#anthologie #27 | Des pierres dont sont faits les rêves

Des pierres du ciment du ciel Nuits d’été dans des sacs de couchage et des châteaux forts L’herbe est humide elle supporte parce qu’elle aime marcher parce que surtout elle a besoin de n’être pas seule besoin et pour être d’un groupe il faut faire comme eux ils campent. Le jour les nuages passent le paysage jusqu’à la mer vieilles Continuer la lecture#anthologie #27 | Des pierres dont sont faits les rêves

#anthologie #26 | en descendant vers lamer endormie

Le chemin que je n’avais pris qu’une fois dans la lumière du jour descendait dans la nuit, caillouteux, entre les buissons, les petits chênes tourmentés  et les pins dont l’odeur, libérée dans la fraîcheur de la nuit, m’avait accueillie, me grisant légèrement. Mes pieds glissaient parfois sur une racine, faisaient s’effriter la crête d’une ornière, crisser un petit tas d’épines Continuer la lecture#anthologie #26 | en descendant vers lamer endormie

#anthologie #08 | Ombres

Le spot s’allume une nouvelle fois. Lumière crue, aveuglante.  Il y a quelqu’un ? Pas de réponse. Personne. Je m’égare. La pluie a cessé, le bruit du vent s’est atténué. Pourtant, l’arbre bouge toujours autant. Les branches cognent, fouettent, frappent, tapent, l’ombre se rapproche au-dessus de moi, prend forme, une forme de visage, de visage de monstre, hirsute, menaçant, gueule grande Continuer la lecture#anthologie #08 | Ombres

#anthologie #24 | écailles

L’histoire du chien qui offre son ventre à la caresse en signe de confiance et de soumission, car c’est la partie la plus fragile de son corps, n’est pas réellement transposable à l’humain, aux doigts fragiles, aux ongles fragiles, aux yeux fragiles, car chez lui c’est tout le corps, les joues, les bras, les lèvres, qui est fragile, sans crocs, Continuer la lecture#anthologie #24 | écailles

#anthologie #29 | Bifurcation

0 – Naître 1 – Traversée 2 – Le canapé en velours rouge 3 – Le stylo Bic quatre couleurs 4 – Habiter 5 – Je n’y pense pas 6 – Seule 7 – Soirée d’été 8 – La vieille 9 – Gueule cassée 10 – Pierre Beslay 11 – Partir si tard 12 – J’y suis allée 13 – Continuer la lecture#anthologie #29 | Bifurcation

#anthologie #21 | Après avoir éteint la lampe 2

Après avoir éteint la lampe. Couchés. Dans trois lits disposés autour de la pièce et servant de banquettes le jour. Il y a le froid sur le visage et nous sommes en pyjamas recouverts de survêtements. Aux pieds, des chaussettes tricotées main avec les restes de laine. Rêches et trop grandes, on les perd dans la nuit. La lumière des Continuer la lecture#anthologie #21 | Après avoir éteint la lampe 2

#anthologie #21 | ressassement ou remords

Seule dans la petite foule bavarde qui suit son chemin entre échoppes et table. Seule dans le désert du trottoir sur lequel rebondit la lumière ardente 1. Seule avec mes pensées parmi vos corps, vos rires, vos exclamations et vos muettes ruminations 2. Seule avec mon couffin parmi les sacs de carton siglés dansant au bout des bras 3. Seule Continuer la lecture#anthologie #21 | ressassement ou remords

#anthologie #20 | celle qui dépasse

C’est une photographie de groupe. Tu te trouves au dernier rang comme sont les grands :  « W. mais il a une tête en trop »dira cinquante-cinq ans plus tard ce médecin Polonais dans le documentaire.Cette photographie je l’ai toujours connue, elle dépassait de la poche intérieure de la mallette que tu trimbalais avec toi dans les studios de cinéma ; et quand tu changeais Continuer la lecture#anthologie #20 | celle qui dépasse

#anthologie #11 | nuit noire

… nuit noire Juste une façon de parler de dire qu’on rentre tard quand les autres dorment déjà au calme au chaud au sec Façon de raconter d’essayer de partager le sombre tout autour du bateau cette impression que le monde est tout entier contenu dans la coque de métal Comme rappel de tout le reste juste les cris des Continuer la lecture#anthologie #11 | nuit noire

# anthologie #07 | Nuit dedans

Nuit dedans. Mieux je vois et mieux je veux voir. De mieux en mieux je regarde. C’est en face. Après le dîner il s’assoit dans un canapé confortable à l’oasis de sa bibliothèque belle fournie et stoïque. Ce n’est pas lui que je mate. Sa bibliothèque me fait rêver. Son regard têtu dans une direction fixe imbécile me fait supposer Continuer la lecture# anthologie #07 | Nuit dedans