#gestes&usages#08 | Il arrive en frappant

Les wagons désertés continuent à assurer la circulation d’un point A à un point B, à traverser les gares de banlieues, à s’arrêter sur des quais où dans l’ombre sous l’auvent, attendent quelques demeurés, c’est dimanche en août, sans doute comme ça qu’il est monté, qu’il arrive en frappant les sièges de la rame presque vide avec son cran d’arrêt, Continuer la lecture#gestes&usages#08 | Il arrive en frappant

#gestes&usages #03 | Même jour, même heure, même genre ?

J’emprunte le même chemin du lundi au vendredi toujours à la même heure, je presse le pas car je ne suis jamais en avance. Je passe devant ce portail où le chien aboie, il me fait sortir de mes songes et je reviens à la réalité, « je pourrais tout de même partir plus tôt ! ça m’éviterait de courir… ». Toujours la Continuer la lecture#gestes&usages #03 | Même jour, même heure, même genre ?

#enfances #3 I gambader

Gambader. Ni marcher, trop lent, ni courir, trop simple, gambader. Gambader, presque voler. S’envoler. Jambe droite en avant, la gauche en même temps, décoller. Ivresse. Rien n’empêche d’étendre les bras, ou de poser les mains sur la taille. Gambader comme on danse. Je vais retrouver mon amie. Elle habite au bout de la rue. Toute la rue nous sépare. Vite, Continuer la lecture#enfances #3 I gambader

##été2023 #08bis | le noir tremble

L’encre luit au creux de la pierre. D’un noir brillant qu’un rayon oblique vient aveugler. Le pinceau s’y abreuve. La porte d’entrée entrouverte, il suffit de la pousser un peu. Il reste quelques secondes immobile dans la pénombre sous le souffle du grand ventilateur. Une goutte s’échappe du pinceau gorgé d’encre. Continuer la lecture##été2023 #08bis | le noir tremble

#été2023 #09 | une traverse

C’est déjà l’été, à la sortie du collège une traverse en descente, tu ne sais pas ce qui t’a attirée la première fois, peut-être suivais tu quelqu’un. Peut-être la fillette dont tu jalouses les nattes et sandales dorées, dont tu rêves secrètement de devenir l’amie. Ou l’ombre promise sous les voûtes, l’impression d’échapper au monde, le risque de te perdre. Continuer la lecture#été2023 #09 | une traverse

#été2023 #04 I Rose et Alexandre

Le long du trottoir, devant la lourde porte en bois peinte en gris anthracite en marron sont alignées cinq voitures aux couleurs métallisées, deux Toyota dont celle de Rose, une Clio, une 308 Peugeot et une Hyundai, sont garées une 4L Renault vert d’eau, une CX Citroen marron et une Lancia jaune. C’est le soir. Les habitants sont rentrés. Le Continuer la lecture#été2023 #04 I Rose et Alexandre

#été2023 #03 | partout en elle où tirer

@ Vala Ouvrier Comme je l’ai dit Eva dévalait quatre étages, traversait la cour, le hall, et entamait sa course à pied le long de l’avenue Jean-Jaurès du boulevard la Chapelle du boulevard Barbès. Elle ne voulait plus descendre sous terre. Ses muscles tendus l’emmenaient. Elles et eux pouvaient beaucoup de choses comme se déplacer vite respirer voir plus loin Continuer la lecture#été2023 #03 | partout en elle où tirer

#été2023 #02 | Entrez donc

L’ascenseur s’ouvre sur un hall de forme rectangulaire. Murs peints en blanc, sol de béton ciré gris sable. Trois portes peintes en gris sable aussi. Différences de textures et de nuances. Des œuvres abstraites, peut-être des reproductions, tentent de donner de la vie à cette pièce qui n’est somme toute qu’un sas et qui, comme la plupart de ses semblables, Continuer la lecture#été2023 #02 | Entrez donc

#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

C’est le dernier endroit où ma mère a vécu. De tous les lieux où elle a vécu celui que j’ai trouvé le plus beau, avec ses plafonds hauts, ses murs blancs, ses tommettes et ses carreaux mouchetés. Ce lieu il m’importe de m’en souvenir, et au moment même de l’écrire je me rends compte à quel point tout est flou. Continuer la lecture#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence