#gestes&usages #04 | avant le concert en début de nuit

Se réveiller matin, virer d’un quart de tour le corps en position de foetus pour se retrouver à plat ventre, plier la nuque pour redresser la tête en dégageant le bras droit de l’entassement drap et couette pour le lancer en avant un peu en biais au dessus du bloc de tiroirs, renverser réveil en cherchant la souris de la Continuer la lecture#gestes&usages #04 | avant le concert en début de nuit

#enfances #08 | trois espaces

Souvent le soir, presque chaque semaine, le mercredi ou le samedi quand il n’y a pas école le lendemain, nous jouons ensemble mon petit frère et moi. Notre mère nous laisse nous amuser avec une boîte de fer blanc remplie de boutons. Je n’ai jamais su la raison pour laquelle cette mise à disposition n’est jamais permise dans la journée Continuer la lecture#enfances #08 | trois espaces

#enfances #06 | ta voix

Je n’écris que sur toi, toi qui n’as rien écrit, de ce qu’on appelle de l’écrit. Lire, écrire, n’était pas pour toi. Pas pour ceux comme toi. Tu n’avais pas la langue dans ta poche, osais la ramener, grande gueule, de la gouaille. De la verve, de la faconde. Pas tes mots, ça. Du bagou plutôt. De la liberté. C’est Continuer la lecture#enfances #06 | ta voix

#enfances #01 | Docteur A. et mères Machin

notes sur l’établissage du texte La mère Fissou — Je devais avoir une vingtaine d’années quand elle est morte. Elle approchait le siècle. Les derniers temps, elle restait alitée et dégoisait, va savoir quoi quand ça la prenait, dans un charabia ponctué de grands gestes tremblants. Lulu s’occupait d’elle. Elle la levait, la mettait sur le pot, lui donnait à Continuer la lecture#enfances #01 | Docteur A. et mères Machin

#été2023 #03bis | elles sont quatre dans la petite chambre

L’aide-soignante revient avec un yaourt. Elles sont quatre maintenant dans la petite chambre. Avec tout le matériel médical qui vient d’arriver, et les meubles, il ne reste pas beaucoup de place. L’aide-soignante redresse un peu le lit. « Allez, Mme C., on va essayer de manger ce yaourt. Il est frais. Ca va vous faire du bien. » La mère regarde sa Continuer la lecture#été2023 #03bis | elles sont quatre dans la petite chambre

#été2023 #05 | la travailleuse

La grand-mère : Ils vont vendre la maison, je vais bientôt mourir, je ne sais pas comment, je sais que je vais mourir là et que je ne reverrais plus ma maison, c’est bientôt la vente, j’ai signé les papiers, c’est mon fils qui m’a tout expliqué, l’un d’eux, avant de déjeuner dehors, j’ai chaud mais je ne veux pas quitter Continuer la lecture#été2023 #05 | la travailleuse

#été2023 #03 | comme je l’avais dit, Gertrude Stein »

« Pourquoi tu t’es laissé faire ? » La grammaire de la construction originelle transparaissait encore malgré les aménagements successifs des progrès des Hommes, j’ai écrit. L’agrammaire de la construction originelle flottait encore malgré les emménagements successifs des pro-gré des Hommes, j’ai inter-écrit, sans même m’en apercevoir. La grand-mère des cons-strictions originelles imprégnait encore les murs en moëllons mal-gré les âmes ménages ordonnés Continuer la lecture#été2023 #03 | comme je l’avais dit, Gertrude Stein »

#été 2023 #00 | prologue, « on a du souvent vous raconter des histoires, petite ! »

Un bibliothécaire m’a surpris par ce qu’il y avait d’évidence dans son exclamation, après que j’ai eu dit des contes à une ribambelle d’enfants lors d’une nuit de la lecture au sein d’une librairie jeunesse. L’étonnement m’avait fait marmonné une réponse plutôt pudique sur mon enfance, car non ce n’est pas à l’oral que nous nous passions les histoires chez Continuer la lecture#été 2023 #00 | prologue, « on a du souvent vous raconter des histoires, petite ! »

autobiographies #13 | Purée jambon

C’était… c’est comme quand le matin, tard ; se réveiller, se lever ; encore un peu, au chaud ; c’est l’heure depuis longtemps, faut se lever ; elles sont là, dans l’autre chambre ; là, à côté ; elle lui parle ; il est tard, faut se lever ; « Allez allez, pas d’histoire ! » ; le petit lit en fer qui grince, l’ahanement de la mère Fissou qu’elle relève, et Continuer la lectureautobiographies #13 | Purée jambon

Le vent d’été

      J’ai six ans. Je ne connais pas bien ma grand-mère, je ne l’ai pas vue souvent. Elle nous a invités dans la maison de sa sœur aînée où elle habite depuis la mort de mon grand-père. Par la fenêtre ouverte, pendant le repas, j’écoute le doux frémissement des frondaisons associé pour toujours aux sensations inoubliables de ce jour-là. L’après-midi, Continuer la lectureLe vent d’été