#gestes&usages #07 | Sophie G. Lucas. Vous devez.

Vous devez procéder aux formalités administratives d’admission.Non ce n’est pas ce que tu as lu : Nous vous remercions de procéder…Vous devez présenter un justificatif d’identité, votre carte vitale.Non ce n’est pas ce que tu as lu : Merci de bien vouloir présenter…Vous devez ne pas oublier la lettre de votre médecin, examens supplémentaires.Non ce n’est pas ce que tu Continuer la lecture#gestes&usages #07 | Sophie G. Lucas. Vous devez.

#gestes&usages #03 | épuisement roubaudien

Je suis dans une salle d’attente ; la salle d’attente d’un médecin d’un hôpital public marseillais, proche du métro Timone où, une fois par an, je viens réaliser des examens de mes poumons. C’est le matin (une infirmière vérifie tous les quarts d’heure que les gens qui patientent dans cette salle d’attente ne se sont pas trompés d’endroit) mais ce Continuer la lecture#gestes&usages #03 | épuisement roubaudien

#été2023 #02bis | Le gros œil tombe

Le gros œil tombe des nuages, il s’abat sur les dalles roses de la cour, il dégringole par les trous d’aération d’un soupirail en fonte, il atterrit dans la grisaille du parking souterrain, il est projeté par la roue d’une auto en direction d’une porte ouverte, il est renvoyé à travers un couloir dont le béton lissé a été peint Continuer la lecture#été2023 #02bis | Le gros œil tombe

#été2023 #02 | Le gros œil traverse

Le gros œil traverse la petite fenêtre placée à hauteur d’homme sur la droite de la lourde et large et beige porte pare-feu, il rebondit sur le lino clair et propre et poinçonnée en plusieurs endroits, il est sensible à la douce couleur orangée de la pièce et à sa chaleur aussi, il saisit un petit rayon de soleil à Continuer la lecture#été2023 #02 | Le gros œil traverse

Double voyage #05 Bouvier le long du fleuve

Il m’avait expliqué et même fait une espèce de croquis avec quelques mots griffonnés à la va-vite… pour ne pas que je me perde dans ce lieu perdu que les journaux appelaient « la ville la plus abandonnée du pays ». AéroportAucun souvenir de ce lieu vide, construit par les Américains pour faciliter leur transport et celui de l’or. Le fleuveIl faut Continuer la lectureDouble voyage #05 Bouvier le long du fleuve

#photofictions #09 | A perte de vue

– Tu ne te souviens vraiment pas ? Moi, je revois très bien la façade.Elle a froncé les sourcils, elle ne se rappelle pas. Je visualise très clairement le bloc de béton perclus de froid, d’air vif maritime, ce grand ensemble rectangulaire, uniforme, piqué de fenêtres. Avec vue sur la mer, disait le prospectus. Larges baies vitrées et pourquoi pas terrasse Continuer la lecture#photofictions #09 | A perte de vue

#photofictions #01 | les dimanches à l’hôpital

Un couloir désert ; tout au bout de celui-ci, une porte hermétique à double battants. Au dessus de la porte sont affichés des panneaux signalétiques, parcours fléchés, codes couleur. On y déchiffre les mots « admissions » et « Chirurgie ». Derrière les battants ouverts se prolongent une enfilade d’autres couloirs tout aussi désolés mais plus sombres, à l’exception d’une source de lumière jaillissant du Continuer la lecture#photofictions #01 | les dimanches à l’hôpital

#40jours #prologue | c’est donc ça Berck plage!

En plus d’offrir à son sommet un panorama formidable (les jours de beau temps le regard porte au moins jusqu’au Tréport), elle est aussi un barrage naturel protégeant les habitations de la plaine contre les assauts des vagues et de l’Authie, issue d’un colmatage progressif du rivage pendant le récent quaternaire – après que la mer ait raboté les falaises Continuer la lecture#40jours #prologue | c’est donc ça Berck plage!

transversales #4 | commencements d’histoires

Les fantômes des morts d’une guerre reviennent. Ils reviennent parmi la vie des vivants. Ils se répandent. Ils se répandent en histoires et ils racontent. Ils racontent aux vivants comment ils sont morts ; eux, les morts de cette guerre. C’est la nuit. Un homme dort. Au chaud. Lit king size. Matelas waterbed ou à mémoire de forme. On se garde Continuer la lecturetransversales #4 | commencements d’histoires

Baudelaire #1 | la forme d’une ville, écrire une parenthèse

(Restera quoi dans cinq ans ? Juste des souvenirs. Les tiens et ceux de qui comme toi ici. T’es pas dans leur crâne. Les affiches disent tout raser pour rebâtir haute façade de verre avec lumière vive du dehors. Combien de temps toi, entre les murs orangés, presque saumons, de cet espace chantier ? Comme en apnée avec cette boule Continuer la lectureBaudelaire #1 | la forme d’une ville, écrire une parenthèse