RECTO
Il y a ce livre d’Edouard Louis, blanc au liseré rouge, intitulé l’Effondrement qui m’attend.
Il y a cet homme que je ne regardais même pas qui fait sa vie à mes côtés.
Il y a cette vie à l’opposé de celle dont j’avais rêvé qui ne cesse de me surprendre.
Il y a toutes ces questions auxquelles je ne demande presque plus de réponses.
Il y a cette lumière sur un tronc d’arbre mouillé après la pluie.
Il y a encore une vie devant moi.
Il y a cette robe que j’aime à contempler.
Il y a ces jeunes adultes sortis de mon ventre.
Il y a ces blessures qui se referment avec le temps.
Il y a cette liberté intérieure qui pousse de plus en plus en moi.
Il y a ce monde qu’un jour je vais quitter.
Il y a ces nuages blancs et ce ciel gris, la splendeur !
Il y a une pression sociale qui s’éloigne.
Il y a des moi qui me quittent et qui meurent.
Il y a l’amour qui me saisit.
Il y a les cafés crème.
Il y a tout ce qui me semblait si important qui s’envole.
Il y la chanson Divine idylle de Vanessa Paradis qui raconte ses Il y a.
Il y a ces êtres qui deviennent des amis fidèles.
Il y a la fraicheur de l’aube qui me porte pendant mes courses en forêt.
Il y a malgré toute la violence du monde, la beauté de l’existence qui m’éblouit.
VERSO
Le oui est un mot si joli et j’ai dis non pendant des années. Le oui a la bouche qui sourit mais j’ai dis non par couardise, lâcheté, ignorance, bêtise, éducation, confort, étroitesse, petitesse. Le oui a le coeur s’ouvre en grand et les bras également mais il m’était difficile à prononcer dans mon monde que j’aimais à protéger. Le oui est le début de tous les possibles mais j’avais, sans le vouloir, sans le savoir, construit, bâti et m’étais emprisonnée dans des murs fortifiés. J’ai dis oui et tout s’est fissuré. Mes limites, mes frontières, mes croyances, mes clichés. J’ai dis oui et ce fut douloureux, violent et parfois même insurmontable. J’ai dis oui et cela m’a mené là où je ne voulais pas, là où je ne connaissais pas, là où je méprisais. J’ai dis oui et je ne l’ai jamais regretté. Oui, à ce livre d’Edouard Louis que j’ai découvert lors de ma première résidence artistique dans le Nord de la France et qui m’a bouleversé faisant écho à ce territoire que j’étais moi-même en train d’explorer et que lui avait fui. Oui, à cet homme auquel je ne rêvais pas, oui à cet homme que je ne connaissais pas et qui, depuis des jours et des nuits, marche au même rythme de chacun de mes pas. Oui, à cette vie que je traverse et qui comme j’aime à répéter est semblable à tout ce que je ne voulais pas ce qui tend à montrer qu’elle savait mieux que moi ce que je voulais ou peut-être qu’elle savait mieux que moi ce qu’il m’était meilleur de vivre. Oui, à toutes ces questions que je n’ai cessé de me poser et dont j’attendais désespérément des réponses.Oui, à cette lumière, fulgurance de la nature après l’averse. Oui, à ce possible qui est encore là alors que je pensais être déjà finie. Oui, à cette robe que j’aime à acheter chaque année, que j’aime à savoir quand je vais la porter et dont j’aime la première fois où je la mets. Oui, à mes enfants qui doivent maintenant, tourner leur visage vers le bas pour me regarder mais qui m’ont révélé que l’amour familial existait, oui à ces blessures tenaces qui m’empêchaient d’avancer, me réduisaient à néant, bloquaient toute possibilité. Oui, à cette poussée de liberté intérieure, à ce monde que je vais quitter, à ces nuages blancs et ce ciel gris que je contemple de mes fenêtres. Je ne dis plus non à cette pression sociale, à ces moi qui s’effritent, à l’amour qui s’est introduit au centre de ma vie. Je ne dis jamais non aux cafés crème, ni chez moi, ni au comptoir d’un zinc, jamais non à ce qui me semblait si vital et qui s’éloigne, qui s’éloigne. Pas de non pour Vanessa Paradis, ni pour mes amis avec qui je souhaite vieillir. Je crie oui à ces matins quand le monde dort encore et que de mes foulées je cours juste pour avancer, je crie oui à la beauté de la vie.
Merci Clarence pour tes « Il y a » et tes « oui » à la vie.
Merci Emilie, j’y ai pris beaucoup de plaisir à ces textes.
merci ça m’a beaucoup émue ça parle de moi c’est dingue on se connait ?
Merci Clarence.Oui, oui, oui !
Merci Hugo à vous lire vite.
Ils sont si jolis et plein de vie ces oui
Merci de nouveau Catherine.
« Il y a des moi qui me quittent et qui meurent. Il y a les cafés crème. » J’aime le mélange du léger et de la pulsion de vie, à égalité. Puis la reprise des « il y a » transformés en « ou »i, disant le parcours qui s’est fait de « il y a » à « oui ». Merci Clarence!
Merci Valérie, à bientôt.
Quand je lis vos il y a et vos oui ils résonnent dans mon corps et mon envie de vivre. Je me sens épaissie d’envie d’être là et de dire oui de l’avoir lu. Merci
Merci beaucoup Louise pour ces mots chaleureux, à dans nos écrits.
.. je te lis juste après avoir publié… oui à la Vie! merci pour ces mots intimes et si loin des petits moi.
Merci Eve, les petits moi s’en vont et cela fait du bien…
Oui ! À la lumière de tes oui . Merci Clarence
Baisers.
Merci Clarence. Oui il y a ce recto/verso : la vie !
Merci Noëlle, c’est beau cela : le recto et le verso de ces propositions.
c’est très personnel et très touchant merci Clarence
Chère Line, quel plaisir de te lire, j’espère que tu vas bien ? Je t’embrasse très fort, à bientôt.
je frissonne à te lire; je suis remuée par la simplicité la sincérité, l’appaisement … je suis touchée par toi, Clarence; Merci pour le partage
Merci ma douce Cécile.
Merci Clarence de nous remuer intensément avec un texte qui se dénoue avec tant de sincérité. On a tous dit non un jour par couardise, lâcheté, ignorance, bêtise, éducation, confort, étroitesse, petitesse.