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2006.12.22 | monter sur scène avec Dylan

Lecture Dylan à la Maison de la Poésie. On répète la veille. J’ai préparé 13 fragments sur la vie et l’écriture de Bob Dylan, mais pas de façon linéaire, plutôt croiser quelques figures, y revenir. Claude Guerre a préparé pour Jacques Bonnaffé 13 chansons, on entrelacera.

Claude est à la console sur le plateau pour mixer en direct les chansons originales de Dylan sur la voix de Jacques qui les dit. Mais lâchez un Bonnaffé sur un plateau, c’est un tigre : il chante, s’aventure en gospel, juste sur l’accompagnement du pied, ou dira un moment Ballad in plain D comme si c’était du Bobby Lapointe. Mail de Bonnaffé ce matin : et quand je dis fort les traductions on voit monter des volutes de poussières baudelair de rien. Jacques Bonnnafé tourne en ce moment dans un film où il a « le rôle du méchant », d’où cette inhabituelle moustache. En février, les textes de Dylan qu’il a lus, chantés, criés, interprétés, seront repris sur France Culture, parallèlement au feuilleton.

Pour mes textes, j’ai préparé d’autres musiques, des trucs un peu rares, des Minnesota Tapes, du Gaslight, des Bootlegs Series. Pour garder deux univers sonores différents, Claude propose que je garde mon Mac à côté de moi, et que je pilote via iTunes les morceaux (il y a cette fonction sur iTunes, via Pomme I, qui permet d’enclencher irectement telle partie du morceau, de le faire glisser à un autre au bout de quarante secondes etc). Alors au lieu de sortir du Mac via la prise casque, on positionne un micro directement au-dessus des petits haut-parleurs.

On a la chance d’avoir avec nous les techniciens de France Culture, quatre en comptant Annabelle Brouard, notre assistante pour le feuilleton. Une table régie en salle, une autre régie en loge. Et pour nous, sur le plateau, deux Neumann qui sentent bon leurs vingt ans d’âge : les bibliothèques et les librairies qui reçoivent des auteurs devraient par la loi être équipées en Neumann, et interdiction de séjour au Shure 58. Ça change tout, un bestiau pareil.

Alors peut-être, proposer un objet qui ne s’appelle pas théâtre, mais ne s’appelle pas lecture, puisqu’on ne sait jamais exactement ce qui va se passer et comment, qu’il y a le risque de l’impro même sur un texte écrit trois fois. Ça s’appelle comment, alors, puisqu’il y a de la musique, des paroles, du jeu ? Un partage du temps, certainement. Ebloui par les projecteurs, on ne voit rien, mais on entend les gens réagir. Il faudrait inventer un métier qui nous permettrait de faire cela plus souvent. Barde ? C’est Dylan, qui l’était, d’abord.

Retour par l’Austerlitz 22h53. Rendez visite au site de Jacques Bonnaffé : cafougnette.com. A voir en particulier : Bonnaffé mineur, le rap de Noir Charbon...

Jacques Bonnaffé photographié par François Bon © 2006
Jacques Bonnaffé photographié par François Bon © 2006
Claude Guerre, Maison de la Poésie, 2006
Jacques Bonnaffé photographié par François Bon © 2006

François Bon © Tiers Livre Éditeur, mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 22 décembre 2006
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