
Recto
Nuages
Cirrus
Stratus
Cumulus
Cirrostratus
Altocumulus
Cirrocumulus
Nimbostratus
Stratocumulus
Cumulonimbus
Petits nuages de beau temps
Nuages d’orage, sombre et menaçants
Séries Songs et Equivalents d’Alfred Stieglitz
Nuages blancs et légers qui signalent la terre quand on est sur la mer
Nuages sur un fond bleu comme des petits moutons posés sur un fond vert
Nuages de poussière quand une voiture passait trop vite dans le chemin devant la ferme
Le rêve d’un nuage fait de tous les nuages, comme on parle de l’ensemble fait de tous les ensembles Nuage de mes archives, des photos envoyées sur un serveur lointain, dans un monde lointain, loin
Nuage du moteur qui démarre sur l’eau calme au petit matin, nuage de fumée et de bruit, battement rassurant
Nuage d’une explosion, d’une vie devenue poussière, nuage de catastrophe, des nuages qui ne sont pas des nuages
Dans les coins de montagnes, nuages en piles d’assiettes posées sur le sommet comme l’image d’un tour dignes des équilibristes qu’on voyait dans les foires autant du noir et blancs avec des bords frangés et des teintes sépias
Nuages épais et denses qui font brume et brouillard, purée de pois ou mélasse, proche du smog londonien, quand les oreilles deviennent plus précieuses que la vue
Des photos de nuages que les gens ne savent pas dans quel sens accrocher, qu’on peut toujours tourner, retourner et qui seront toujours et encore des nuages, rien jamais d’impossible, jamais d’envers, d’endroit quand on parle de nuages
Je sais qu’il existe plein d’autres sortes de nuages, des nuages de poussière, des nuages de fumées, des pollutions, des destructions, des anéantissements, mais dans mes vacillements pour éviter la chute, je me raccroche seulement aux nuages de là-haut, pas aux nuages d’en bas, aux nuages des humains, terrifiants, angoissants
Verso
Choses qui flotteront si le bateau coule
Choses qui couleront si le bateau coule
Choses qui flotteront un temps avant de couler si le bateau coule
Choses que je ne veux pas emmener en bateau pour éviter qu’elles ne coulent si le bateau coule
Îles
Ports
Mots de charpente navale que je ne sais pas traduire en français
Jouets que j’aimerai retrouver en rentrant chez mon père
Appareils photo
Techniques photographiques que j’aimerais essayer
Plantes
Recettes de cuisine à faire en mer dans une cocotte-minute couvercle bien fermé
Codicille :
Texte presque fini depuis un moment, mais remanier ici, changer l’ordre à côté, rajouter, enlever préciser, peut-être trop dans les nuages par ailleurs, trop d’idées tout autour, presque plus difficile de choisir que d’autres fois où je pars de zéro. Parfois je comprends autrement les mots de François, urgence, régularité, ce qui amène le fameux surgissement du texte, premier jet, l’impression de ne mettre que quelques idées en vrac, la poussée, L’impression de faire du brouillon, alors que souvent beaucoup plus.
Ici, inverse, trop de temps, de choses déjà visitées dans le coin et je me perds. Ou juste une autre façon d’écrire ? Ensuite cette pensée que je manque encore de temps, que j’aurais pu encore faire mieux, trouver autre chose, que la liste des nuages c’est trop facile alors que c’est la musique de leurs noms qui m’avait attirée au départ et qu’elle y est encore. Alors essayer de revenir au personnage, je ne sais pas si ça marche, mais au moins, pu envoyer le texte, en me promettant d'y revenir
Pour les autres nuages, c’est là : les Enlivreurs
A la lecture de ta proposition mais d’autres, je trouve que ce verso ouvre quelque chose de fascinant, juste poser ces petits « titres » ou catégories de choses, donnent à envisager le personnage ou l’histoire sous un angle tellement original. Je ne sais pas quel est le projet mais moi déjà commencer par
Choses qui flotteront si le bateau coule
Choses qui couleront si le bateau coule
Choses qui flotteront un temps avant de couler si le bateau coule
ca me donne envie d’y aller voir plus loin !!!
Désolée, me rend compte que ça doit être frustrant cette sensation de penser que celle qui écrit a déjà toute l’histoire en tête et qu’elle n’accepte d’en livrer qu’un petit bout… Mais ce n’est pas du tout le cas, juste quelques idées, en particulier celle de faire partir Mow en bateau pour une ballade sur la mer salée (faut que j’arrête de lire des BD ;-))
Mais grand merci pour ton soutien, ça motive à lui construire une coque de noix capable de flotter un minimum, à Mow
Bien évidemment j’adore ton texte Juliette ! Très intéressant ton codicille.
Merci Isabelle, merci pour le j’adore, mais facile puisqu’on fait nuages communs 😉
si fou si magique ce texte qui à contrecourant provoque
réminiscences de parcours en train
et l’inégalable angleterre
sud anglais plein vol sur le ciel ce londres
cette pluie remplie de terres
ce désir d’étendre les bras le rire le visage le plus haut possible dans le ciel
comme un train qui passe sur un aqueduc
Grand merci de ta lecture, Françoise, et de ton enthousiasme, tu me confortes encore dans l’idée de marcher le nez en l’air 😉