#40. # 31. Rencontres de nuit.

Il tombe des trombes d’eau, on le voit descendre de sa voiture déjà imper mouillé s’arrêter à un  distributeur lumineux il relève la tête quelqu’un, qu’on ne voit pas doit lui parler, qui passe dans le cadre et lui tend un verre d’eau. Il mange et boit rapidement et file, trop vite, les lumières défilent portes fenêtres magasins déjà fermés, il fait nuit. Sur le trottoir on a le temps de voir une femme forte, habillée très court, elle a un geste vers lui et lui crie quelque chose, il se retourne vers elle, est déjà loin. Elle a repris sa pose d’attente sous les néons, on la voit aller et venir tranquillement, la pluie a redoublé, elle relève la tête tout à coup en alerte. Cut. La voiture a fait un demi-tour au milieu du carrefour, on la voit arriver à petits pas courus, sur ses hauts talons par la gauche, lui éjecté par terre au milieu du carrefour. Long plan immobile, une rue large derrière lui, les lignes de fuite des lampadaires allumés se rejoignant là-bas au fond, une fumée s’élevant du véhicule. Les plans se succèdent sans souci de raccords. Sa tête apparaît en gros plan, belle fière tranquille. Flashback, on la voit monter  lentement trois étages marche après marche lui sur son dos. De nouveau vers lui, allongé sur un lit, il ne bouge pas, tourné vers la fenêtre. Cut. De nouveau sur un lit, d’hôpital, on comprend qu’ils se parlent, lui très étonné, elle altière souriante lui montre un tatouage sur son bras, ils éclatent de rire. Par la fenêtre on voit une passerelle d’un bâtiment à l’autre des lumières au rez-de-chaussée, les fenêtres étroites, huit, superposées, celles de l’ascenseur. Cut. La voilà déjà en bas, plus loin, elle reprend sa déambulation tranquille sur le trottoir, quinze secondes puis elle chante un air d’opéra tendre et douloureux devant un parterre d’hommes debout sans bouger, vingt, trente hommes, rêve-t-elle, revit-elle ceux qu’elle a vu passer chez elle ? On la voit partir avec l’un d’eux, monter chez elle. Elle n’a pas enlevé sa robe bleue ni ses chaussures, peut-être pas encore, et caresse doucement longtemps sa tête à lui contre sa poitrine, le regard cherche loin plus loin que la fenêtre. Cut. L’homme à la voiture monte lentement les escaliers avec des fleurs, entre et la rejoint sur son balcon lumineux, au premier plan le noir de la pièce dans l’ombre. Très long plan de fin, sur eux deux. Il montera souvent, comme ça, juste pour parler et rire avec elle ?

Un commentaire à propos de “#40. # 31. Rencontres de nuit.”

  1. Du plaisir à lire ce scénario… tout y est, l’accident, la rencontre, et l’amour ! Merci Simone!