#Gestes&usages #02 | corps en marche vus de dos

On les aurait suivi alors il y a environ soixante-dix ans elles quatre et le petit post-scriptum, comme je suivrais maintenant dans les rues de cette ville un peu plus éloignée de la mer, cette vieille femme pliée sèchement en son mitan en deux rectangles de tailles différentes à quatre-vingt-dix degrés appuyée sur une canne verticale comme les jambes et Continuer la lecture#Gestes&usages #02 | corps en marche vus de dos

#enfances #09 | de trois chambres

Une pièce de taille moyenne, peinte de gris très pale. Quand on tourne le dos à la porte fenêtre, haute et assez étroite, qui ouvre sur un balcon régnant entre une avancée jusqu’à l’aplomb du rez-de-chaussée, deux ou trois étages en dessous, et la porte fenêtre un peu plus grande de la pièce voisine, la porte peinte en jaune qui Continuer la lecture#enfances #09 | de trois chambres

#enfances #08-01 | Ma mère au Rami

C’est à Poperinge(1) surtout, chez la mère de ma mère, en Flandres, que nous jouions à de nombreux jeux inconnus de nous. Cela se passait lors des grands rassemblements de Noël. Nous y jouions l’après-midi, dans la salle à manger où plusieurs tables couvertes de nappes blanches avaient été alignées perpendiculairement à la grande baie qui donnait sur le jardin. Continuer la lecture#enfances #08-01 | Ma mère au Rami

#enfances #08 | trois moments

Chaque fois, après m’avoir fait subir la torture du cataplasme, ma grand mère aux soins et à l’autorité de laquelle j’avais été laissée par la famille repartie à Toulon à la fin des courtes vacances de Noël dans le nord, à Paris, chez les grands parents | si ce n’était cette grosse fièvre, la fatigue et le supplice des remèdes Continuer la lecture#enfances #08 | trois moments

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #6 | ta voix – 1

Je cherche ta voix, je te regarde vers la fin de ta vie, en douce grand-mère sourire, mais je ne t’entends plus.Je tente de la re-créer et c’est ta voix qui n’était pas plate mais calme, ondoyante, qui ne gardait de la colère, de la tristesse qu’un reflet, et les rendaient ainsi plus éloquents, comme tes joies…ta voix qui était Continuer la lecture#enfances #6 | ta voix – 1

#enfances #04 | Le temps du lait chaud et du gâteau de semoule fait maison

Dans le regard de ma mère passait un éclair d’inquiétude qu’elle enfouissait rapidement au fond d’elle-même. Dans ces moments-là, elle se pinçait les lèvres sans s’en rendre compte. Elle ne disait rien, elle questionnait à peine. Elle s’approchait armée de son thermomètre au mercure et si nécessaire devenait « la reine du suppositoire1 ». Elle s’asseyait, gardait le dos droit contre le Continuer la lecture#enfances #04 | Le temps du lait chaud et du gâteau de semoule fait maison

#enfances #04 | engloutissement

Laisser venir, laisser se construire (je parle du souvenir des choses), laisser les sens dire l’histoire. Le goût dans la bouche, l’odeur du grenier. Oui ça se passe dans le grenier. La maison de bord de mer étant louée de juin à septembre, la famille déménageait au grenier tout en conservant l’usage de la cuisine. Une porte la séparait du Continuer la lecture#enfances #04 | engloutissement

#enfances #04 | l’oreille

Un bonjour tonitruant dans le couloir, les retours de classe, les pas dans le couloir vers les chambres d’enfants. Tourner avec précaution la tête, appuyer joue gauche sur le drap, faire face à la porte, le bec de cane remue. Entrouvrir paupières, juste une fente, regard filtré par les cils, bouche un peu ouverte comme quand on dort. Une tête, Continuer la lecture#enfances #04 | l’oreille

#enfances #00 | Peur ou furie

Mon père s’éloigne. Il marche d’un pas pressé. Je le suis de loin en loin. Il fait de grands pas décidés. C’est une journée ensoleillée, une légère brise agite les feuilles des platanes. Il marche plus vite que moi. Je ne vois plus mon père. Il a disparu. La foule le masque.Je suis figée devant le passage piéton. Je ne Continuer la lecture#enfances #00 | Peur ou furie