ceux qui t’ont aimé, n’oublie pas ceux qui t’ont laissé partir sans une plainte, ceux qui comprennent tes désirs, tes douleurs, tes manques et tes failles, n’oublie pas ceux qui t’accompagnent en pensées sur ton nouveau chemin, sur ton île, dans ton monde parfait, et qui te recevront les bras ouverts le sourire aux yeux et aux lèvres quand tu douteras, quand tu vacilleras, qui te soutiendront si le monde si parfait s’écroule un peu, te fait chuter, te désenchante et te fait rebelle ou alors perdant. Garde ta joie au cœur, garde ton courage et ton espoir, rebelle et battant, bâtis, construis, embellis, goûte, savoure, consens, respire, vis pleinement cette vie à créer, à emplir, à aimer, poursuis ton chemin en confiance jusqu’à l’horizon lointain

A propos de Monika Espinasse

Originaire de Vienne en Autriche. Vit en Lozère. A réalisé des traductions. Aime la poésie, les nouvelles, les romans, même les romans policiers. Ecrit depuis longtemps dans le cadre des Ateliers du déluge. Est devenue accro aux ateliers de François Bon. A publié quelques nouvelles et poèmes, un manuscrit attend dans un tiroir. Aime jouer avec les mots, leur musique et l'esprit singulier de la langue française. Depuis peu, une envie de peindre, en particulier la technique des pastels. Récits de voyages pour retenir le temps. A découvert les potentiels du net depuis peu et essaie d’approfondir au fur et à mesure.