#gestes&usages #08 | (premier jet)

Prend la main comme pour. De l’enfant prend la main comme pour, s’incline vers elle comme ; vers l’enfant pour : vers sa main comme pour. Vers elle s’incline délicatement; vers sa main d’enfant : comme un baise-main (comme pour); sort la langue (l’énorme adulte). La sort : lèche. Lèche la main de l’enfant, du bout des doigts ( lunules Continuer la lecture#gestes&usages #08 | (premier jet)

#enfances #03 | caché au hasard

Perdu. Grimpé dans l’arbre surplombant la rive là où dorment les chalands. Et il y a ce chien laissé au cou : il geint. Perdu. Caché. Par défi. Par jeu pour se fondre… On me cherchera. ( je voudrais pas )A l’heure des haleurs se terrant. Jouant être l’arbre ou né de lui, se serrant pour faire corps, humant la Continuer la lecture#enfances #03 | caché au hasard

#techniques #01 | Le sentiment de le sentiment

Le sentiment On a ouvert la fenêtre en grand : c’est une nuit claire sans lune et des étoiles à peine. Nuit d’une ville traversée de lueurs : qui peut dormir dans cette chaleur elle étouffe et le corps couché à même le sol sue… des voix arrivent avec le bruit des choses (un ballon heurte un container, c’est un corps Continuer la lecture#techniques #01 | Le sentiment de le sentiment

#photofictions #04 | disparaître

c’est un dispositif (une supercherie) sur un podium à environ quarante centimètres du sol devant un rideau de velours elle est assise le buste impeccablement droit la poitrine affleure sous l’imprimé au motif de damier disposé obliquement l’épaule gauche penche plus que l’autre et la main celle de gauche semble aussi plus petite les bras reposent sur les accoudoirs d’un Continuer la lecture#photofictions #04 | disparaître

transversales #02 4, 3, 2, 1 | lacunaires

14/02 4Ce sont des affleurements, des mouvements, des lueurs, leurs couleurs. Un remuement. une courbure. Ce sont les phénomènes avant les choses. C’est l’impression avant la chose. C’est un petit miroir, avec un cadre en plastique et un dos cartonné, il projette ses lumières. On croise deux casquettes russes qui ne sont pas portées sur une tête mais emportées de Continuer la lecturetransversales #02 4, 3, 2, 1 | lacunaires

#L6 Têtes mortes c’est le titre

Longtemps qu’il dort tout habillé. Parfois en manteau au-dessus du drap. On le dirait prêt à partir. Il ne ferme pas les volets. Ni les rideaux. Il dort par à coups ou par quart comme les marin. Sommeils entrecoupés d’éveils.  Et scruter l’obscurité. Il est aux aguets sans aucune volonté de l’être. Il a l’œil et l’ouïe et l’odorat d’une Continuer la lecture#L6 Têtes mortes c’est le titre

personnages#1, Edmond Jabès, « à nul moment je n’ai décrit votre visage »

Son visage c’est son cri. Il crie sans bruit son visage. Son visage tordu, sa souffrance. Cette peur qu’on avait qu’il explose son visage avec toute cette douleur qu’elle lançait depuis tout au fond d’elle. On l’aurait voulu comme une libération ce cri muet, mais non, comme un poignard qui lui ravageait la gueule. … — Tu te souviens la première Continuer la lecturepersonnages#1, Edmond Jabès, « à nul moment je n’ai décrit votre visage »

Solitude immense

Noir le cœur bat rouge suis tirée en avant poussée par derrière Noir Rouge oppressée entends cris ne sais pas que ce sont cris suis Terreur entends gémissements entends pleurs entends « Soufflez… poussez poussez… arrêtez !» suis Souffrance Violence Violence « Poussez poussez poussez » entends pleurs suis lumière glacée Violence Lumière Lumière « c’est une fille » entends Continuer la lectureSolitude immense

Cri

DU SEUIL      le couloir s’enfuit        suit la mosaïque dorée du parquet éraflé      parcourue cent mille fois de l’enfance à ce jour      porte vitrée  au bout      toujours ouverte       on aperçoit l’enfilade en teck foncé       les bibelots dessus       le paradoxe de ces bibelots        dans logement social        mais là      CRI  là dans l’encadrement de la porte       quelque chose ne va pas         quelque chose       d’inhabituel         CRIE sans savoir encore pourquoi         sa tête  penchée       en arrière sa tête déborde du divan qu’on ne voit Continuer la lectureCri