#été2023 #10bis | Confessions croisées

« Dans sa table de nuit, elle a caché une lettre dont elle seule connaît le contenu. soupire encore. » Marie s’ennuie de plus en plus, entre deux oublis. Pourquoi tout ce temps perdu ? Le café n’a plus de goût ni de couleur, les pâtisseries sont fades et répétitives comme son reste d’existence. Elle ne souhaite rien de plus que s’effacer Continuer la lecture#été2023 #10bis | Confessions croisées

#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

John, c’est celui que les autres utilisent systématiquement comme bouc émissaire, juste à cause de son prénom, ils l’appellent l’Angliche. Les enfants sont cruels entre eux. Je suis souvent obligée de me fâcher pour remettre un peu d’humanité dans leur comportement. J’en suis désolée pour votre fils, mais lui ne se défend pas, il s’isole, se referme. Alors ça énerve Continuer la lecture#Été2023 #05-bis | John, John, John, John

#été2023 #05bis | ce que je sais de cette vie-là

De Paulette, je sais le désir d’être aimée, plus fort que l’envie d’aimer à son tour ; la force de refouler les souvenirs de souffrance pour en faire des confettis éparpillés dans le lointain, semés au fil des voyages – Rouen, Strasbourg, München, Berg-am-Leim, Paris, Lyon, Ile de Ré, Annecy, Genève, je ferai le compte plus tard de tous les Continuer la lecture#été2023 #05bis | ce que je sais de cette vie-là

#été2023 #01 | fenêtre intérieure

La solitude, voilà ce qu’elle ressent à ce moment-là au creux des plis de son corps. Un être solitaire, c’est ce qu’elle pense être devenue. Chez elle ou ailleurs, surtout à l’intérieur d’elle-même, elle l’emporte partout ce sentiment, il l’habite au quotidien, voyage avec elle. Aujourd’hui, le regard tendu vers l’horizon, elle en perçoit tout le poids. Et pendant ce Continuer la lecture#été2023 #01 | fenêtre intérieure

#été2023 #01 | Organiser la solitude

Elle avait d’abord pensé la solitude comme la solution. Que ceux avec qui elle vivait acceptent – elle ne leur demandait pas de comprendre, elle s’engluait dans leur empathie – acceptent l’idée qu’elle ne se sente pas délaissée s’ils partaient sans elle. Elle avait mis du temps, elle, à comprendre que leurs protestations trahissaient leur peur et leur rancune à Continuer la lecture#été2023 #01 | Organiser la solitude

Écrire-film. #5 Pousser la porte. Vertiges dans le réel.

Je voudrais être dans la tête de Koltès au moment où il entre dans le théâtre pour la représentation de « Médée » de Sénèque avec Maria Casares.Il a été médusé par sa puissance, soulevé par sa force. Je le vois avec sa bienveillance et sa luminosité. Maria Casarès, Il l’a vue peu par la suite mais ce qu’il avait vu comptera Continuer la lectureÉcrire-film. #5 Pousser la porte. Vertiges dans le réel.

#L10 | Mon double, mon ombre

Adel ne connaissait pas ma sœur, ils ne s’étaient rencontrés qu’une seule fois, il y a très longtemps, chez mes parents, à l’occasion d’un anniversaire. Je lui parlais peu d’elle à l’époque où nous nous fréquentions, après l’université, mais nous nous étions perdus de vue depuis plusieurs années, j’habitais encore Paris tandis qu’il avait toujours vécu à Marseille avant de Continuer la lecture#L10 | Mon double, mon ombre

#L7 | Tant de nuits

Nos jeunesses ébauchéesLe reste de nos viesSi loin de moi Tant de nuits, Alain Bashung Dans la remise en question de la première phrase, du premier texte, le doute qu’il soulève dans le récit, se situe tout l’enjeu du texte à venir. Ce qui détermine le moment de la rencontre, de la décision et de ses conséquences, cet instant où Continuer la lecture#L7 | Tant de nuits

#L6/ Seul(e) et le monde

Parfois la box déconne, le wifi se bloque, la connexion débloque, l’ordinateur raccroche. Ça n’arrive pas souvent, mais cette rareté-même fait perdre la patience. On s’énerve tout seul devant son écran, on agace son clavier de pressions rapides et saccadées, comme si les coups de doigt pouvaient tout arranger, on est préoccupé par le projet en cours, le projet, le Continuer la lecture#L6/ Seul(e) et le monde

#L6 | Seule, la renarde rouge

On me demande : où as-tu couru ces dernières nuits ? On me demande : depuis combien de temps veilles-tu sur les créatures du monde ? On ne demande : mais qu’as-tu fait hier de la multitude des secondes qui ont fait frémir ta fourrure et qui ont rabattu le vent vers l’intérieur des terres ? Je ne sais pas le dire. Je n’ai pas de Continuer la lecture#L6 | Seule, la renarde rouge