Est-ce que monsieur Mittal est toujours de ce monde ? La cosse de vérifier. Je sais seulement que la possibilité, grâce à quelques hommes d’exception, d’entrer là, photographier et filmer, mais aussi — oui aussi — écrire c’est une expérience qui à 10 ans de distance me colle encore, et esthétiquement autant qu’humainement. Et puis Marioupol, aussi. Jumelle. Gratitude ? Des prénoms : Serge, Georges et leurs copains côté aciérie et Jean-Yves, les deux Pierre, Emmanuel et bien sûr Youssef côté équipe. Le film s’est appelé Un chant acier, longtemps accessible sur le site de France Télévision Nouvelles Écritures et puis plus : plus assez nouvelle l’écriture ? Déjà tant de rage qu’avec leurs histoires obsolètes de droits même pas de visionnage possible depuis la Belgique, sans parler du Québec ou du Vietnam, je le mets ci-dessus. Bien sûr, des traces sur mon site, tant que je peux. Et même les textes et le making-of. Mais c’est encore plus triste qu’un livre indisponible, un film qui disparaît. Ce soir, parce que c’était pile il y a dix ans, je rouvre une date de mon LightRoom d’une journée où j’avais fait 356 images. Je n’avais à l’époque qu’un minuscule compact Canon X12, mais aujourd’hui encore, même avec mon GH5 il y a cette timidité dans l’autorisation intérieure à se dire : vas-y, passe au vrai matos pro. Mais l’aciérie, plus accès. Dès avant la fin du film, d’ailleurs, ils nous avaient foutu dehors, sauf que nous, même avec nos quelques journées de repérage, on débordait de matière. Et de ce qu’on avait reçu, des hommes, du feu.