
Tu es allongée sur le dos dans le noir, dernière nuit sur ton île. Tu entends la mer. La voix de la mer. La voix de l’amer. La voix de la mère. Trop de ces jeux d’échos. Trop lus. Trop vus. Trop bus. Ressassés, éculés et vidés de leur force. Les mots sont toujours là les sons sont toujours là et les échos aussi mais ils sont recouverts de trop de références qui les habillent d’hiver même au chaud de l’été. Mais les mots te rattrapent. Toujours. En trop blancs sur ton noir. Les noyer les jeter au ressac les rouler dans les vagues les abîmer au large. Les naufrager. Ne plus toucher terre amère à mères. Ne plus entendre que la mer. Allongée sur dos dans le noir, te faire perdue en mer.
Codicille :
Deux virgules, pour le début et la fin parce que le début et la fin c’est spécial. Toujours une balade autour de Mow, personnage née dans le cycle LVME, peut-être le début ou la fin ou le milieu du texte plus gros pour lequel en ce moment, les briques s’entassent, de toutes les formes et de toutes les couleurs. Une couleur de plus avec Beckett, une belle couleur, une très belle forme de brique pas carrée, découpée à coup de points.
Réflexion aussi sur les images ou métaphores (sais pas trop bien la différence…) si belles quand elles naissent et que l’on ne peut plus lire quelques années après parce que trop lues ailleurs, usées, connotées faciles, désuètes….
Merci François pour cette proposition (et la découverte de Compagnie)
Je reviens de la mer, baie de somme et j’ai pris de très jolies photos, je voulais en partager une avec toi en résonance avec ton texte Juliette mais je ne peux pas le faire, cela ne marche pas. Tant pis, je prends tes mots et regarde mes photos et je plonge dans l’océan poétique, merci.
Merci pour le passage entre nos océans, précieux ces partages de passages 😉
Force du compact du texte ( découpé à coup de points? mais très doucement ici) . Ces mots de la tête qui parasitent . Ces mots qui s’associent dans le noir . « Ne plus entendre que la mer » . Entendre la mer dans le noir ( ou le presque noir ) c’est un largage merveilleux .
Merci pour le découpé à coups de points, ça va très bien au texte et au bruit de la mer !
Et merci pour le passage 😉
« |…]ils sont recouverts de trop de références qui les habillent d’hiver même au chaud de l’été. Mais les mots te rattrapent. Toujours. En trop blancs sur ton noir ». Ah, ces fameux mots ! Les liens me parlent, tu en parles si bien. Merci, Juliette. Je me souviens de ces personnages…
Merci de ton passage, Anne, et rassurée pour mes personnages, si tu t’en souviens, c’est qu’ils ne sont pas trop fades…
l ‘ile .. la mer… le naufrage…la noyade.. se perdre…tout cela bouge, secoue, fait chavirer… mais l »immobile arrive via… FB! merci à toi pour cette marine fulgurance
Merci pour ton passage, et merci pour la force que ça donne…. pour l’immobilité en approche 😉