
Londres, hôtel Belgraves, avant conférence de presse (d’où la chance d’une présence intermittente de Mick Jagger)
I DON’T REGRET NOTHIN’. KR.
Keith Richards : « Pourquoi tu veux me faire parler de l’absence, puisque je suis là ? »
Keith Richards : « Tu veux parler de l’absence si je suis là ou si je suis pas là ? Parce que moi c’est l’un ou l’autre. »
Keith Richards : « Encore que parfois tu es là et tu es pas là en même temps, c’est ça l’absence ? Mais c’est tout le monde, non ? »
Keith Richards : « Keith Richards n’a jamais été absent de la scène, de la route, de son destin, de lui-même. »
Keith Richards : « Le trou de mémoire est une absence, la personne que tu ne reconnais pas est une absence, le rendez-vous que tu valdingues. »
Keith Richards : « Garde toujours envers les autres la sécurité de ton absence, même partielle, tu tromperas leurs coups. »
Keith Richards : « Jouer un encore, c’est se recommencer soi-même. »
Keith Richards : « L’absence est la place que tu donnes à l’avant de toi-même pour que le rock’n roll ait sa pleine force, collective. »
Keith Richards : « L’absence est la distance que tu construis d’avec ton âge, à chaque moment de ton âge et proportionnellement à lui. »
Keith Richards : « J’ai des absences quand je m’absente — pas de moi-même, de ceux qui me lassent. »
Keith Richards : « J’appelle cela la vie pauvre, voitures, fringues, gens, tout ce qui t’ennuie : traverse-le par l’absence. »
Keith Richards : « Pour qui veux-tu me faire passer, dans ton livre : l’absence est une qualité supérieure de l’image de soi. »
Mick Jagger, plaisantant : « L’absence de Keith est la garantie que les catastrophes aussi se feront attendre. Sauf si précisément elles le rejoignent où il est parti. »
Mick Jagger, plaisantant : « L’absence de Keith est la garantie que d’autres à ce moment précis baissent la tête sous l’orage. »
Keith Richards : « Dans ce qu’ils attendent de toi, nul besoin pour toi de t’en mêler — l’absence est le chemin du nécessaire. »
Keith Richards : « Note : l’absence est un jeu, garde-toi seulement d’être l’attaquant et la balle, sois la multitude qui les entoure. »
Keith Richards : « Note : l’absence est le visage que tu proposes à ceux qui ne cherchent en toi que le reflet d’eux-mêmes. »
Keith Richards : « Où vis-tu, dans l’absence ? Lève tes mains devant tes yeux, dis-toi qu’au bout des mains sont les bras, puis toi-même. »
Keith Richards : « L’absence à ta propre absence est une peur sans fond — sache ne pas quitter ton absence, agrippe-là des deux mains. »
Keith Richards : « L’absence est le temps silencieux de préparation du guerrier, et sa première ruse. »
Keith Richards : « Quand le guerrier surgit de ce qu’ils croient ton absence, ce n’est pas toi-même exactement qui a surgi de l’image vide. »
Keith Richards : « Si le guerrier qui part en avant de toi avait à son tour une absence, là commenceraient les problèmes. »
Mick Jagger, plaisantant : « L’aphorisme bien connu concernant Keith qu’un problème cesse lorsqu’on laisse l’autre en prendre charge. »
Mick Jagger, à mon intention, en français : « Tu dis le pire, lui il est pire que le pire, et ça lui fera plaisir. » (Et Keith Richards : — Motherfucker...)
Keith Richards disait : « J’ai connu des absents définitifs : ils sont morts. Et des absents provisoires, eux ils vivent, comme Bob Dylan. »
Mick Jagger, plaisantant : « La chance de Keith, et la consolation de Keith, cinquante ans durant, fut de penser qu’il portait le fardeau de Mick Jagger et non celui de Bob Dylan. » (Et Keith Richards : — Motherfucker...)
Keith Richards : « Je déclare absent au monde qui un jour m’a cherché teignes ou m’a considéré pour moins que j’étais. »
Keith Richards : « Je n’aurais pu inventer les Rolling Stones avec des gens qui me ressemblent. »
Keith Richards : « D’ailleurs, je n’ai jamais connu quelqu’un qui me ressemble. »
Keith Richards (montrant la photo) : « Le grand-père, peut-être. Mais c’est d’un banal. Même si lui ne l’était pas, banal. »
Keith Richards : « Et de toute façon on le comprend trop tard. Ce qui est banal, aussi. Même si ce qu’on comprend ne l’est pas, banal. »
Mick Jagger, plaisantant : « La seule chose banale des Rolling Stones, ce fut leur cinquante ans de chute. » (Et Keith Richards : — Motherfucker...)
Charlie Watts, entrant : « Sorry, guys. Hello, sir. »
Keith Richards : « Le monde est bien plus grand, quand tu le peuples de tes absents. »
Keith Richards : « Voilà ce que j’ai à dire sur l’absence — divulgue-le si tu veux. »
1ère mise en ligne et dernière modification le 22 février 2013
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