#gestes&usages#05 | la caresse

La violence à coups de poings, à coups de gueule, à coups de sang. La gifle est une caresse inverse, tout donner et ne rien prendre. Donner la douleur, donner la fureur. Rester imperméable au retour, la main dans un gant. La tendresse dans le creux de la paume, le long des doigts, sur la pointe des phalanges. La caresse Continuer la lecture#gestes&usages#05 | la caresse

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #02 | Fragrances d’enfance

Ma mère me traînait dans les magasins pour préparer cette journée si spéciale. Elle tenait la petite robe sur un cintre, la posait contre mon dos à hauteur de mes épaules, imaginant comment elle tomberait sur mon corps de sauterelle. L’achat de la tenue que je devais porter le grand jour était une affaire sérieuse. Quelques jours plus tard, je Continuer la lecture#enfances #02 | Fragrances d’enfance

#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

John, c’est celui que les autres utilisent systématiquement comme bouc émissaire, juste à cause de son prénom, ils l’appellent l’Angliche. Les enfants sont cruels entre eux. Je suis souvent obligée de me fâcher pour remettre un peu d’humanité dans leur comportement. J’en suis désolée pour votre fils, mais lui ne se défend pas, il s’isole, se referme. Alors ça énerve Continuer la lecture#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

#40 jours #03 | Virginia Woolf en France

Une fois immergée dans le square Virginia Woolf, parc à Montreuil, il n’est plus possible de se déplacer, nous sommes au centre d’une photosphère prise depuis la passerelle surplombant un lac duquel nous pouvons faire le tour sur nous-même. D’un coté de la passerelle un enfant seul dans sa poussette, son regard tourné vers le lac et plus précisément vers Continuer la lecture#40 jours #03 | Virginia Woolf en France

Mille silences nous réunissent

Le ciel peint en bleu, un froid nous excite, réclame son lot de morve, d’injures et de coups. Les larmes et le sang sont en prime. Nous contre lui. Je n’existe pas et il n’est pas encore en moi. La rage l’aveugle, prend possession de son visage. Je le découvre pour la première fois, mes yeux croisent les siens, malheur ! Continuer la lectureMille silences nous réunissent

La cour

            Ailes qui frappent l’air jusqu’au ciel. Les pigeons désertent la cour en battements frénétiques pour laisser la place aux enfants. Sous les arbres, à des repères ancrés dans les consciences, des rangées d’écoliers se forment lentement. La bougeotte gagne les gambettes ; pourquoi faut-il attendre, pourquoi ne peut-on pas se ruer gaiement dans les escaliers ? Frissons qui parcourent Continuer la lectureLa cour

44 notes de l’auteur éparpillé

Situé à la sortie de Fribourg en direction de Bourguillon, l’arrêt Pont-Zaehringen est généralement pris d’assaut – sauf ce soir-là – par de nombreux alémaniques qui rentrent chez eux, ce dont nous leur en sommes gré. La gêne que leur dialecte provoque chez l’auteur ainsi que son peu d’enthousiasme pour les voyages en bus l’ont empêché d’enquêter de manière plus Continuer la lecture44 notes de l’auteur éparpillé

Journal corrigé du 27 septembre 2019

Cela aurait pu se passer ainsi. 05:45. Vaguement des violons puis la voix molle de Luc Terrapon citant le nom d’un compositeur inconnu. Les nouvelles : mauvaises. 06:10. Je me lève. 07:00. Rosa me sert un expresso et un croissant Cailler. Jacky, Urs et Daniel lisent La Liberté. Claire s’assied à la table réservée pour Claire. Personne ne s’assoit en face Continuer la lectureJournal corrigé du 27 septembre 2019

Journaux décalés du 27 septembre

[…] Je rentre ensuite à la maison à pieds et m’installe devant la télé pour regarder les résultats des votations. Les voici : oui à la taxe poids lourds, ce qui est une bonne chose ; non à Baumann-Denner par 77%, ce qui est la moindre des choses ; non à la retraite des femmes à 62 ans, seule déception du jour. En Continuer la lectureJournaux décalés du 27 septembre