# recto-verso #04 | L’Emprise de la princesse de Clèves

Bien sûr, je me souviens de la Princesse de Clèves, et de son infortunée liaison qui a fait le tour des salons. Mais plutôt que de narrer des événements désormais bien connus, je me contenterai d’évoquer les robes à panier de soie, les pas de danse, les petits fours et les éventails.
En toile de fond, les murmures et chuchotements des duchesses, les yeux inquisiteurs qui observent les jeunes premières, les billets qui passent de main en main pour créer des liaisons uniquement aux avantages de ceux qui les rédigent.
Je voudrais décrire le lit à baldaquins lourds, la chemise empesée d’un Prince qui ne s’est pas levé depuis trois jours, les brocs d’eau, les linges mouillés, les aiguilles à saignées.
Et pour finir, la robe de bure, la coiffe blanche, le chapelet, le calme des pierres du couvent, les marques de doigts sur le front si pur de la Princesse veuve par sa propre faute qui, désormais, ne fera plus que prier.

Une réponse à “# recto-verso #04 | L’Emprise de la princesse de Clèves”

  1. Contente de te retrouver sur le cycle d’été ! Cette proposition et ton texte m’inspirent un atelier d’écriture avec mes élèves, inventaire des objets par exemple qui peuplent un texte, les gestes. Ce qui contribue à l’épaisseur du texte et à la plongée dans un univers.
    On rêve de plus encore, surtout quand on te connait 😉