#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

table des chapitres 1, de l’art de ranger ses livres 2, histoire de mes librairies3, inventaire de choses perdues4 le livre dans sa matérialité 5- …. 5/4 – Cortazar Nerval (c’est toujours un brouillon) Il a dit : Prends le, je te le donne. Il a ajouté Michaux ne l’aimait pas. Il n’aimait pas ce livre écrit dans la mort Continuer la lecture#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes (traces, oublis, fables)

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #6 | ta voix – 2

Je ne veux pas croire que j’ai perdu ta voix mais je suis incapable de la dire. Je ne peux avoir perdu ta voix puisqu’elle est en moi et que je te parle, en regardant la photo que j’ai prise de ton visage balayé d’ombre dans une pinède au versant final de ton âge mur, ou sans image, mais tu Continuer la lecture#enfances #6 | ta voix – 2

#enfances #00 | Peur ou furie

Mon père s’éloigne. Il marche d’un pas pressé. Je le suis de loin en loin. Il fait de grands pas décidés. C’est une journée ensoleillée, une légère brise agite les feuilles des platanes. Il marche plus vite que moi. Je ne vois plus mon père. Il a disparu. La foule le masque.Je suis figée devant le passage piéton. Je ne Continuer la lecture#enfances #00 | Peur ou furie

#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu

« Profession du père : Néant » J’avoue que j’attendais cet instant, à chaque rentrée des classes. Chaque année, j’essayais d’améliorer le mouvement. Vers les 11 ou 12 ans, je m’arrangeais pour ne pas regarder autour de moi, pour feinter et faire comme si j’écrivais « docteur » ou « manutentionnaire », bref comme si je n’écrivais pas néant. Je ne me souviens pas de la première Continuer la lecture#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu

#été2023 #03 | Comme je l’avais dit.

Comme je l’ai dit la dernière fois, je n’en parlerai plus, je n’en parlerai plus comme ça. Elle l’avait beaucoup aimé ce père compliqué et sombre et muet. Les années passant, il y avait eu des griefs, fondés, indétricotables. Maintenant, du dessus, de plus haut, elle le voyait jeune père de famille, enthousiaste, idéaliste, faire des kilomètres en vélo, pour Continuer la lecture#été2023 #03 | Comme je l’avais dit.

#été2023 #03 | « Un café ? »

« il ne reste que l’absence pour se rendre visible » (Claire Marin, Être à sa place, LDP, 2022, p. 39) Comme je l’ai dit, une tignasse et une main dans la demi-pénombre. Endormie sur un matelas improvisé posé sur des palettes. Tout contre une fenêtre aux carreaux cassés et la végétation qui entre dedans à flots verts et lumineux. Je n’ai Continuer la lecture#été2023 #03 | « Un café ? »

#photofiction #09 | Départ

Photo appui : c’est l’automne, grosse voiture américaine devant pavillon de banlieue à Sarcelles, par Nelly Monnier et Éric Tabuchi https://www.archive-arn.fr/liste Depuis le bus pour le collège et le lycée, combien de fois, on l’a vue ta belle américaine ? Elle devant, l’ancienne entreprise de BTP devenue planque pour gangster en cavale dans un vieux film noir. Vraiment pas discrète avec Continuer la lecture#photofiction #09 | Départ

#carnets #prologue | éparpillés

Jamais de journal intime, ce genre de chose, du moins pas de souvenir. Plutôt des bribes inscrites au hasard des jours sur des supports disposés à portée, petits carnets offerts par l’un ou l’autre du genre adorables cadeaux. Parfois tentatives de commencer à cause du beau papier qui attire, à cause de la belle couverture en cuir ou incrustée de Continuer la lecture#carnets #prologue | éparpillés

#photofictions #03 | Une douleur authentique

Sur la table en bois laminé blanc gisent une bouteille de crément brut apparemment vide, deux paquets de cigarettes – Marlboro, Gitanes – , une feuille d’aluminium, une serviette en papier chiffonnée, un verre sans pied à demi plein. Un deuxième verre, caché derrière la bouteille, contient encore un fond d’alcool, ce qu’on ne saurait affirmer pour le troisième dont Continuer la lecture#photofictions #03 | Une douleur authentique