
message de François Dumont
À propos du porte-clés : « mal vu », ce n’est pas tout à fait ça... Le Québec, comme l’Acadie, comme l’Ontario français, et d’une autre façon, plus dramatique, les nations amérindiennes, sont des sociétés dominées, et le drapeau canadien représente cette domination. Ce n’est pas le cas pour toi, évidemment, et je sais bien que pour plusieurs Français, qui ne connaissent pas ce sentiment d’être représenté par une majorité étrangère, l’identité québécoise apparaît comme un repli qui conduit à la manie de tout diviser. Le sentiment d’être soumis à un pouvoir étranger ne m’empêche pas d’aimer Vancouver ou des écrivains canadiens-anglais, mais m’identifier au Canada, ce serait considérer que la situation me va telle qu’elle est. Par ailleurs, je serais curieux de savoir quel sens ça aurait pour toi d’avoir un porte-clés bleu-blanc-rouge... C’est bien différent, certainement, mais ça me semble difficile de considérer qu’un drapeau est innocent — ou pur signal d’ouverture d’esprit...
À la prochaine,
F. D.
et ma réponse
ah là tu me coinces, François, effectivement je ne me vois pas trimbaler mes clés de voiture à un insigne en bleu blanc rouge
je crois que je comprends parfaitement cette question de domination étrangère, je citais textes de Gaston Miron, mais c’est évidemment présent dans bien d’autres livres de votre littérature
et je peux l’interpréter, ne serait-ce que familialement, et très profond, via récents équivalent, 39-45, mais je pense aussi beaucoup à l’indépendance algérienne
dont acte, donc - même si c’est vrai que ce pauvre porte-clés en feuille d’érable signifiait surtout pour moi (jusqu’à ce que tu m’en parles !) la joie d’être parmi vous, voyage qui me rend bien plus citoyen du monde, probablement, que Québécois provisoire
d’un autre côté, mais tu le cernes avec précision, du mal à séparer ce qui tient du Québec de la situation des autres communautés francophones – ma petite incursion en Acadie en mars dernier, et découverte de l’échelle de la brutalité qui leur a été infligée - et surprise permanente, y compris à Montréal où c’est si souvent en anglais qu’on s’adresse à vous dans les magasins, de comment les communautés ici se croisent sans vraiment se connaître
un auteur new yorkais comme Nicholson Baker dans le Maine est-il pour moi plus étranger que, par exemple, Nicolas Dickner, par rapport à ce qui nous rapproche, ou bien eux deux nettement plus proches malgré la langue, si un continent me sépare d’eux ? pour moi la question de langue tellement secondaire désormais par rapport à nos enjeux de culture – et de lutte contre "domination", ton mot...
fraternellement en tout cas et MERCI
1ère mise en ligne et dernière modification le 29 janvier 2010
merci aux 433 visiteurs qui ont consacré 1 minute au moins à cette page
Messages
1. drapeaux, 29 janvier 2010, 21:28, par JP
Empêché pour des raisons historiques d’avoir comme son voisin un petit drapeau tricolore fiché dans le coeur, il avait placé dans un pot de grès une petite bannière rouge à croix blanche qui flottait et tournait au gré des vents, fixé été comme hiver aux fers de son balcon, et qu’il regardait songeur lorsqu’il lui semblait manquer de quelques chose.
Voir en ligne : Quand faut-il rentrer les bégonias ?
2. Descente, 29 janvier 2010, 22:01, par KMS
Le monde moderne nous écrase ou peut être n’a t’on plus la force de suivre son accélération continue. On arrive à un moment où il faut laisser tourner ça en roue libre. Profiter de la descente. S’économiser. On dit ça et puis on ne tient pas deux jours. Mais le dire déjà.
Voir en ligne : KMS
1. notes de piano dans une journée, 30 janvier 2010, 12:07, par ana nb
un piano dans une des salles de cours , une jeune fille arménienne attend , conversation en anglais de survie , hébergée dans un foyer d’urgence , pas de famille , me montre sur son portable les visages qu’elle dessine .
2. Descente, 30 janvier 2010, 12:20, par gilda
Je me le dis souvent même depuis ma nouvelle vie. Et puis oui, je ne tiens pas deux jours.
(et pour l’amour aussi, même réflexions, même chemins)
Voir en ligne : traces et trajets
3. un ou deux livres chaque soir, 30 janvier 2010, 12:32, par Anne Savelli
Frénésie de lecture à tous les étages en ce moment... Et une question pour qui veut bien répondre : quels titres proposer à un enfant de dix ans qui lit un ou deux romans chaque soir et aime rire (veut des romans drôles, uniquement, ce qui n’est pas toujours simple à trouver !) ? Merci d’avance...
Voir en ligne : Fenêtres open space
1. un ou deux livres chaque soir, 30 janvier 2010, 12:50, par gilda
Que du drôle, c’est pas gagné. À part le "Verte" de Marie Desplechin, qui est d’un ton jubilatoire, je ne vois pas trop. Il y a aussi le" Journal secret d’Adrian Mole agé de 13 ans 3/4" (Sue Townsend) mais c’est sans doute un peu tôt.
Voir en ligne : traces et trajets
2. un ou deux livres chaque soir, 30 janvier 2010, 13:32, par Anne Savelli
Merci Gilda. Oui, "Verte", il l’a lu ; je ne connais l’autre, vais regarder ça de plus près... Le petit a le sens critique qui s’aiguise, en plus, c’est génial, mais il faut arriver à suivre !
3. un ou deux livres chaque soir, 30 janvier 2010, 20:11, par gilda
Adrian Mole est très drôle à lire adulte aussi. Bon moment garanti pour la maman en quête de se faire une opinion si déjà le bon âge ou trop tôt pour son propre fiston :-)
Voir en ligne : traces et trajets
4. différences culturelles, 30 janvier 2010, 12:44, par gilda
Je ne faisais que tenter un peu d’humour léger et d’autodérision afin d’habiller décemment la peine, le voilà en colère et se sentant dragué, comme si au lieu d’être flatteur il s’agissait d’offense.
Mes amis d’ici jamais n’auraient ainsi réagi. Eux-mêmes plaisantent dans la même gamme et aussi tendrement.
On dirait que même entre voisins de même langue, persistent des écarts culturels régissant les relations entre les gens.
Je le prie de bien vouloir me pardonner. J’ai encore fait preuve de trop de liberté (et non de libertinage quoi qu’il puisse en penser).
Photo : une fois de plus, s’en retourner au refuge préféré (merci Jean-Marie), réconfort et belle remise en place des priorités (un texte de Yanick Lahens, d’une nécessité inouïe).
Voir en ligne : traces et trajets
5. neige, 30 janvier 2010, 23:39, par PdB
ce matin, revenant de chercher le pain, après le café, le soleil qui brille un peu, l’immeuble du coin du 10°... et toute la journée à se traîner ce rhume, alors un vin chaud, certes, à Couronnes où on voit barbus en robe et femmes voilées parfois intégralement, on peut discuter mais c’est une mode que je n’apprécie pas... du tout
1. mais soleil, 30 janvier 2010, 23:44, par PdB
il y a quelques jours, un (un peu) faux soleil, à la porte de la Villette