#enfances #01 | Trois Personnes

You-You-la médecine apparaissait toujours dans un nuage odoriférant de camphre et d’eucalyptus, You-You aux yeux surdimensionnés encore agrandis par les verres épais de lunettes incrustées dans son nez de chouette, You-You au long corps de phasme incassable, à la voix dure proférant tant d’ordres, remplaçait malheureusement notre douce grand-mère alors alitée. Impossible d’être plus vielle, nous disions-nous.Sa peau de crocodile Continuer la lecture#enfances #01 | Trois Personnes

#enfances #lire&dire | L’Heure de goûter (ou comment faire l’enfant) – 9

notes en #09 Texte notes en #08 Texte 8.1 Texte 8.2 Texte 8.3 notes en #07 Texte 7.1 Texte 7.2 notes en #06 Texte 6.1 Texte 6.2 Texte 6.3 notes en #05 Texte 5.1 Texte 5.2 Texte 5.3 6 | Murobiotes : le rouge, le noir | photopersos © Will | 20231121_112210, 20231121_112336 notes en #04 Texte 4.1 Texte 4.2 Texte Continuer la lecture#enfances #lire&dire | L’Heure de goûter (ou comment faire l’enfant) – 9

#enfances #01 | Élise, Jacques et la dame de la bibliothèque

Pour les fromages de chèvre, c’était chez Élise. On ne mangeait de ses fromages qu’en été, quand les chèvres sont dehors, sinon, mon père disait qu’ils n’avaient pas de goût, qu’ils étaient fadasses. Fadasse, moi j’aimais bien le mot, avec sa fin en asse, c’était comme un gros mot qu’on a le droit de dire sans trop se faire gronder. Continuer la lecture#enfances #01 | Élise, Jacques et la dame de la bibliothèque

#enfances #01 | Geneviève, Léon, Véronique

Mademoiselle Petit n’avait de petit que le nom. Elle était grande et grosse. Elle portait des vêtements bruns. Ou gris. Ou kaki. Ils étaient faits dans des matières qui semblent ne plus exister. Ses gros bras battaient la mesure en s’agitant et, plutôt que lire ma partition, j’observais cette masse de chair se balancer et trembler, comme si elle était Continuer la lecture#enfances #01 | Geneviève, Léon, Véronique

#enfances #01 | la maisonnée

L’oncle Grand, fort, brun un peu grisonnant, souriant et plein d’énergie, l’oncle règne sur son atelier. Les enfants passent souvent le voir, malgré le bruit criard de la scie qui coupe et coupe et coupe le bois en planches régulières, malgré la poussière dans l’air, la sciure fine qui tourbillonne sans arrêt avant de tomber sur le sol, on marche Continuer la lecture#enfances #01 | la maisonnée

#enfances #01 |En apparence

Dans sa grande robe noire, sur la route tellement plus grande que les autoroutes, elle est immense, s’arrête, parle à ma grand-mère ponctuant ses propos de « oh lala, delala ma chère dame ». Ainsi elle est restée dans ma mémoire cette grande femme habillée d’une grande robe noire, baptisée « oh lala, delala ma chère dame » sur cette grande route plus grande Continuer la lecture#enfances #01 |En apparence

#01_border les petits

un nuage de bruit sur les souvenirs existent        pour les bordés du soir                et les effractés de nuit tant pis                             les corps rassurés deviennent légersune odeur d’Orient sous payé dépensent en manège le sourire des gardes d’enfants                       un pingouin dans le sable enterré                           capture la liberté et des sauts basculent sous métro                    attention dit le Continuer la lecture#01_border les petits

#enfances #01 | Pépé Yvon et Mémé Alice

12/11/2023 Pépé Yvon C’est très étrange à écrire. Je crois bien que c’est la première fois de ma vie que je l’écris. Pépé Yvon. Et à chaque fois que je l’écris, j’ai l’impression que les couleurs…se ravivent. Pépé Yvon. Quel plus beau prénom ? La preuve, ma mère s’est crue obligée d’appeler son fils Rodolphe—Herrman pour tenter de s’en détacher. Comme Continuer la lecture#enfances #01 | Pépé Yvon et Mémé Alice

#enfances #01 | Madame Janvois

Madame Janvois Assise derrière la machine à coudre de Grand mère qui est intégrée à la table. Singer, en belle écriture anglaise dorée sur fond noir. Le ronronnement de la machine ressemble à un bruit de wagon. Je suis fascinée par ses bras nues en plein hiver. La chair pend en rideau et tremble un peu quand elle fait glisser Continuer la lecture#enfances #01 | Madame Janvois

#enfances #01 | Madame P., sa fille, son gendre

Plus net que son visage qui s’est effacé avec le temps, il reste le peigne dans la chevelure épaisse, très brune, remontée sur le haut de la tête. Et un jour, sans doute de fête pour elle, le très ajouré de mantille. Plus fort que les couleurs de la nappe ou la disposition des meubles, deux odeurs persistent. Il y Continuer la lecture#enfances #01 | Madame P., sa fille, son gendre