#40 jours #35 | depuis les poubelles jusqu’à Homère

Depuis 1964, elle a beaucoup changé. Les poubelles noires au milieu de la rue, les façades ternes, mais on dirait chez Zola. Oui depuis elle a beaucoup bougé, mais certains  partent dans les communes proches,  —non mais on n’est plus chez nous — Cosmopolite elle est devenue et les rues s’embellissent, les places deviennent des parking des maisons de ville apparaissent, des bâtiments tombent, d’autres sont rénovés, ce couple qui voulait aller ailleurs va rester, leur immeuble HLM de sept étages vient d’être équipé d’un ascenseur, et ils vont mettre un balcon à chaque appartement, mais du balcon on verra encore plus les jeunots qui filent de la drogue, ça discute ça crie ou ça s’embrouille une mobylette part en pétaradant. Oui mais on vient d’élargir ce bout de terrain en friche y faire un terrain de jeux pour les petits, en face de la grande salle Montagnon construite en béton cellulaire, cinq cent mètres carrés de panneaux photovoltaïques un chauffage par géothermie et puit canadien, ses performances ? BBC+. Oui mais les quads et motos trafiquées commencent à tourner à huit heure du soir.Regardez la médiathèque, elle a commencé dans un appartement, tenue par des bénévoles, puis dans une aile du collège et là sur la place, celle du marché, belle dehors effilée comme un bateau qui entrerait sur la place et belle dedans surtout tellement de livres, Oui mais les jeunes sont là vers l’entrée de l’immeuble, ils squattent la montée d’escalier, ils parlent forts, ils rient ils mettent la musique jusqu’à trois heure du matin, on ne peut plus dormir. Alors certains partent ailleurs chercher plus calme, plus riche. Oui elle est bien cosmopolite, avec continuellement son lot de nouveauté, de richesse, de contacts, de misères et de malheurs toujours, Mais ils viennent de découvrir l’ Ondaine, une rivière commence à prendre ses aises, on t a vu des canards cols verts. Et hier, on a vu une standing ovation plusieurs soirs de suite au festival off d’Avignon pour la troupe de celui-ci, né à Saint-Etienne, avec sa pièce « ULYSSE DE TAOURIR » elle y parle de ses travailleurs algériens dont la France avait besoin, qu’elle est allée chercher, et de l’héroïsme de ces ULYSSES ordinaires venus reconstruire Saint-Etienne et les petites villes toutes proches après la guerre. Il s’appelle Abdelwasheb Sefsaf.

3 commentaires à propos de “#40 jours #35 | depuis les poubelles jusqu’à Homère”

  1. Magnifique ville bâtisseuse ! Et pour finir sur un enfant du pays, un portrait de ta ville que beaucoup de stéphanois aimerait, c’est sûr. Merci pour ce texte.

  2. C’est sympa, Catherine. J’ai bien aimé écrire ce texte. Et j’aime bien les gens qui la font cette petite ville. A bientôt.