#Gestes&usages #02 | corps en marche vus de dos

On les aurait suivi alors il y a environ soixante-dix ans elles quatre et le petit post-scriptum, comme je suivrais maintenant dans les rues de cette ville un peu plus éloignée de la mer, cette vieille femme pliée sèchement en son mitan en deux rectangles de tailles différentes à quatre-vingt-dix degrés appuyée sur une canne verticale comme les jambes et Continuer la lecture#Gestes&usages #02 | corps en marche vus de dos

#enfances #01 | Vedettes locales

Pas retenu ni son nom ni son prénom. Au souvenir, sous les néons de la boucherie, juste l’ombre immense de son dos devant nous. Il est même plus grand que mon grand-père. Entre eux, le salut des habitués. Plus tard, il me semble qu’il m’explique que cette ombre géante est un ancien boxeur maintenant manœuvre sur les chantiers. Et je Continuer la lecture#enfances #01 | Vedettes locales

#photofictions #05 | Décor lisières

C’est l’algorithme de la plateforme qui t’a propulsé dans le fil de mes recommandations. Toi, dans plusieurs vidéos sur la chaîne d’un de ses jeunes youtubeurs, aventuriers reporters qui se sont faits un nom, une popularité sur les réseaux sociaux en se risquant avec leurs appareils photos/caméras sur les points chauds de l’actualité. On ne sait pas grand-chose de celui Continuer la lecture#photofictions #05 | Décor lisières

#photofictions #04 | Debout bancal

Tu la vois ma médaille ? Pareil pour les boutons, je l’astique, il faut qu’elle brille. Les bottes aussi. Pas n’importe qui pour représenter la banque. Un ancien soldat, ça impressionne les passants et ça rassure les clients. Ils me verront dans ton pays aussi. Ils la verront ma médaille de gloire. Sans elle je l’aurais eu ce boulot ? Je suis Continuer la lecture#photofictions #04 | Debout bancal

#photofictions #03 | Bientôt l’Est

Une grande assiette de faïence blanche avec un liseré rouge, posée sur le plateau sombre d’une table. À droite, pliée dans une serviette blanche en papier, une paire de couverts. Au centre de l’assiette, des frites et, en dessous, dépassent deux knacks orange vif. Aussi, au sommet de l’assiette, sur la table, une coupelle transparente remplie de ketchup et un Continuer la lecture#photofictions #03 | Bientôt l’Est

#photofictions #02 | Alentours : les invisibles du parking

Vous photographier pour vous rendre visibles, un peu comme un photographe de guerre mais ici et maintenant, sur le parking de l’hypermarché. Vous rencontrer par l’intermédiaire de celui des vôtres qui, le dimanche après-midi quand tout est passé en automatique, arpente avec un jerrican les pistes de la station service en quête d’un peu de diesel. Ensuite, contact établi, prendre Continuer la lecture#photofictions #02 | Alentours : les invisibles du parking

#photofictions #01 | Après repas

Sur les premières photos, format portrait, les bordures des volets font deux traces sombres de chaque côté. Dans l’ombre du tilleul, des personnes en tenues estivales sur des chaises longues ou des fauteuils blancs en plastique. Certaines discutent, d’autres écoutent, d’autres sont assoupies. Une gosse, allongée sur une ado qui l’enlace, suce son pouce. Un adulte : regard perdu. Au pied Continuer la lecture#photofictions #01 | Après repas

#40 jours #38 | Lui là-bas, toi ici

Toi tu restes ici. Tu passes pas. Pas les papiers pour. Fallait pas oublier ton passeport. Sans papier tu peux rien, tu peux pas partir/sortir de. Lui, il est en règle. Alors voilà, vous séparer maintenant. Il va continuer seul. Toi tu vas retourner, tu vas revenir. Il faudra leur dire, ils voudront des explications, pour comprendre, pour encaisser. Un Continuer la lecture#40 jours #38 | Lui là-bas, toi ici

#40 jours #36 | Nos mots à nous les morts

Pourquoi tu viens en pleine nuit ? Tu as honte ? Tu as peur d’être identifié ? Tu crains de croiser quelqu’un ? Un fantôme ? Tu penses peut-être qu’on dort paisible comme nos tombes ? Tu crois que la nuit on déserte les cimetières où vous nous parquez pour venir vous hanter et faire des fêtes diaboliques dans vos cauchemars de vivants ? Tu crois qu’on Continuer la lecture#40 jours #36 | Nos mots à nous les morts

#40 jours #35 | Notre ville pleure

Notre ville, il en a fait sa capitale. Il la veut à son image, à son idée, à l’idée qu’il se fait de son pouvoir, de sa puissance. Il réalise son programme : enrayer la crise, mettre tout le monde au travail, grands travaux pour notre ville. Plus de ces rues torves, bancales et sales mais des avenues larges, droites, nettes, Continuer la lecture#40 jours #35 | Notre ville pleure