#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes? (traces peut-être aussi, sûrement )

table des chapitres 1, de l’art de ranger ses livres 2, histoire de mes librairies3, inventaire de choses perdues4 le livre dans sa matérialité 4- le livre dans sa matérialité. …trouvé dans un trou d’eau – l’ivre pages collées – phrases sous les moisissures: conte à dormir mouillé. De sous-sol. Quelle matérialité pour celui-ci: « qui se lit tout seul » de Continuer la lecture#nouvelles | bribes | extraits | fragments | lambeaux, restes? (traces peut-être aussi, sûrement )

#gestes&usages #05 | train à l’arrêt

Train en gare de départ. Vingt-deux-heures. Voiture bondée. Cinq déboulent. Pas de danse ; ils, elles, dans les vingt ans. Leur langue autre, presque un chant, portugais je pense. Couleurs . Losanges, carrés, fleurs… pulls, écharpes : un faux air Soixante-dix. Deux garçons et trois filles. L’une d’entre eux, cheveux noirs très courts, visage juste sorti de l’enfance : son rayonnement. Continuer la lecture#gestes&usages #05 | train à l’arrêt

#gestes&usages #02 | Jouer – Monk Evidence

Dans l’obscurité, on distingue la silhouette courbe de Monk assis au piano, ses mains claires posées sur le clavier blanc. De timides applaudissements émanent de la salle suivis d’un silence religieux. La lumière inonde soudain quatre hommes en costume tenant chacun leur instrument entre leurs mains, du bout des doigts, au bord des lèvres, sous la semelle. Leurs regards se Continuer la lecture#gestes&usages #02 | Jouer – Monk Evidence

#enfances #06 | D’entrailles et d’outre-temps

Les voix d’avant devaient être plus denses et pâteuses. Plus homogènes, on imagine. Le temps qui ne presse pas, rien que le cours des choses à mettre en mot quand c’est utile. Avant la radio, avant la télé, avant l’internet. On se faisait un vocabulaire pour toujours, un petit réservoir de blague à sortir à l’occasion et les nouvelles pas Continuer la lecture#enfances #06 | D’entrailles et d’outre-temps

#enfances #06 | Ryoko Sekiguchi, la voix

Nous sommes dimanche. Combien de dimanches avant d’entendre sa voix ? J’en ai cherché les sonorités, le timbre, les mots. Puis j’ai fait le calcul. Approximatif. Deux à trois cents dimanches avant sa voix. Il est impossible de conclure que je ne l’ai pas connue avant de l’entendre vraiment. Sa voix n’avait alors pas de visage. Je me projette loin en Continuer la lecture#enfances #06 | Ryoko Sekiguchi, la voix

#enfances #06 | Umami

Mais qui sait ce qui peut arriver quand on a assimilé en soi la lune tout entière ? Sekiguchi, « Manger Fantôme », p.13 Je n’avais pas lu un livre en entier depuis Denton. Et encore. Il avait fallu que je me fasse une violence. Que je m’enferme, du début à la fin. Je m’endormais toutes les deux pages. Je Continuer la lecture#enfances #06 | Umami

#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

Elle avait de petites intonations de douceurs reconnaissables entre mille. Elle me regardait sans ciller. Elle avait une manière unique de m’écouter, de m’interroger sur tout et sur rien, sur ce qui faisait la vie. Que cette douceur me manque. Que cette voix me manque.Indécrottable humaniste, combien de fois demeurais-je déroutée lorsque j’assistais à une remise en place bien sentie Continuer la lecture#enfances #06 | Le temps n’apaise rien, la voix n’est plus

enfances #06 | combiné

Le nom des voix qui appellent Malice est écrit dans le carnet noir. Elles passent par le combiné (passe-moi le combiné,  Mousy) et ça sonne dans toute la maison. La sonnerie arrête Malice au milieu.  D’une tarte, les mains blanches (décroche pour moi, Mousy, tiens le combiné,  oui, je suis avec mon petit-fils, le petit oui). D’un brushing, mais il Continuer la lectureenfances #06 | combiné

#enfances #07 | bobine en bois et bougie blanche, avancer tout seul.

Automatique, c’est ma spécificité, pas comme cette poupée géante, plus grande qu’une enfant de deux ans, poupée qui marche, c’est pour cela qu’elle avait été achetée, mais non, on attendait face à elle et rien ne se passait. Figée, elle restait. Plantée sur ses chaussures en plastique toutes blanches avec un fin lacet, les deux bras en avant, comme pour Continuer la lecture#enfances #07 | bobine en bois et bougie blanche, avancer tout seul.

#enfances #06 | ta voix

Je n’écris que sur toi, toi qui n’as rien écrit, de ce qu’on appelle de l’écrit. Lire, écrire, n’était pas pour toi. Pas pour ceux comme toi. Tu n’avais pas la langue dans ta poche, osais la ramener, grande gueule, de la gouaille. De la verve, de la faconde. Pas tes mots, ça. Du bagou plutôt. De la liberté. C’est Continuer la lecture#enfances #06 | ta voix