#histoire #03 | une noce

Louis porte un costume clair, une chemise blanche, une cravate à motif. Les mains glissées dans les poches du pantalon ou encore dans le dos, la silhouette droite. Son front dégarni, les cheveux blanchissants autour du visage allongé. Sous les sourcils à peine froncés le regard s’échappe hors champ. La bouche est fermée, les commissures légèrement tombantes. Il est absent à la fête.

Félicité porte une robe sombre, éclairée d’un collier ciselé, le col arrondi laisse apparaître la ligne des épaules. Les manches bouffantes couvrent les bras jusqu’aux coudes. Ses cheveux attachés, ornés d’une fleur côté droit ondulent autour de son visage encore juvénile. Les sourcils légèrement arqués, le regard plutôt vif vers l’objectif, la bouche tendre sous le rouge sombre du fard.

Antoine porte une veste de costume sombre, chemise blanche, nœud papillon noir, de la poche poitrine jaillissent les deux pointes d’une pochette en soie claire. Il s’efface dans une posture neutre, les bras le long du corps. Autour de son long visage, les crans de ses cheveux châtains. Ses sourcils soulignent le regard pénétrant, presque mélancolique. La bouche est charnue, dubitative.

Pauline porte une robe de toile sombre dont le tissage dessine un carreau. Ses cheveux ondulent noués en chignon bas, une fleur piquée côté gauche. Son corps arrondi par les grossesses, sa poitrine forte, un bouton récalcitrant. Elle tente un sourire discret qui marque une fatigue, un manque d’attention à elle-même, une impatience.

Jean porte un costume trois pièces avec veste courte et gilet, une chemise blanche, un nœud papillon clair. Ses mains se rejoignent devant les cuisses. Son sourire désinvolte laisse deviner que ses incisives avancent légèrement.  Ses cheveux ont été bien peignés avec une raie sur le côté. Les paupières sont un peu lourdes, le regard doux, presque rêveur.

Anghjula-Santa, sur ses cheveux blancs porte un drôle de chapeau noir avec voilette, surmonté d’une grosse fleur claire. On devine un col de dentelle blanche sous son veston noir. Son regard est baissé vers la toute petite fille posée sur ses genoux, ses mains glissées sous la robe de l’enfant pour la maintenir, elle sourit tendrement.

Pierrette, sur les genoux d’Anghjula-Santa, porte une robe courte et claire à smocks, peut-être est-ce la robe de baptême. Ses cheveux bruns sont coupés courts, les sourcils sont dissimulés par une longue frange. Douce et potelée, le poing droit serre le tissu de la robe, la main gauche repose sur celle d’Eugène. Yeux en amande, regard  brun, intense, planté dans l’objectif. 

Eugène porte un costume sombre, une chemise blanche dont la pointe droite du col s’échappe de la veste, une cravate à relief. Il est solide, son visage est massif, ses cheveux coiffés en arrière, sourcils en accents circonflexes, sous le nez droit les bacchantes épaisses soulignent une bouche gourmande. Mains aplaties sur les genoux, un air fier et posé.

Lili porte une robe claire avec grand col à revers, son bibi blanc orné de fleurs et d’un voile à plumetis noué autour du cou. Elle tient une large gerbe de fleurs et feuillages sur ses genoux. Elle porte de grosses perles de culture aux oreilles, son visage est calme, ses yeux trop petits dans son grand visage plat, les lèvres fermées, un air de retenue.

Titus porte une veste sombre, une chemise et un nœud papillon blanc, une fleur à la boutonnière. un pantalon à fines rayures. C’est un homme aux beaux traits, presque chauve, mais on voit qu’il est brun. Son regard direct, impressionnant, nous défie. On dirait de lui qu’il est typé, un type italien.

Charlot porte une barboteuse rayée claire à manches courtes, six boutons ferment le plastron, ses chaussettes blanches serrent le haut des mollets potelés, ses chaussures disparaissent sous des compositions florales. Entre ses mains un petit objet sombre, peut être la boîte des alliances. Ses cheveux sont fins et une mèche roule sur son front qui abrite un regard intimidé. 

Annie porte une robe en étamine de coton blanc avec col rond et des manches courtes, ses mains gantées retiennent une sorte de petit sac en carton ou faux cuir. Des chaussettes en maille ajourée plissent au chevilles. Deux nœuds de ruban retiennent ses anglaises châtain clair. Son sourire joyeux laisse apparaître des dents trop écartées. 

Angèle porte une robe blanche en coton ajouré, avec un large col d’organdi et long nœud de satin. La taille est ceinturée, les manches ballons courtes laissent s’échapper ses longs bras fins, ses mains sous gants blancs retiennent un petit sac posé sur ses genoux. Ses cheveux bruns ondulés, fixés par deux rubans plats. Elle a l’air sage, ses lèvres closes dessinent un petit sourire.

A propos de Caroline Diaz

Née un 1er janvier à Alger, enfant voyageuse malgré moi. Formée à la couleur et au motif, plusieurs participations à la revue D’ici là. Je commence à écrire en 2018 en menant un travail à partir de photographies de mon père disparu, aujourd'hui c'est un livre, Comanche. https://lesheurescreuses.net/