A propos de C Jeanney

or donc et par conséquent, je fais ce que j'ai à faire sur mon site tentatives

#anthologie #28 | arc et foudre

#22 / les sculptures de Sonja, son visage concentré sur le feu d’artifice quand elle soudait (elle avait commencé un alphabet de métal, ses lettres en vrac dans l’atelier, le e et le f très tenus, en arcs pincés, le m, cette question du m qui l’avait travaillée, dans la poubelle des m qui ne lui plaisaient pas, et elle Continuer la lecture#anthologie #28 | arc et foudre

#anthologie #27 | actions

Une femme décide d’occuper son esprit, non pas en faisant des mots croisés ou en se lançant dans telle ou telle technique créative (papiers roulés, bracelets, impression d’algues sur tissu), mais en choisissant chaque jour de faire une tresse mentale, différente de la précédente. Elle donne à sa pratique un horaire récurrent, tôt le matin, après son petit-déjeuner mais avant Continuer la lecture#anthologie #27 | actions

#anthologie #26 | lutte

Au départ, il y a un seul éclat, qui a soudain enflé, pas encore sûr de lui, un peu hésitant, bégayant, ça n’était pas très clair. Ensuite ça se précise. Les syllabes s’avalent, ou elles se pressent entre elles et, une fois aspirées, se déversent en un bloc, portées par des gestes qu’on dirait dissociés du corps. Bloc amer. Puis Continuer la lecture#anthologie #26 | lutte

#anthologie #25 | nez

la hiérarchie dans les odeurs, pas seulement deux groupes, avec bonnes et mauvaises, plus complexe, parce que hiérarchie prise dans un contexte social, culturel, historique, familial, un peu comme les couleurs, le bleu, la couleur la plus aimée aujourd’hui, alors qu’associée pendant des siècles aux guenilles, au barbare, au méprisable la logique trouble dans cette hiérarchie avec l’odeur détestable ou Continuer la lecture#anthologie #25 | nez

#anthologie #24 | écailles

L’histoire du chien qui offre son ventre à la caresse en signe de confiance et de soumission, car c’est la partie la plus fragile de son corps, n’est pas réellement transposable à l’humain, aux doigts fragiles, aux ongles fragiles, aux yeux fragiles, car chez lui c’est tout le corps, les joues, les bras, les lèvres, qui est fragile, sans crocs, Continuer la lecture#anthologie #24 | écailles

#anthologie #23 | plaques

De cette rue dont je parle plus haut en la nommant « ma rue » et en la remplissant des attributs de toutes mes rues comme on fourre ses affaires dans un sac, et ses vêtements, et les bricoles les plus intimes ou les plus nécessaires parce qu’on doit partir vite ou loin, je n’ai vécu que la surface, tant Continuer la lecture#anthologie #23 | plaques

#anthologie #22 | lure

La rue porte le nom d’un ancien négociant en vins et alcools, conseiller municipal, maire, conseiller général, président du conseil général et sénateur, natif de la commune. Cette rue commence avant le passage à niveau dont elle longe la voie ferrée d’un côté, un restaurant chinois de l’autre séparé du passage par un terre-plein où la municipalité a installé un Continuer la lecture#anthologie #22 | lure

#anthologie #21 I trop

1 — sur les cauchemars dont j’ai dit que si je m’endormais vers le mur je rêvais d’invasions de fourmis, et que vers l’armoire c’était les vols cataclysmiques d’insectes non identifiables, j’oublie une catégorie de cauchemars à cause du petit nombre, deux ou trois, d’exemples dans ma mémoire, si peu mais si intenses : le rêve d’un animal de compagnie, Continuer la lecture#anthologie #21 I trop

#anthologie #20 l lucane

Je n’ai que cinq photos de vous, trouvées dans une brocante et achetées pour rien. Vous étiez toutes les cinq sur le même stand, vous quatre dans une boîte à chaussures, et toi, parce que tu es plus grande, posée sur une pile d’almanachs. C’est toi que j’ai vu en premier, et tout de suite je suis allée vers toi, Continuer la lecture#anthologie #20 l lucane

#anthologie #19 | mastaba

Et le sillage ou le sillon s’est gorgé de lumière où voir s’enfoncer dans le sol ou sous l’eau tout ce qui disparaît à mesure que s’ajoutent et s’avancent les petites trouées, petits ourlets qu’on pensait à soi seul ; et les t-shirts floqués de plastique irisé qui se desquamerait à chaque nouvelle lessive, l’arc-en-ciel que faisait Saturday night fever Continuer la lecture#anthologie #19 | mastaba