#gestes&usages #08 | adieu connard

J’ai plaisir à tenter de retrouver ce sentiment que j’avais quand, gosse du côté de Bordeaux, il pleuvait, pleuvait ça pouvait durer des heures, des jours. Dehors c’était un monde d’ailleurs, aquatique, de cordes humides qui liaient le ciel trop plein d’anges aux ronds dans l’eau des flaques. Dedans, un monde sec de chocolat chaud, de douce solitude, d’oranges sanguines Continuer la lecture#gestes&usages #08 | adieu connard

#enfances #09 | d’une chambre l’autre

Lit cosy aux livres rangés, marbre blanc de l’immense commode maculé de taches de colle et de peintures, un tiroir boîte à outils, la fenêtre étroite, sa persienne verte écaillée, odeur de solvant et d’huile de lin Immense lit où elle dormait, le revolver d’ordonnance dans son étui jambon dans le tiroir de la table de chevet, le juxtaposé Verney-Carron, Continuer la lecture#enfances #09 | d’une chambre l’autre

#été2023 #15 | Les ciels mouillés de mon enfance

J’ai peu de souvenirs de bois ou de sous-bois, de l’odeur de l’humus, dans l’humeur maussade de promenades obligées, et le bout d’une botte sur un amas fauve de feuilles et de boue. Longtemps j’ai refusé ses couleurs à l’automne, n’y lisant que la mort de la saison prochaine. Je préférais le moment où, vers la fin d’été, la nature Continuer la lecture#été2023 #15 | Les ciels mouillés de mon enfance

#été du roman #03 Stein | la lettre

Cette histoire de parfum et de lettre trouvée dans un placard de cuisine on ne va pas en faire un roman a dit Marianne à Bérénice (à chacun des enfants un prénom de théâtre : Marianne, Bérénice, Camille le fils… et Lisette); Lili la dernière, partie à vingt ans, géomètre de formation : trente qu’elle vit dans l’état de New York ; Continuer la lecture#été du roman #03 Stein | la lettre

#technique #8 | beau (J2)

beau comme le désordre du jardin après la pluie et le drap pendu à la fenêtre lourd belle comme lui ou elle et son corps sur le lit après et le fouillis des cheveux comme était le jardin et les pétales collés à la toile cirée avec ses fleurs crevées trop longtemps dehors soleil pluie gel et les miettes du Continuer la lecture#technique #8 | beau (J2)

#40jours #34 | tout va trop vite

Ces six frères et sœurs partis au cinéma, elle se retrouve seule dans sa chambre. Elle révise le bac. Dans leur appartement de La Marandinière, les parents discutent à coté, ils chuchotent on n’y arrivera pas, c’est trop dur, il faut qu’ils travaillent vite et payent une pension, la mère proteste, c’est trop tôt ils…mais le père coupe court, c’est Continuer la lecture#40jours #34 | tout va trop vite

#40. # 31. Rencontres de nuit.

Il tombe des trombes d’eau, on le voit descendre de sa voiture déjà imper mouillé s’arrêter à un  distributeur lumineux il relève la tête quelqu’un, qu’on ne voit pas doit lui parler, qui passe dans le cadre et lui tend un verre d’eau. Il mange et boit rapidement et file, trop vite, les lumières défilent portes fenêtres magasins déjà fermés, Continuer la lecture#40. # 31. Rencontres de nuit.

#40jours#04 | Les pavés de Bruxelles

Les sols de ma ville ont été mon terrain de jeu. Les sols auxquels mes pas se sont habitués à ne jamais marcher sur les lignes qui séparent les carrés asphaltés. Les sols auxquels on retrouve ces fameux pavés qui n’ont jamais été très alignés. Il y a sur chaque trottoir toujours au moins un pavé qui semble vouloir s’en Continuer la lecture#40jours#04 | Les pavés de Bruxelles

#40jours #11 | Déluge

Les trottoirs ruisselaient, il pleuvait assez pour qu’on considère ce flux comme l’ordinaire et les jours secs comme l’exception. On ne se souvenait pas qu’il n’ait pas plu. Le pire s’insinuait dans les esprits et les plus pessimistes s’embourbaient dans des calculs de probabilité sans fin. Cependant la submersion des terres diagnostiquée par des cohortes de spécialistes ne se produisait Continuer la lecture#40jours #11 | Déluge

dialogue #05 | Jour/pluie. Une consultation

Il se tourna vers moi. Son nez fit une ombre au dessus de la lèvre, juste sur le trait de l’ange, ce trait vertical qui relie la bouche aux narines (je n’ai jamais vraiment cru à cette histoire d’ange; il faut croire qu’à force de l’entendre, cette histoire, elle avait fini par s’imprimer).— Qu’est-ce qui vous envoie ?Je pensai que l’automobile Continuer la lecturedialogue #05 | Jour/pluie. Une consultation