gestes&usages #08 | le moment juste avant

elle sait que ça va arriver, sait qu’elle est prise au piège, le moment juste avant qu’il vienne, le moment juste avant qu’il referme la porte de la grange, le moment juste avant qu’elle crie ou du moins ait envie de crier même si jamais aucun son ne sort de sa bouche, pourtant c’est comme si elle était en train Continuer la lecturegestes&usages #08 | le moment juste avant

#gestes&usages #05 | Massage massages

Là, le corps noué et tendu par le voyage inconfortable dans un vieux taxi. Se poser, s’allonger nue sur le ventre, se détendre et attendre dans la douce chaleur parfumée et la lumière tamisée. Ici aussi se poser, s’allonger nue sur le ventre, se détendre dans la douce chaleur parfumée et la lumière tamisée. C’est mon anniversaire et c’est le Continuer la lecture#gestes&usages #05 | Massage massages

#gestes&usages #02 | Sursauts

Au final, ça n’aura été qu’un sursaut, une secousse. Un frisson, convulsif et violent. Un haut-le-corps. Trois petits tours de quelques mois, autant dire trois petits jours et puis… la levée. Sur le pont de pierre d’un petit cours d’eau, au milieu des arbres. Pour eux après… les journées, le travail… continuer… les activités d’avant, mais après… après ces trois Continuer la lecture#gestes&usages #02 | Sursauts

#gestes&usages #02 | rameur

La machine imposante prend place dans le bureau, coincée sous la fenêtre entre le radiateur et la porte. Une sculpture de plastique et d’acier, indécise et laide. Une compression d’où émergent dans un grand désordre un écran, des poignées, des repose-pieds, un rail, un siège étroit, un enrouleur. Zack la déloge de son lieu de repos et la déplie. L’objet Continuer la lecture#gestes&usages #02 | rameur

#gestes&usages #02 | Raboter

Ils sont quatre posés sur une étagère. Rangés par ordre de taille. Tu ne connais pas leurs vrais noms, juste leur nom de famille, la grande famille rabot. Les bois sont différents puisqu’ils sont tous en bois, encore étiquetés, semelle indécollable, de longueurs différentes, à poignée ouvragée comme des manches de scies ou sans poignée du tout ou bien juste Continuer la lecture#gestes&usages #02 | Raboter

#gestes&usages #01 I Une certaine pudeur

À cause de la couleur vert émeraude de ses grands yeux elle couvrait son visage de son épaisse chevelure brune réduisant ainsi l’intrusion des regards qu’elle attirait. Une lourde frange abritait front et sourcils. Au moindre rayon de soleil tandis que l’iris déployait une palette de couleurs étonnantes elle sortait de sa poche des lunettes noires qui lui dissimulaient la Continuer la lecture#gestes&usages #01 I Une certaine pudeur

enfances #06 | voix & corps

Je tourne et vire sur la question de la voix, je cherche à savoir d’où elle surgit, par quel processus elle se redessine en mémoire. Est-elle reliée à la nature des mots prononcés, aux replis de l’histoire en train de se raconter, ou bien reste-t-elle indissociable du corps qui parle ? * Ma mère est toujours de ce monde bien que Continuer la lectureenfances #06 | voix & corps

#enfances #3 I gambader

Gambader. Ni marcher, trop lent, ni courir, trop simple, gambader. Gambader, presque voler. S’envoler. Jambe droite en avant, la gauche en même temps, décoller. Ivresse. Rien n’empêche d’étendre les bras, ou de poser les mains sur la taille. Gambader comme on danse. Je vais retrouver mon amie. Elle habite au bout de la rue. Toute la rue nous sépare. Vite, Continuer la lecture#enfances #3 I gambader

#enfances #04 | Les jeux du corps

Là où les mots ne peuvent être entendus, le corps exulte. Une fillette. Aussi transparente qu’une larme. Ses yeux fouillant les regards perdus au-delà de sa présence. Ce corps, son corps, entend, ce corps, son corps, voit, goûte, sent, touche. Mais ce corps – son corps, cette fillette, elle, moi – n’existe pas. On ne l’entend pas. On ne le Continuer la lecture#enfances #04 | Les jeux du corps

#enfances #04 | la distance de l’infinitif pour le corps écrivant

La chambre de l’enfant où il ne règne pas, c’est un domaine où il ne pénètre pas, c’est le territoire de la mère. Lui, passe devant la porte, encadre son corps dans l’ouverture. Le tablier blanc qui s’arrête à mi-cuisse du pantalon, avec son col en V. La chemise par-dessous, avec le col qui dépasse. Tout est en place. Tout Continuer la lecture#enfances #04 | la distance de l’infinitif pour le corps écrivant