A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

#gestes&usages #02 | courir elliptique

Une contrainte pour s’évader, atteindre les sommets…Mettre des chaussures qui ne vont jamais dehors, sur la terre, sur les graviers, dans l’herbe fraîche, prendre le transistor, tourner le bouton en recherche d’Énergie, le poser sur la table juste à côté du papier et du crayon. Enlever la housse, mettre la prise et enfin monter. Choisir un programme égal à soi, à son état Continuer la lecture#gestes&usages #02 | courir elliptique

#gestes&usages #01 | pas aujourd’hui

Elle avait cherché, feuilleté le gros classeur, sélectionne deux ou trois modèles et à cause de la couleur en avait choisi un, finalement le geste s’est arrêté, elle a beau le lancer vers la toile vierge, il se bloque à cause de la couleur de l’incertitude, elle tire, étire le drap sur le fil, un geste habituel, un geste du Continuer la lecture#gestes&usages #01 | pas aujourd’hui

#enfances #09 | Les mélanger les chambres

Les mélanger les chambres en un lieu parfois inquiétant, parfois réjouissant où toujours il y avait des murs, des portes et un lit. Pour ranger pyjamas ou chemises de nuit il y avait sur l’oreiller une housse en tissu avec les mots « jolis songes » brodés de volutes de fleurs colorées. Le matin il fallait faire son lit ranger son pyjama Continuer la lecture#enfances #09 | Les mélanger les chambres

#enfances #08 | Pas de disputes

La nuit disparaît de la fenêtre, un peu de jour arrive à travers le clair des persiennes. Petites filles, nous dormons ma sœur et moi dans le même lit. Un léger bruit me réveille, une porte s’ouvre, j’aperçois notre mère, elle transporte deux magnifiques couffins de poupée. Je ne bouge pas, je rêve peut-être. Un peu plus tard enfin je Continuer la lecture#enfances #08 | Pas de disputes

#enfances #07 | Grosse caisse

Percutante, tonitruante,  Grosse caisse c’est mon nom, je ne suis pas un jouet et pourtant on joue de moi Grosse caisse comme on joue aussi de la trompette ou de la flûte traversière. La petite fille est subjuguée, elle n’aime pas le bruit, mais avec mes baguettes elle me tape sur la peau du ventre c’est ce qu’elle dit et Continuer la lecture#enfances #07 | Grosse caisse

#enfances #06 | Elle est là sa voix

légère comme les pétales de rose, Je l’entends dans la scie à la lame acérée qui couvre le silence, dans les guirlandes de coquilles de moules qui courent sur la table, dans le flamant rose du calendrier accroché au mur, dans la piste aux étoiles le mercredi soir, dans le livre de Marcel Aymé la jument verte, dans les colères Continuer la lecture#enfances #06 | Elle est là sa voix

#enfances #05 | Bouquet d’émerveillements

Les feuilles flamboyantes de la vigne vierge, tapis éphémère sous mes pas. Un couple de tourterelles sur un fil électrique Le Pic vert qui tambourine, qui picasse sur les branches du noisetier La surprise d’une feuille de chêne séchée devenue marque-page d’un livre oublié et retrouvé Le bonheur d’ouvrir la boite aux lettres et d’y trouver un courrier inespéré Le Continuer la lecture#enfances #05 | Bouquet d’émerveillements

#enfances #04 | Sauvée

Un gros édredon, une brique chaude, surtout ne pas avoir froid, aujourd’hui rester au lit. Prendre la température deux fois par jour, le matin et le soir. Avoir beaucoup de fièvre, délirer, ne plus savoir où on est, ouvrir les yeux bouillants et rouges, être à la diète, ce soir peut-être un bouillon de tapioca, 38 c’est encore trop pour Continuer la lecture#enfances #04 | Sauvée

#enfances #03 | Grandir

Pourquoi grandir presque perdue, elle ne veut pas grandir même perdue en rester là dans son enfance, respirer, admirer, s’étonner, chanter tous les possibles inexplorés. Eux ils ont fini de grandir, ils n’ont pas compris ce qu’elle veut, continuer à jouer, ne pas abandonner ses poupées, ils n’ont pas compris non plus ce qu’elle ne veut pas rentrer dans la Continuer la lecture#enfances #03 | Grandir

#enfances #02 | Ne pas y toucher

Je pousse une lourde porte en bois, elle s’ouvre sur un long corridor à l’horizon duquel une autre porte est à jamais fermée. Tout de suite à gauche de l’entrée un miroir est accroché au mur au-dessus d’une fontaine alimentée par l’eau pompée au puits à l’extérieur. Mon grand-père se rasait là ! Et puis il y a cette porte de Continuer la lecture#enfances #02 | Ne pas y toucher