#gestes&usages #08 | vu tu lu

Le couteau et sept petits bonnets ; leurs gorges tranchées. le sang sur la dalle, le poulet court sans tête ; le poulet sans tête et la nappe est vichy ou blanche : « Heureux c’était son nom » Quand ça ne suffit pas il prend le brancard et frappe la jument : C’est mon bien ! il crie, et, lancé à tour Continuer la lecture#gestes&usages #08 | vu tu lu

ateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

Sur les photos qu’elle nous a laissées, on devine la force et les faiblesses qui l’ont habitée. Elles surgissent tour à tour, dans un éphémère ressenti de peur ou d’oubli, parfois de joie aussi, lorsque souvenirs vilains et tristesse d’enfance se taisent un instant. Par exemple, elle est près d’un lac avec des enfants, une jeune femme et un adulte Continuer la lectureateliers #été2023 #07 | souvenirs du corps

#été2023 #03 | d’un personnage trois autres

Comme je le disais, le patriarche un brin décati nous accueillit de son air bourru, accoudé à sa table de travail échappée de l’incendie quelques années plus tôt. Nous savions le trouver là-haut en ce début de nuit, fumant une dernière pipe avant d’aller enfin poser sa tête ourlée de fins cheveux argentés sur le vaste oreiller en dentelle. Toute Continuer la lecture#été2023 #03 | d’un personnage trois autres

#techniques # 01 ( bis ) | digression improvisée un matin avec départ

Elle me dit que je sens les choses (c’est Emilie ou Michèle souvent je les confonds), elle me dit « ton sentiment est toujours si juste, c’est un guide en quelque sorte : que ferions-nous sans? » J’ai répondu qu’elles me prenaient par le sentiment :  » les sentiments on doit dire, c’est un pluriel, c’est plus concret » a dit Michèle et Emilie qui Continuer la lecture#techniques # 01 ( bis ) | digression improvisée un matin avec départ

Le double voyage #09 | plurabelle to be

Elle s’appellerait Plurabelle. Elle est en quête de réponses. Elle interroge. Ses silences aussi posent questions. Elle demande à qui est la maison. Elle veut savoir à qui sera la maison à la mort du propriétaire. Elle veut savoir si le chat qu’elle préfère deviendra le propriétaire de la maison.  Kashelè est son nom. Elle n’avait pas d’histoire, pas d’avenir, Continuer la lectureLe double voyage #09 | plurabelle to be

40 jours – #07 | chaque visage un trait

Des yeux d’ombre creusés dans les orbites sur un visage diaphane, centenaire, coincé dans l’angle du mur, un visage tourné vers le couloir où les pas débusquent le silence | à contre-jour la main droite qui porte vers une bouche lointaine, inaccessible, un verre d’eau et le profil bourru se réveille, ses traits s’agitent, seul le regard reste perdu | Continuer la lecture40 jours – #07 | chaque visage un trait

#photofictions #07 | pour ton portrait

L’été la boite noire se fait voûte, tu shootes autant dehors que dedans. Juillet. Là ce sera dedans à seize heures pour ces portraits qu’on t’a commandé: les gens de l’ombre, scénographes, éclairagistes…. Tu es venu par les Baux sur ta moto, la même qui te tuera deux ans plus tard. Tu seras mort sur une voie rapide du côté Continuer la lecture#photofictions #07 | pour ton portrait

#photofictions #04 | disparaître

c’est un dispositif (une supercherie) sur un podium à environ quarante centimètres du sol devant un rideau de velours elle est assise le buste impeccablement droit la poitrine affleure sous l’imprimé au motif de damier disposé obliquement l’épaule gauche penche plus que l’autre et la main celle de gauche semble aussi plus petite les bras reposent sur les accoudoirs d’un Continuer la lecture#photofictions #04 | disparaître

#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

en fait pas grand-chose dans l’image sinon la couleur de la table, le rouge Badoit, la menthe à l’eau | sinon la joie que tu ressentais à ce moment-là | presque rien dans l’image sinon la joie chez toi en toi, sinon l’histoire derrière le sourire le même sourire que tu as depuis toujours | toi et moi nées la Continuer la lecture#photofictions #03 | NanGoldin | menthe à l’eau

#photofictions#03(1) | portrait

Tu me demandes de m’asseoir dans la lumière de ce fauteuil au sud du jardin du coté des enfants — dire encore les enfants à l’âge qu’ils ont, le dire : que tu as tirés dehors et tout le sang— dans la lumière —les vivants et les morts— qui éclabousse le houx, les bambous… les roses desséchées; la lumière ce soir Continuer la lecture#photofictions#03(1) | portrait