#Été 2023 #10 | La recette des vacances

Sortir du bateau, refermer la descente, mettre sur tes épaules le petit sac à dos avec le couteau à huîtres, le chiffon, le pain et le beurre, descendre du bateau par l’échelle de l’arrière jusqu’à l’herbe toute fraîche et sortir du jardin, refermer la porte en bois avec la chaîne que tu fais passer dans l’œil avant de l’accrocher sur Continuer la lecture#Été 2023 #10 | La recette des vacances

#Été 2023 #09bis | Dans les cartons

Classement approximatif, souvent en fonction de la place disponible dans le carton le plus porche davantage qu’un rangement rationnel et réfléchi. Sur la dernière boîte, une sorte d’homogénéité, pas de date ni de lieu, mais photos oiseaux N&B. N&B, avec cette esperluette dont tu aimes autant le nom que la forme, comme un nœud marin pour relier les extrêmes, le Continuer la lecture#Été 2023 #09bis | Dans les cartons

#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

Avant de le connaître, lui, dans tes pensées à toi, le noyer était un bois, sans plus de réflexion sur l’avant de ce bois, avant la menuiserie, avant même la scierie, avant la tronçonneuse. Un beau bois, dur et sombre, souvent veiné de gris, un bois noble, qui ne se laissait pas travailler n’importe comment, durablement blessé d’un papier verre Continuer la lecture#Été 2023 #09 | Le noyer du tournant

#Été 2023 #08-bis | Calamus, barbes, barbules et compagnie

Oiseau, dessin, oiseau, dessin, tu revois le va et vient de son regard entre le ciel et la feuille, entre l’infini bleu et le rectangle blanc. Toujours tout au Bic noir, ou encore au crayon, voire au feutre, à la plume ou à tout ce qui pouvait lui tomber sous la main, mais toujours monochrome, toujours sur un carnet, avec, Continuer la lecture#Été 2023 #08-bis | Calamus, barbes, barbules et compagnie

#Été 2023 #08 | feuille de becs

Marthe m’a laissée seule pour retourner dans le grand chalet préparer du café. Je parle presque à voix basse, timide visiteuse dans ce petit chalet qui était le bureau de Jacques et la salle de ses cours de dessins. Au dos de la boîte d’archives en carton posée sur la table, les quatre chiffres d’une année et les trois lettres Continuer la lecture#Été 2023 #08 | feuille de becs

#Été 2023 #07bis | guano

Je n’ai pas assez parlé de cette odeur. L’odeur des oiseaux, des colonies d’oiseaux, une odeur qui était devenue la nôtre, qui faisait de nous deux un tout au milieu des autres, ceux qui s’éloignaient nez pincés, qui se tenaient au vent, voire qui se détournaient. Une odeur de blanc, de fiente, de guano, de déjections, quel que soit le Continuer la lecture#Été 2023 #07bis | guano

#été2023 #07 | Son corps n’a pas été retrouvé

Son corps n’a pas été retrouvé. Demain, ils écriront autre chose. Hier encore tu lisais, tout comme avant-hier, son corps n’a pas encore été retrouvé et le texte parlait des recherches toujours en cours, encore en cours. Aujourd’hui, plus de encore, on ne le cherche plus, corps retrouvé ou non. Affaire classée. Plus d’espoir officiels, les seuls espoirs qui restent Continuer la lecture#été2023 #07 | Son corps n’a pas été retrouvé

#été2023 #06 #06bis | Portefeuille et héritage

Dans le carton avec ses affaires retrouvées sous la tente, aussi son portefeuille. Cadeau du dernier anniversaire déjà déformé par ce qu’il y rangeait, par le fait de l’avoir toujours dans la poche de devant côté gauche de son jean quand il était à terre. Dans la poche du devant du portefeuille, celle avec la pression, quelques pièces de monnaie. Continuer la lecture#été2023 #06 #06bis | Portefeuille et héritage

#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

John, c’est celui que les autres utilisent systématiquement comme bouc émissaire, juste à cause de son prénom, ils l’appellent l’Angliche. Les enfants sont cruels entre eux. Je suis souvent obligée de me fâcher pour remettre un peu d’humanité dans leur comportement. J’en suis désolée pour votre fils, mais lui ne se défend pas, il s’isole, se referme. Alors ça énerve Continuer la lecture#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

#été2023 #05 | Hommage

Tes mains ne bougent pas, elles n’arrivent pas à bouger, tes doigts sont vides, ta tête est vide de trop de choses qui passent dans tous les sens sans jamais s’arrêter, plus rien dans les phalanges déposées sur le clavier, plus rien dans la tête, plus rien. Pas un mot. John a emporté tout ce qui vivait en toi. Vide. Continuer la lecture#été2023 #05 | Hommage