< Tiers Livre, le journal images : 2009.10.12 | souvenir de Gabrielle Roy à Rivière Saint-François

2009.10.12 | souvenir de Gabrielle Roy à Rivière Saint-François

Il y a une nouvelle particulièrement âpre dans l’oeuvre de Gabrielle Roy, elle s’intitule La track. La track, ce sont ces voies ferrées, à voie unique, dont les rails semblent capables d’escalader tous les surplombs, entre roches, ravins et bois, ou suspendus au-dessus de l’eau. Âpre, parce que dominée par le portrait de sa jeune soeur, et comme en ombre chinoise le viol dans l’enfance par un prêtre –– je ne sais même pas quand le Québec fera vraiment le procès de ce massacre infini — qui la laisse dans un état quasi schizophrénique, dans un monde où la loi du silence ne tolère aucune faille.

Et la track c’est celle-ci, à Rivière Saint-François, ce chemin en surplomb de la rive, fleuve déjà presque large comme une mer, puissant, violent, une crête abrupte où des cabanes se sont érigées comme on le sait là-bas, en laissant la nature exercer son premier droit.

Le chalet de Gabrielle Roy est la propriété désormais de la ville de Québec (en tout cas de la bibliothèque Gabrielle Roy) et donc préservé, je ne sais même pas si on n’y propose pas des séjours d’auteurs. En 2009-2010, à suite je crois d’un vandalisme ou par peur de, il était soigneusement anonymisé.

En tout cas c’est respectueusement qu’on suit la track, en longeant ces cabanons (notre mot du sud convient sans doute mieux), où s’illustrait comme souvent un artiste de l’art brut.

Plusieurs pages sur Gabrielle Roy dans Tiers Livre, ou l’une et l’autre chaîne vidéo — ici par exemple au moment de ma toute première découverte, et la plus récente ici...

Toute cette année Québec, je transportais avec moi un petit Lumix « bridge » plus que basique. Nos sites ne supportaient, téléchargements ou consultations, que des photos basse résolution, la mutation mentale intérieure ne viendra justement qu’au terme de cette année-là, synchrone avec l’arrivée de l’iPad. En gros, le pacte à renouveler du texte et de l’image, et de ce qu’on avait à apprendre (donc s’équiper) pour documenter. Enfin bon, pour quelqu’un qui ne commence à faire des images qu’en 2002, donc à presque 50 balais et 20 après ses débuts dans la vie d’auteur, c’était déjà un premier pas.

 

 


François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne 12 octobre 2009 et dernière modification le 2 janvier 2024
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