A propos de Muriel Boussarie

Depuis un été fantastique - 2015 - je participe souvent aux ateliers de François Bon et j'y reviens toujours (presque).

#été2023 #10bis | Tu ne voudrais pas

Tu ne voudrais pas qu’on dise que tu as trahi le Réseau. Qu’on le dise ou qu’on le laisse entendre. Encore moins qu’on l’écrive dans un livre. On commence déjà à l’insinuer sur les Nœuds Secondaires que le Réseau vient d’annexer et qui colportent maintenant les narratifs de sa propagande. On sous-entend que tu as trahi, on le suggère sans Continuer la lecture#été2023 #10bis | Tu ne voudrais pas

#été2023 #10 | Tu attends L.

Tu asperges ton visage. L’eau fraîche, tu la laisses couler sur ton cou. Tu viens de te raser. Un reste de jeunesse apparaît sur tes joues. Et surtout la clarté de tes yeux. Une joie. Des mots que tu ne prononces pas. Tu entends ton sang battre. Tu enfiles une chemise, bleue nuit, presque repassée. Tu en retrousses les manches. Continuer la lecture#été2023 #10 | Tu attends L.

#été2023 #09 #09bis | la spirale

    au centre du jardin  la spirale      un cri étouffé     la spirale de graviers autour d’un trou sombre      elle se précipite     son enfant s’avance, château branlant, sur les pierres plates       le soleil est passé derrière l’immeuble voisin      il avance vers le centre du jardin       ondulations des graviers      elle se précipite derrière lui      sur l’allée de pierres plates      Continuer la lecture#été2023 #09 #09bis | la spirale

##été2023 #08bis | le noir tremble

L’encre luit au creux de la pierre. D’un noir brillant qu’un rayon oblique vient aveugler. Le pinceau s’y abreuve. La porte d’entrée entrouverte, il suffit de la pousser un peu. Il reste quelques secondes immobile dans la pénombre sous le souffle du grand ventilateur. Une goutte s’échappe du pinceau gorgé d’encre. Continuer la lecture##été2023 #08bis | le noir tremble

#été2023 #08 | Iris 8-1

Gueules d’iris barbus, noirs, bleus nuit, bruns aux mâchoires jaunes. Les fleurs se détachent comme mises en avant, extraites du fond vert, flou, du petit tableau (25 x 25 cm). Elles sont peintes avec un mélange de réalisme et de stylisation qui est la façon de Mirna. Cette nouvelle série comporte la particularité de suggérer une sorte de monstruosité voire de dangerosité des fleurs (cependant fort belles) Continuer la lecture#été2023 #08 | Iris 8-1

#été2023 #07bis | l’odeur-fantôme

Elle colle son nez à l’épaule pour renifler son aisselle. S’est isolée dans les toilettes, a retiré sa veste, dégrafé sa chemise. Elle renifle l’autre aisselle, aspire sa moiteur aigre de bergamote. Elle renifle aussi le creux des coudes, l’intérieur des poignets, sur les veines la senteur estompée d’une goutte de parfum. Ce n’est pas ça, l’odeur qu’elle cherche, l’odeur un peu brûlée qui affleure Continuer la lecture#été2023 #07bis | l’odeur-fantôme

#été2023 #07 | nu de L.

    frottant, savonnant membres, saillances, creux, renflements, fentes, cavités      savonnant de nouveau la peau lisse satinée     la frottant rudement      impossible effacement      la sensation du shampoing liquide sa fraîcheur sur le cuir chevelu malaxé par les doigts      Continuer la lecture#été2023 #07 | nu de L.

#été2023 #06bis | la beauté du chiffre

mon corps compte sans arrêt      514    515    516    517    518    519    520    521      seconde après seconde      527   528   529 530    531      il compte le temps qui coule     610    611   612    613      il est le Temps qui bat      1001   1002    1003    1004    1005      allongée dans la pénombre je sens mon cœur      égrener les secondes Continuer la lecture#été2023 #06bis | la beauté du chiffre

#été2023 #06 | la chemise blanche

Un chat porte-bonheur en porcelaine pour amasser les pourboires. Le bruit des pièces qui en tombant par la fente heurtent l’émail ou le métal d’autres pièces. Avec le bouchon qui s’ouvre difficilement, l’impression que l’argent se gardera plus longtemps. Qu’il servira dans les jours fastes à aller boire un verre avec les amies et les jours moins fastes à combler Continuer la lecture#été2023 #06 | la chemise blanche