#enfances #06 | rester sans voix

Longtemps,bien des années après sa disparition, son numéro de téléphone demeurait et avec lui le message d’accueil qu’elle avait enregistré pour ceux et celles qui cherchaient à la joindre. Pour son mari, c’était une manière de la garder encore, même si depuis il s’était remarié avec l’une des meilleures amies de sa femme qui était sa maîtresse bien avant qu’il Continuer la lecture#enfances #06 | rester sans voix

#enfances #05 | volatile

Sa beauté plus grande que le ciel qui se penche pour te murmurer à l’oreille L’odeur de ses bras l’été et celle de l’automne qui t’enveloppe sous son manteau L’album avec une grosse tête et le corps tout petit et on te dit : c’est toi L’album avec les têtes très grosses et les corps tout petits et on te dit Continuer la lecture#enfances #05 | volatile

#enfances #03 | s’enfoncer dans l’arbre

Perdue. Sensation familière puisque connue depuis l’enfance, ça vient de loin, ça vient du cœur de l’été quand déjà le soir mange un peu de lumière au jour. Perdue, pourtant je ne m’en rends pas compte — même si j’ai la vague intuition qu’on va s’inquiéter pour moi —, peu à peu glissant pénétrant m’enfonçant dans le feuillage, rentrant presque dans l’arbre, Continuer la lecture#enfances #03 | s’enfoncer dans l’arbre

#enfances #03 | caché au hasard

Perdu. Grimpé dans l’arbre surplombant la rive là où dorment les chalands. Et il y a ce chien laissé au cou : il geint. Perdu. Caché. Par défi. Par jeu pour se fondre… On me cherchera. ( je voudrais pas )A l’heure des haleurs se terrant. Jouant être l’arbre ou né de lui, se serrant pour faire corps, humant la Continuer la lecture#enfances #03 | caché au hasard

#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu bis

Il a fallu que j’ouvre un énième fichier…le ménage d’hiver n’a pas zencore commencé, c’est moins grave. Je ne voulais pas ne pas. Il est 6h23. Il y a à peu près deux minutes, j’ai découvert quelque chose. A mes Zyeux d’àmoua. Au début, bien sûr, bien sûr, j’ai eu honte. Mais comme j’ai une certaine pratique maintenant que j’y Continuer la lecture#enfances #00 | prologue, le soir où le Grand Meaulnes s’est perdu bis

#enfances #00 | pas si grande

Non, pas tout à fait noire la nuit. Non, pas de raison d’avoir peur. Une nuit nourrie d’une vague luminosité qui déforme, agrandit les végétaux, les murs ou piquets de jardin, qui effleure le sol irrégulièrement, qui y creuse des trous noirs là où il n’y en avait pas. Une nuit de lumière sombre qui brouille les formes et le Continuer la lecture#enfances #00 | pas si grande

#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

Avant de le connaître, lui, dans tes pensées à toi, le noyer était un bois, sans plus de réflexion sur l’avant de ce bois, avant la menuiserie, avant même la scierie, avant la tronçonneuse. Un beau bois, dur et sombre, souvent veiné de gris, un bois noble, qui ne se laissait pas travailler n’importe comment, durablement blessé d’un papier verre Continuer la lecture#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

#été2023 #04 | sous l’albizia

Amusant, l’instituteur qui faisait la procession…De beaux chants. Nous sommes assis au même endroit, sous le même arbre. C’était quand tu dis ? En 2007 ? Seize ans, putain. La petite avait deux ans. Elle a fêté ses dix-huit ans la semaine dernière.Oui, vas y mon p’tit gars. L’artiste au travail L’église est fermée. On s’en fout.C’est les vacances. Je suis pas Continuer la lecture#été2023 #04 | sous l’albizia

#01 bis #Annie Dillard | en vrac

Est-ce qu’il y a un jour comme une naissance ; l’enfant qu’on tire de soi cette boule de vie qui te dévore et te grandit. Un lieu une date? Ce jour-là la chambre sous le toit et il pleut ou bien le jardin les grands arbres, tu t’es abritée sous l’appentis avec le carnet à dos rouge, tu portes le même Continuer la lecture#01 bis #Annie Dillard | en vrac

#été2023 #01 | j’écrivais

Traverser le jardin, gravir les marches dans l’obscurité. Parfois il pleut si fort qu’il faut courir. J’ai écrit dans un grenier où la neige en tombant devenait bleue, j’avais froid. Dans ce camion d’où je voyais la route et la fumée de la centrale je n’ai pas attrapé la mort; les chiens hurlaient — là-bas on les laisse attaché à des Continuer la lecture#été2023 #01 | j’écrivais