à toi, cher ami libraire qui m’écris

des coups qu’on prend sans les avoir demandés, mais qu’on se demande ensuite si c’est à vous qu’ils étaient vraiment destinés


27 octobre – mise en ligne d’une réponse de Stéphane Emond

Je me dois de mettre en ligne, en complément de ce billet, la réponse de Stéphane Emond (librairie Les Saisons, La Rochelle, et librairie Les Halles, Niort). Même pas en droit de réponse, juste parce que c’est débat ouvert, et qu’aucun de nous tous ne peut clore.

Merci à lui de l’avoir ouvert, probablement qu’on est ensemble d’un pays où on préfère ce genre de mise à plat aux contournements polis, et que les divergences n’empêchent pas le respect.

Je signale aussi que Stéphane Emond est l’auteur d’un livre très fort, Pastorales de guerre. Et probablement cette impossibilité de frontière dans le lire-écrire est une des composantes qui rend le débat si complexe.

Visiter aussi le site de la librairie Les Saisons.
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Lettre reçue de Stéphane Emond (extraits)

C’est mercredi matin que quelques messages de papillonneur du web m’ont réveillé m’annonçant la lettre que tu avais eu l’amabilité de publier en citant des extraits de mon mail. Dans le landerneau des lettres on m’a vite reconnu, mon mauvais caractère étant notoire. Enfin, cette histoire intéresse trois personnes et demi.

Dans mon métier si j’ai donné des coups j’en ai pris beaucoup et beaucoup plus.
J’ai seulement voulu te signifier, à l’instar de ceux qui collent sur leur boîte à lettres "pas de pub", que je voulais me désabonner de la newsletter à laquelle suite à ton passage à La Rochelle tu m’avais abonné, sans que je t’en fasse la demande, ce qui en soit n’est pas grave du tout. J’ai eu tort d’aller la lire. Je ne reviens pas sur le motif.

J’ai quand même le droit de te signifier cela sans que tu montes sur tes ergots et me fasse la leçon publiquement. Oui tu écris mieux que moi, oui tu connais infiniment mieux ces technologies pour lesquelles je n’ai strictement aucun goût, oui tu es un écrivain que je lis et que je lirai encore. Non tu ne m’empêcheras pas de te dire que j’ai trouvé surjouée ta scène à La Rochelle avec ton iphone, ton ipad, ta liseuse et ton Ipad, j’oubliais le petit Rabelais de la taille du smart phone. Je les ai trouvé lourds à porter les 30 livres numériques que j’avais apportés avec moi à la médiathèque sur mon vélo, je crois l’avoir dit au micro (au passage je suis allé regarder tout à l’heure sur Datalib, sur les 210 librairies du réseau Les Saisons est dans le peloton de tête des ventes, sont devant : Ombres Blanches, Ecume des pages, le Square, Kleber, si j’ajoute les 25 ou 30 de Niort je passe devant, le boulot est fait ! j’en ai encore vendu 2 aujourdhui) et il est là ton paradoxe, il suffit de me dire que tu dois la gagner ta vie et je comprends, je crois que j’ai autant d’enfants que toi...

A ce titre quitte à me faire plumer, je ne le serai pas par Amazon et consorts. J’ai encore 15 ou 20 ans à bosser, la mauvaise nouvelle c’est que dans 20 ans tout sera plié, la bonne c’est que je serai en retraite ou mort.

J’ai aussi le droit de te dire que je n’aime ni les liseuses, ni lire sur un PC, ni sur un Ipad. Mon père qui était menuisier, le tien garagiste, n’a jamais voulu faire de PVC, il n’en a pas faît, il n’en est pas mort. J’ai quand même le droit de ne pas avoir envie de vendre des textes numériques ou des liseuses. mais si pour ne pas crever il faut le faire j’y concéderai.

Tu les connais bien ces mots de Rilke en exergue de Temps machine ( retrouvé là , acheté Halle du Livre à Nancy en 93), nous sommes "ainsi ses déshérités" (pas nous les libraires on s’en fout de nous !), nous qui ne reconnaissons plus nos objets,( dans quel état sont-ils !) nous qui ne sommes plus les fils de nos pères, tu as lu Bergounioux plus que moi sans doute, mais comment te dire, lui l’écrit, qu’on a tout perdu, depuis le tracteur écrit-il, toi étrangement quand tu le fais c’est sans t’en plaindre. Moi ça me rend triste et perdu souvent que d’un revers de la main (allez à peine deux générations) tout soit parti. Le pire aussi tu me diras...

Je ne regrette rien de ce que j’ai écrit sauf "mais c’est la dernière fois".

Je lirai tes livres et les défendrai mais le reste, tout, ton usine à gaz je te la laisse.

Stéphane Emond

PS J’ai oublié de te dire : j’ai vendu lors de sa sortie en 2011 pas loin de 100 ex du Dépaysement de Bailly cet admirable livre.
On le fait le boulot.

 

billet initial du 22 octobre – lettre à un libraire


Je continuerai à défendre cet auteur particulièrement Autobiographie des objets mais je crois que c’est la dernière fois.

 

Cher ami libraire, qui m’écris,
(et même si tu me l’envoies à moi en me parlant à la 3ème personne, moi je dis tu comme jusqu’ici sans avoir peur de me salir)

La journée a mal commencé, et elle a été tout entier gâchée : un mail m’informant de ta découverte scandalisée de la lettre d’info publie.net, qu’elle avait le culot de promouvoir nos parutions numériques, et des libraires qui les mettaient en valeur. J’étais heureux de l’invitation dans ta librairie début décembre, la date était programmée, et puis voilà cette phrase : « je saurai bien me tenir surtout chez moi ». Il y a juste un hic, j’ai une dignité, et dans ces conditions-là figure-toi que j’aime autant rester à la maison.

Je suppose, pour la véhémence de ce courrier trouvé au réveil, qu’il participe d’une cohérence. Que certainement on ne trouve pas chez toi en pile 50 nuances de Grey qui est une affreuse merde issue de l’autopublication numérique, avant d’être devenu le chouchou de toute la presse. Je suppose aussi, vu le chiffre d’affaire de publie.net au regard du chiffre d’affaire numérique de Gallimard, du Seuil et des autres, que tu préviens chacun de leurs auteurs ou représentants que tu reçois, de la même façon comminatoire.

Tu tiens, dans ce message, à m’informer de tes propres usages, je cite : «  Je viens de rendre mon iphone et ai repris un bon vieux téléphone à clapet et tout va bien. J’ai gagné 500 euros au passage. Il suffit de se rendre dans n’importe quelle boutique Orange ou SFR pour observer quelle addiction le système a bien pu fabriquer chez nous tous, pour chacun des clients en doléance on a l’impression qu’une catastrophe est arrivé, “ma connection est en panne” mon monde s’évapore, se dissout tout d’un coup. » Figure-toi, ami libraire, que cela me convient tout à fait, ne provoque aucun ressentiment en moi. Personnellement, je ne me sers jamais d’un téléphone, fusse-t-il à clapet, mais j’aime effectivement la commodité que représente un ordinateur de poche, susceptible de tenir dans la paume, et j’ai même commencé comme cela, la semaine dernière dans ta ville, la journée d’information aux bibliothécaires qu’on y tenait, en superposant un Rabelais de 1792 à mon petit ordinateur de poche, la taille page étant la même pour les deux. Mais je compte bien que, ce matin,puisque c’est Orange et SFR ton problème, que tu as aussi écrit pour protester à ceux que rassemble le Mo3T et qu’ils ont reçu la même lettre, sinon ce serait vraiment injuste. Si tu veux me communiquer copie de celles que tu as envoyées à Gallimard, Seuil, Flammarion, Editis rassemblés à 18 dans ce projet, je suis prêt à les publier sur mon site. Ce serait trop injuste que tu ne l’aies pas fait : qui suis-je, par rapport à eux ? Tu veux les chiffres ?

Maintenant, tu vois, de mon côté c’est un peu lassant, ces attaques. Je comprends que tu sois amer. Tu présides un groupement de plus de 30 libraires, ce qui n’est pas rien (mais je doute qu’ils soient tous prêts à revenir au téléphone à clapet), vous vous êtes fait avoir jusqu’au trognon dans l’expérience 1001libraires qui vous a raclé plein de sous sans rien vous rendre en échange, mais à l’époque auriez-vous écouté même en faisant semblant nos propres avertissements et analyses ? Tu vois, du dehors, on en vient à penser que ce discours systématique de la plainte, de l’effondrement, comme disparaisent des villes les chapeliers, compte plus à vos yeux que se remuer un peu vers les nouveaux territoires de la lecture, tant que les subventions arrivent.

Parce que finalement, c’est là, ce qui compte. Tu me dis dans ton message : « Je continuerai à défendre cet auteur particulièrement Autobiographie des objets mais je crois que c’est la dernière fois. » Alors merci pour la dernière fois (y a quoi après, tu les fais brûler sur le trottoir devant ta vitrine, mes bouquins ?), mais je ne marche pas à ce genre d’injonction comminatoire. Pas besoin de pitié, merci.

On est dans un monde chargé de tenseurs, de polarisations. Le monde de la librairie se distend. Il y a ceux qui utilisent le web comme service de proximité, qui jouent le service de la librairie comme lieu de rencontre et d’échange, et ceux-là ont compris qu’ils ne pourraient pas se passer de leurs grands lecteurs, passés irréversiblement à la lecture numérique, tout ou partie. Ceux-là ils se bougent, et ils tiennent, ouvrent de nouveaux espaces de lien clientèle. Et ceux qui dressent leurs barricades de cartons, et tu n’es pas le seul, c’est même sans doute cela qui te donne le courage de m’envoyer à moi une telle lettre, alors que tu n’oserais pas le faire à d’autres. Echenoz, dont Minuit vient de passer toute l’oeuvre en numérique, tu lui as écrit aussi ? Tu le vends quand même une dernière fois ?

Allez, je ne veux pas t’embêter. Tu me dis : « à peu près comme cet après-midi au détour d’un virage dans un coin perdu du Val de Saintonge, un panneau 4 par 6 pour un supermarché, en soit pas grave, nous y allons tous, certains moins que d’autres. La pollution visuelle est partout au détour des rues et au détour de Publie.net. » J’aimerais que tu regardes un peu tes rayons, dans ta librairie. Il doit y avoir par-ci par-là quelques ouvrages qui ne participent pas d’un processus d’édition numérisé, et numérisé de bout en bout, jusqu’à la fabrication et au code de livraison. Quant à la pollution visuelle, sans revenir à 50 nuances de Grey dont je suis sûr que tu as refusé de le vendre dans ta librairie, ce qui fait le devant de tes tables en est vraiment indemne ? La durée de vie moyenne d’un livre en librairie est de 5 semaines. Et nous, auteurs, nous n’aurions pas le droit de nous organiser pour défendre, propulser, guider, suggérer ? Et désormais, tout simplement, via le numérique, faire exister des titres qui sans cela n’auraient pas eu droit à simplement exister ? Lors de cette rencontre dans ta ville, la semaine précédente, j’ai été touché que des livres publie.papier soient présentés aux auditeurs, et j’en ai vu repartir qui avec C’était de Joachim Séné, qui avec Cuisine d’Antoine Emaz – c’est ça la pollution visuelle ?

Après, il y a un autre niveau de cohérence plus grave. Ce qui me meut dans cette démarche, radicalement, c’est d’être, pour la transmission, pour l’exigence, pour la liberté du singulier, au plus près des usages. La semaine dernière, première intervention dans un master de Lettres, donc bac plus 4 : à certain blanc dans l’écoute, alors que je parlais du lien à Borges dans Espèces d’espaces de Perec, j’en viens à parler de Dostoïevski. Aucun des étudiants n’avait lu Crime et châtiment ni aucun autre Dostoïevski. On fait quoi, on va se pendre ou on se bagarre ? Ce n’est pas obligatoire. Dans mon année Québec, j’ai été confronté au premier paradoxe de l’américanité : la possibilité d’une création contemporaine radicale et mûre, qui n’émerge pas de l’héritage et des livres. Je ne prends pas ces questions à la légère. Mais mes étudiants, ils devront bien lire Rimbaud et Lautréamont là où et comment ils lisent. Et c’est sur leur ordi, notebook, tablette, peu importe. Mais c’est numérique, parce que là leur courrier privé, là leur univers social (et le texte n’y vit pas seul), là leur rapport à l’usage du monde (je prends exprès le titre de Bouvier l’explorateur) pour s’informer, connaître, voir autant que savoir, tâche vieille comme Hérodote, qui a fondé en grande part l’histoire du livre, mais qui n’a aucune obligation de s’y résoudre.

Dans cet autre niveau de cohérence, il y a la formation. On a pu déjà se croiser auprès d’étudiants en métiers du livre d’une fac que tu connais. Je n’y interviens pas cette année, principalement parce que les garanties d’une formation ouverte aux nécessités d’aujourd’hui ne me semblaient pas réunies. On reçoit assez de demandes diverses d’étudiants pour suivre ça de près, très près. Tu me dis gentiment que pour mes livres c’est la dernière fois, il n’y aura pas de cadeau quant à ce qui est transmis aux étudiants – connexion ne s’écrit pas comme to connect, et il y a quelques axiomes : par exemple, qu’il y a des libraires en ligne. Je pourrais t’en nommer illico une bonne dizaine. Je pourrais illico te nommer une quinzaine de structures web ayant toutes embauché depuis deux ans à peu près le double d’étudiants avec licence ou master édition. Il pourrait bien y avoir une dernière fois pour ceux dont le discours est radicalement à côté d’une réflexion numérique sur le livre, d’une réflexion numérique sur la librairie et l’édition. En tout cas les professionnels qui se trompent et qui trompent, quand il s’agit des gamins en licence master métiers du livre, on ne les loupera pas – amitié pour amitié.

Je m’étais juré, ce matin, de ne pas répondre à ce message, sinon par l’annulation de cette invitation de décembre : je n’entre pas chez les gens dans le salon quand ils s’enferment dans la cuisine pour ne pas me voir. Simplement, j’ai peur. Peur pour vous, qui préférez le suicide debout, en tenez le discours agressif, mais faute de le diriger vers les vraies forces en présence, que vous ne savez même plus analyser, prenez le premier bouc-émissaire venu – sauf que j’en ai marre du rôle. Comme en février quand les sous-fifres de monsieur Gallimard, et sous-fifre en chef le premier, actuellement président de la commission numérique du SNE, pour plaire à son patron, a préféré faire du chantage aux revendeurs de publie.net plutôt que de me passer un e-mail ou un coup de fil à propos de cette traduction Hemingway (il n’avait pas le jeu facile, monsieur président sous-fifre, les droits numériques n’étaient pas encore signés). Ça fatigue, à force. Ça fatigue encore plus quand ça vient de ceux avec qui on s’imaginait partager un minimum, ce qui s’appelle littérature.

Je réagis, parce que – et notamment depuis la sortie de notre collection publie.papier, des échanges avec des libraires, tes collègues brick & mortar, c’est un chantier quotidien et intense – quelques-uns font comme toi, ils préfèrent m’éviter, on peut faire le compte, ouf, on les connaît mais ils sont peu nombreux. Ma structure publie.net a poussé, j’emploie deux codeurs-créateurs, rémunère diverses autres tâches, et nous avons décidé de proposer nos livres papier – ceux d’Antoine Emaz, Joachim Séné et Claude Ponti que tu proposais la semaine dernière sur ta table lors de cette rencontre dans ta ville – avec un code d’accès à la version numérique. Avec des libraires encore, nous travaillons à la prochaine étape, que ce code d’accès permette le téléchargement sur le site même de la librairie, sans venir sur le nôtre. Tu vois : il y a des libraires qui, au lieu de se préoccuper surtout de leur téléphone à clapet, essayent de s’en tirer par le haut. Dans la bagarre, sans mépriser leurs clients usagers d’une liseuse ou tablette – d’ailleurs, bien souvent, parce qu’attribut nécessaire de leur travail.

En Allemagne, ils vont plus loin, les libraires s’associant pour proposer un appareil capable de concurrencer les grosses machines monopolistiques, et des accès aux livres numériques depuis leur magasin. À cela, d’autres libraires choisissent de répondre par une négative totale. Votre choix – à condition que ça n’interfère plus avec vos interventions dans les facs métiers du livre, et là on va être vigilants. Il est bien possible aussi que vos relais institutionnels chéris, dans les collectivités territoriales, commencent à se dire aussi que vous déraillez quelque peu. En art militaire, par exemple, on sait ce que ça donne comme stratégie.

Alors OK, de même que bien sûr tu as refusé de vendre dans ta librairie 50 nuances de Grey, du moins je l’espère, tu refuseras désormais mes livres. Je me souviendrai de l’insulte, ça ce serait difficile de faire autrement. Mais rien qui m’empêchera de continuer comme je suis aujourd’hui : le livre d’aujourd’hui, Autobiographie des objets, a d’abord été conçu sur mon site, de l’intérieur de ma pratique de blog. La réflexion que je mène avec mes amis de publie.net sur l’ergonomie de la lecture numérique, la mise en page reflow, la propulsion et la circulation des métadonnées associées à un texte difficile, la réflexion sur des logiques d’accès différentes, en particulier avec les bibliothèques, elle est pour moi indissociable d’un travail qui passe aujourd’hui encore par le contact direct avec le magnifique héritage typo et compo des éditeurs traditionnels, où j’ai été à l’école – je ne m’interdirai pas le plaisir d’un livre supplémentaire avec le Seuil. Mais j’aime aussi la radio, et compte bien la pratiquer encore. Comme j’aime la scène et la performance, et surtout si c’est avec tel ami musicien et tel ami photographe. Comme demain je prends le train pour l’aciérie de Fos-sur-Mer, où tout l’hiver nous cheminerons vers un film. Pour nous, ce serait ça la leçon : écrire est un verbe intransitif, disait Maurice Blanchot – nous en tenons l’expérience là où les usages la requièrent, que ce soit livre ou éphémères (les journaux, comme on dit pour ceux qu’archivent depuis trois siècles les bibliothèques), ou web, et, pour le livre, qu’il soit sous forme d’objet, et le tissu actuel des libraires si précieux parce qu’il l’atomise dans la ville, ou sous forme de flux, qui s’éditorialise et se commercialise aussi.

Au plaisir donc de cette soirée de décembre où, par politesse réciproque, au lieu de ramper sur l’autoroute retour à minuit, je serai là chez moi sur mon ordi, à propulser un ou deux textes numériques de plus. Il n’y aura plus rencontre, ça ne risque pas : lequel y perd ? J’ai passé une mauvaise journée, tout entier gâchée.

Les conditions faites aux libraires, ce qui les met en difficulté, dans la rotation accélérée, la normalisation de l’offre, les remises aux grandes surfaces, le web n’en est pas responsable – il est au contraire un lieu de médiation et de partage. Et quand ça fait mal, on souffre ensemble, la preuve ici.

Et j’insiste par contre : puisque ce même type de lettre tu l’as forcément envoyée aux éditeurs qui diffusent sur plateformes numériques, aux auteurs qui concèdent que leur oeuvre soit diffusée numériquement, tu me les envoies, au nom de nos bons échanges jusqu’à ce matin, rien que pour me consoler, tes lettres expliquant tes histoires de téléphone à clapet et pourquoi tu ne les veux plus dans ta librairie, Gallimard qui signe avec Orange SFR ou mon cher Echenoz, que son Occupation des sols je l’ai relue ligne à ligne ces jours-ci sur ma liseuse ?

 


responsable publication François Bon © Tiers Livre Éditeur, cf mentions légales
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1ère mise en ligne et dernière modification le 22 octobre 2012
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