A propos de Marie Moscardini

«Après une formation à Aleph en 2014, j'anime des ateliers d'écriture dans une petite ville de Saône et Loire.» Voir son site Nouvelles à écrire.

#enfances #01 |En apparence

Dans sa grande robe noire, sur la route tellement plus grande que les autoroutes, elle est immense, s’arrête, parle à ma grand-mère ponctuant ses propos de « oh lala, delala ma chère dame ». Ainsi elle est restée dans ma mémoire cette grande femme habillée d’une grande robe noire, baptisée « oh lala, delala ma chère dame » sur cette grande route plus grande Continuer la lecture#enfances #01 |En apparence

#enfances #00 | Ambivalences

Au milieu des collines, des arbres, des ruisseaux, elle explore le poche intérieure de son blouson, parfait elle ne l’a pas oubliée, elle est rassurée, si elle se perd elle n’a pas de cloche pour signaler sa présence et on ne la retrouvera pas, et c’est ce qu’elle veut se perdre, s’éloigner, prendre son envol, la laisser loin la maison, Continuer la lecture#enfances #00 | Ambivalences

#été2023 #10 | faire son lit

Dilettre prend le transistor bordeaux, un cadeau, le bouton positionné en permanence sur France Musique. La musique peut faire croire que ce qu’on écrit est mieux et elle sait que quand il n’y a plus la musique en fait le texte ne tient pas toujours. La musique est assez indicative dans le gai ou le triste. C’est une manière de Continuer la lecture#été2023 #10 | faire son lit

#été 2023 #08 | le panier de Mathilde

Elle est tombée de l’escalier, comment a-t-elle fait. Perdue dans ses pensées, elle est tombée, elle ne peut plus bouger le genou. Où est son panier ? Il lui faut son panier. Son panier ce n’est pas un sac noué avec une ficelle, ce n’est pas non plus une valise, son panier c’est un réceptacle en vannerie servant à contenir, à Continuer la lecture#été 2023 #08 | le panier de Mathilde

#été 2023 #07bis | l’odeur du velours orange

#été 2023 #07bis | l’odeur du velours orange Douglas a pris le petit fauteuil dans le salon de réception à côté de la porte d’entrée de l’hôtel. L’odeur de son velours orange lui rappelle une atmosphère renfermée qui n’est bientôt plus respirable. Il connaît bien cette impression. Elle est le point d’ancrage de ses angoisses. Il marque un temps d’arrêt Continuer la lecture#été 2023 #07bis | l’odeur du velours orange

#été 2023 #07 | un poids plume

Mathilde est enfin installée dans le fauteuil. Douglas lui a avancé un tabouret avec un coussin sur lequel repose la jambe au genou blessé. Il est parti téléphoner, il faut l’avis d’un spécialiste. Il consulte les numéros affichés à la réception de son hôtel, celle que les clients trouvent sur la porte intérieure de leur chambre. Finalement il suffit d’appeler Continuer la lecture#été 2023 #07 | un poids plume

#été2023 #06bis | 19-21

Non ce n’est pas possible, le 19 est devenu le 21 et le 21 est maintenant le 19. Seul le 20 ne change pas. Comment allait-il faire ? Ce n’est pas une question de calcul rapide, ce n’est pas non plus additionner des sommes extraites de la comptabilité de la Banque de France. Non c’est une histoire de temps inversé. Tout Continuer la lecture#été2023 #06bis | 19-21

#été2023 #06 | Trop et pas assez

Il les a vus les pieds dans l’eau. D’une main ils se tenaient aux pieux de l’embarcadère pour ne pas tomber. L’autre main ils la tendaient vers les passagers qui débarquaient. Ils réclamaient, et lui le soir ça l’empêchait de dormir. Combien étaient-ils ? Où dormaient-ils, il les avait déjà vus dans des films documentaires, des reportages, il avait éteint la télé pour ne Continuer la lecture#été2023 #06 | Trop et pas assez

#été2023 #05 | Les grimper ou les monter

Pierre ignore absolument qui est l’instigateur de ce rendez-vous. Les mots écrits sur le papier trouvé dans sa boîte aux lettres étaient sans équivoque et sans signature. La maison n’a pas vraiment changé il n’y pensait plus très souvent à cette maison, il l’avait rayée de sa vie. La garder en mémoire était devenu selon l’expression à la mode contre-productif. Continuer la lecture#été2023 #05 | Les grimper ou les monter

#été2023 #04 | dans la véranda

Depuis une semaine il fait grand jour dans la véranda, les nuages ont déserté avec le vent venu de l’océan, elle est contente d’avoir chaud, sur le porte-manteau où sont entassés les vêtements d’hiver, elle aperçoit de l’été dernier sa casquette comme il l’avait déposée ce soir-là dans un geste d’une légèreté comme la vie ordinaire, un geste de tous Continuer la lecture#été2023 #04 | dans la véranda