#gestes&usages #02 | Pêcher dans le Grand Cul de Sac Marin

Le fils partait pêcher comme on part se promener. Au petit matin, il faisait encore nuit, avec des gestes assurés, il mettait un seau blanc avec un couvercle rouge à visser dans le canot. Il prenait des gaf, vérifiait qu’il avait palmes, masques et tuba et son fusil qu’il rangeait dans le giron. Il poussait la porte de la cabane Continuer la lecture#gestes&usages #02 | Pêcher dans le Grand Cul de Sac Marin

#gestes&usages #01 | Toulon, rue Mireille,  en 1952 ou 1953

A cause des couleurs qui doivent rester sages et assorties aux saisons : le bleu clair pour l’été, marine pour l’hiver et le duffle-coat…robes en  blanc uniquement pour les vichy d’été  | et là on a droit au vert ou au rouge pour alterner  avec le blanc | ou les chemises à col Claudine, et les écossais des jupes plissées Continuer la lecture#gestes&usages #01 | Toulon, rue Mireille,  en 1952 ou 1953

#enfances #09 | nuit américaine

Les fenêtres étaient couvertes d’une épaisse peinture bleue pour ne pas être vus des avions. On disait que c’était les allemands occupants qui avaient décidé ça pendant la guerre mais quelqu’un l’avait grattée dans le coin en bas à droite juste à hauteur de mes yeux et les soirs de tempête je regardais la mer déchaînée, le phare et ses Continuer la lecture#enfances #09 | nuit américaine

#été2023 #14 | L’estran aux jumelles

Jumelles et appareil photo avec 400mm. C’est ce que tu as mis dans ton sac à dos. La longue vue et le trépied t’auraient permis de fouiller mieux, inspecter, détailler plus précisément, et sans risque de bouger grâce au le trépied. Mais aujourd’hui, tu veux de la mobilité, de la souplesse, du flexible. Du portable. Tu ne vas pas t’asseoir, Continuer la lecture#été2023 #14 | L’estran aux jumelles

#été2023 #14 | Le monde bascule tout doucement

scène liminaire de Comanche, je me suis demandée si elle ne pourrait pas ouvrir le deuxième projet d’écriture, depuis un point du vue extérieur. Il n’y eut pas de cortège, dans les voitures la famille et les amis se sont distribués autour de ceux qui avaient la force de conduire, partant des quatre coins de la ville, pour prendre la Continuer la lecture#été2023 #14 | Le monde bascule tout doucement

#Été 2023 #10 | La recette des vacances

Sortir du bateau, refermer la descente, mettre sur tes épaules le petit sac à dos avec le couteau à huîtres, le chiffon, le pain et le beurre, descendre du bateau par l’échelle de l’arrière jusqu’à l’herbe toute fraîche et sortir du jardin, refermer la porte en bois avec la chaîne que tu fais passer dans l’œil avant de l’accrocher sur Continuer la lecture#Été 2023 #10 | La recette des vacances

#été2023 #07 | Son corps n’a pas été retrouvé

Son corps n’a pas été retrouvé. Demain, ils écriront autre chose. Hier encore tu lisais, tout comme avant-hier, son corps n’a pas encore été retrouvé et le texte parlait des recherches toujours en cours, encore en cours. Aujourd’hui, plus de encore, on ne le cherche plus, corps retrouvé ou non. Affaire classée. Plus d’espoir officiels, les seuls espoirs qui restent Continuer la lecture#été2023 #07 | Son corps n’a pas été retrouvé

#été2023 #04bis | demain on ne se lève pas

1-Jumelles, tapis de sol, sacs de couchage, gourdes de thé chaud, chaussettes, deux paires, une pour les pieds, une pour les mains, carnet. Pas de lampe. Pleine lune, samedi soir, tu vas être tranquille, les humains sont ailleurs, tu vas les avoir pour toi seule au bout de ta lorgnette 2-Tu n’aurais pas dû dire oui, tu n’aurais pas dû Continuer la lecture#été2023 #04bis | demain on ne se lève pas

#été2023 #04 | disparu

Tu cales ton sac au mieux au milieu des autres sacs et valises étanches remplies de matériel, ça va secouer selon les prévisions météo et l’état de mer, ça se voit déjà dans le port. Éric est dans le bateau, une main sur le quai pour maintenir la coque près du mur de pierres sans qu’elle tape, le temps que Continuer la lecture#été2023 #04 | disparu

#01 bis #Annie Dillard | en vrac

Est-ce qu’il y a un jour comme une naissance ; l’enfant qu’on tire de soi cette boule de vie qui te dévore et te grandit. Un lieu une date? Ce jour-là la chambre sous le toit et il pleut ou bien le jardin les grands arbres, tu t’es abritée sous l’appentis avec le carnet à dos rouge, tu portes le même Continuer la lecture#01 bis #Annie Dillard | en vrac