#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

C’est le dernier endroit où ma mère a vécu. De tous les lieux où elle a vécu celui que j’ai trouvé le plus beau, avec ses plafonds hauts, ses murs blancs, ses tommettes et ses carreaux mouchetés. Ce lieu il m’importe de m’en souvenir, et au moment même de l’écrire je me rends compte à quel point tout est flou. Continuer la lecture#été2023 #02 | où nous nous étonnions du silence

#été2023 #01 | Lieux

De retour après une nouvelle journée d’exploration appareil photo à la main et dîner dans un petit resto italien à quelques rues de là, elle entreprend de déménager la table en formica posée contre le mur qui fait face au lit. Elle ne sait pas encore combien de temps elle va rester dans cet hôtel, combien de temps ses déambulations Continuer la lecture#été2023 #01 | Lieux

#été2023 #00 | C’est un hiver

C’est un hiver, elle marche dans la ville, elle marche dans la ville une nuit, elle regarde longtemps l’eau grise. Cette eau grise, elle résonne en elle, elle résonne profond. Elle est venue là, elle est venue là au bord du pont, avec ses pensées, ses pensées en elle qui tournent, brassent, la remuent comme les poissons aux gros yeux Continuer la lecture#été2023 #00 | C’est un hiver

#techniques #07 | navigation

Le regard s’accroche au quai des Martyrs quand les premières vibrations montent par le sol. L’éclat rouge du pont inférieur. Le clocher de Santa Maria en surplomb des façades roses accrochées par la lumière, je suis encore là-bas, dans la rue Droite. L’ombre des passagers sur un pont supérieur nous invite à aller plus haut. La lueur orangée d’une bouée arrimée au bastingage dont Continuer la lecture#techniques #07 | navigation

#voyages #06 | Stratégies

En revenant, au point de départ, un autre voyageur est là. En rentrant dans l’hôtel, un homme est assis dans le hall, avec une canne blanche et un chien harnaché. Ils font connaissance. Le bruit de ses pas fait un peu sursauter celui qui s’était assoupi. Il s’assoit sur le fauteuil à côté. Il tourne la tête quand le cliquetis Continuer la lecture#voyages #06 | Stratégies

Double voyage #2 Arrivées

2. On y arrive par une grand-route. On roule au moins 30 minutes à 20 à l’heure, curieux, comme cette route ressemble à celle de la ville de départ – une seconde la ressemblance est presque parfaite, – cela ne donne pas plus ou moins de vérité au voyage – la question de savoir où on est : quand on verra Continuer la lectureDouble voyage #2 Arrivées

#voyages #02 | Arrivée en vîle

A l’arrivée, le voyage – la distance qu’importe – s’oublie. Une navette, le temps de traversée est court et pourtant, il faut carte d’identité et passeport, avancer, passer dessous l’œil du douanier dont on se demande ce qu’il peut redouter des paisibles voyageurs qui se succèdent. Une montée vers le pont d’embarquement, la main accrochée à la rambarde blanche rongée Continuer la lecture#voyages #02 | Arrivée en vîle

#voyages #02 | L’arrivée, le matin

La nuit, – m’a-t-elle confiée – ses foyers la dévoile de très loin au voyageur. Mais, maintenant que j’arrive, c’est le jour dans sa première heure. Les membres assoupis, les sens en attente, la tête en éveil, les yeux accrochent les formes des montagnes. La ville est là, on la sait – présente quelque part – rien ne s’en voit. Continuer la lecture#voyages #02 | L’arrivée, le matin

#voyages #prologue | voyage image

D’abord, c’était la lumière, un matin, l’été, Port Arthur, Tasmanie. C’était, mêlés, échappements, klaxons, odeurs des essences. C’était des villes passées, j’y étais allé, ponctuation des souvenirs. Durban, face battue par les vents australs virgule Harare où j’étirais mon cou pour saisir le monde jusqu’à Madagascar virgule au bord du Malawi, Mangochi, le couchant dans le dos en moi deux Continuer la lecture#voyages #prologue | voyage image

le double voyage | Les fantômes de la nuit

J étais à Barcelonne vers le port au bout de cette avenue longue de kilomètres, J’étais au bord de la Manche, à Omaha Beach le soir entre chien et loup, j’ai entendu les fantômes de la nuit, des cieux déchirés. J’étais quelque part dans le Vaucluse lorsque je la vit surgir des pins, sa toiture perdue, sa robustesse dans le vallon, Continuer la lecturele double voyage | Les fantômes de la nuit