#été2023 #14 | aperçu

Franchir l’enceinte de l’hôpital, avancer dans l’allée déserte. S’arrêter. Regarder l’heure : 9h01. Traverser l’allée centrale bordée de marronniers, l’allée perpendiculaire secondaire, le porche sculpté, contourner la statue d’Hermès et celle de Daphné. Mélanger les couleurs des parterres de fleurs : le mauve des lilas, le jaune des marguerites, le vert de gris des feuilles d’eucalyptus, y mettre une touche de blanc. Déboucher sur un parking où deux bâtiments gris sortent de terre d’un bloc, cerclés de grilles. Personne. Regarder de nouveau son téléphone.

Sonner. Passer la grille. Pousser la porte. Glisser dans le couloir neutre. Voir le sens interdit colorié au feutre rouge sur une feuille A4 gondolée. Entrer dans la salle. Faire circuler son œil dans le sens des aiguilles d’une montre sur un meuble de rangements aux compartiments sombres, une table ronde collée au mur, trois chaises glissées en dessous, une paroi vitrée qui donne sur le parking, un évier, une cafetière, une bouilloire, deux placards en hauteur et d’autres rangements. Pénétrer dans la salle attenante, apercevoir un ordinateur, une bibliothèque et un portemanteau où s’accumulent plusieurs vêtements : des manteaux, une blouse blanche, un châle, un gilet gris. Sortir de la salle. S’engager dans le couloir. Passer la porte. Saisir la cour carrée fermée de hautes grilles plantées à même la terre de chantier ocre.

A propos de Marie Tutello

Présente aux ateliers du Tiers Livre depuis le cycle progression de l'été 2021, une soif d'écrire étanchée et entretenue depuis, parfois par intermittence.

2 commentaires à propos de “#été2023 #14 | aperçu”

  1. oui ça fonctionne, l’usage de cet infinitif qui nous conduit irrémédiablement, on ne peut pas résister et on pousse les portes, on avance, on s’engage, on passe la dernière porte
    merci Marie