#photofictions #04 | qui se dérobe

Le téléphone stationne aux pieds du miroir en mode caméra inversée. Le téléphone et le miroir renvoient l’image de l’homme nu qui se regarde dans le téléphone qui a été réglé par l’homme, qui le mitraille alors qu’il contracte ses biceps, caresse ses bras, leurs tatouages symétriques à droite, à gauche. L’homme aime le bruit de la promenade de ses Continuer la lecture#photofictions #04 | qui se dérobe

#photofictions #04 | Ni les épaules, ni les dents

Faire l’actrice, faut des photos, il cloute un drap contre la porte, elle se tient droite, léger déhanché, sourire, coupe au carré qui dynamise, elle aurait bien osé plus court, mais à la formation pour apprendre à se vendre, bout de viande, la directrice de casting lui a dit non, trop risqué, pourrais te louper, la coupe garçonne, c’est pas Continuer la lecture#photofictions #04 | Ni les épaules, ni les dents

#photofictions #04 | Transport et portrait

Echange de politesses au moment de l’installation des vélos. Ce n’est pas toujours aussi agréable. Et déjà on en apprend un peu sur l’autre. Tiens, il descendra à Saverdun. Et moi à Foix, bien sûr. Et puis c’est l’installation dans l’un des carrés du train, comme on dit. Mais c’est vrai que c’est un quatre-coins et qu’au long des diagonales, Continuer la lecture#photofictions #04 | Transport et portrait

#photofictions #04 | ceci est mon corps

Un corps de femme aux bras repliés derrière la tête, à la peau claire en grande partie recouverte de dessins floraux avec aussi deux fines mains de squelette, l’une sur le sein droit de ce corps au bassin rond, aux jambes plantureuses que l’ossature d’un long bras traverse en diagonale pour aller déposer la seconde main de mort sur l’arrondi du ventre Continuer la lecture#photofictions #04 | ceci est mon corps

#photofictions #04 | Contenu

… même si les cols ont perdu leur cravate et que les bras de chemise sont relevés jusqu’au coude, qu’une main reste négligemment dans la poche d’un pantalon flottant, qu’une autre se glisse affectueusement autour d’une taille encore fine ou d’une autre qui s’est épaissie, même si face au soleil les yeux plissent, les bouches ont le sourire contenu quand Continuer la lecture#photofictions #04 | Contenu

#photofictions #04 | j’ai.

j’ai mort. j’ai peints sur le visage les trous vides. j’ai les deux ronds noirs inutiles. j’ai, dessiné sur la photographie, les yeux ternes du poisson noyé d’air. j’ai morte. j’ai les mains croisées reposent sur la couverture. elle couvre mes jambes. j’ai le collier à deux rangs de perles blanches. j’ai la longue tresse de cheveux et le visage Continuer la lecture#photofictions #04 | j’ai.

#photofictions #04 | Photo de classe

Placés en rang d’oignons, épaule contre épaule, tous dans une position identique, droits comme des i, regard fixes, face à la caméra. Il faudra quand même trois files : un premier rang assis, un deuxième debout et le troisième, monté en équilibre, sur un banc branlant. Aucune vulnérabilité sur ces visages impassibles, on contrôle tout ici : les vêtements choisis depuis belle Continuer la lecture#photofictions #04 | Photo de classe

#photofictions #04 | et si on jouait à faire semblant ?

Ses pieds le précédent dans son déplacement, son buste un peu à la traine, ses mains dépassent à peine des manches de son sweatshirt trop grand et de ce corps pas très obéissant part un coup de pied dans le ballon qui ne va pas si facilement toucher sa cible, comme pas exprès, avec un large sourire et des yeux Continuer la lecture#photofictions #04 | et si on jouait à faire semblant ?

#photofictions #04 | les vivants qui vont bien

Marwane est accoudé à la fenêtre, porte ouverte sur la campagne nue, rase et nue comme un petit bidon en friche, sorti de la chemise, une campagne négligée aux cheveux rabattus, il fait déjà froid depuis quinze jours alors qu’on vient de quitter les dorures du soleil, l’air frais et la fenêtre comme un cadre plaqué sur le corps du Continuer la lecture#photofictions #04 | les vivants qui vont bien