A propos de Aline Chagnon

Ce qui me passionne dans l'écriture, c'est l'expérience, le chemin.

#nouvelles | Aline C

01 – Ranger ses livres 02 – Librairies 01 – Histoires de bibliothèques La bibliothèque, avant tout un lieu du dehors, un lieu public, lieu de profusion et de frustration, choisir, ne pas céder à la tentation de remplir le sac, des kilos à transporter, épaules sciées, au retour je fractionne mais reviens avec d’autres livres, incessantes allées-et-venues le dos Continuer la lecture#nouvelles | Aline C

Carnets individuels | Aline Chagnon

#40 – Poursuivre– en éveil, instantané, fugitif, un geste, un visage, une pensée : noter– surgissement, tangible, imperceptible, rêvé : noter– marcher, respirer, s’arrêter : noter– oubli, disparition, effacement, absorption : noter– trop-plein de mots, pas de temps, confusion, haute voltige : noter– un appel, un désir, une nécessité, pas de doute : noter– du vide, rien que du vide, rien à dire, vertige : noter– Continuer la lectureCarnets individuels | Aline Chagnon

#carnets #prologue | les tout neufs

Deux boîtes à archives, gonflées, déformées.L’une pour les carnets commencés, entamés, certains noircis d’une écriture parfois difficile à déchiffrer.L’autre pour les carnets neufs. Inventaire :– cahier Clairefontaine, format A4, 148 pages, spirales métal, papier velouté, couverture translucide bleu ciel, imprimés en surépaisseur de velours blanc des silhouettes d’éléphants, la trompe haut levée, le dos, le front et le bas des pattes Continuer la lecture#carnets #prologue | les tout neufs

autobiographies #03 | l’épicéa

Pour atteindre le territoire de l’épicéa, il faut traverser la prairie, braver la peur de marcher sur une vipère assoupie, les jambes se griffent aux herbes hautes, le froissement de la course éteint le son strident des sauterelles, une dernière enjambée et c’est la lisière, un ourlet de lande, une végétation éparse, désordonnée. Il convient de s’arrêter là, dans l’ombre Continuer la lectureautobiographies #03 | l’épicéa

autobiographies #02 | deux temps

Etienne franchit chaque jour le portail de l’usine trente minutes avant l’heure d’embauche. Tôt le matin, sa femme Henriette le presse de débarrasser le plancher. Le temps d’aérer la chambre, de replier le canapé, d’installer les lits pliants et les parents des enfants sonneront à la porte, lui tendront un bébé en pyjama, mains agrippées à un biberon tiède. Dans Continuer la lectureautobiographies #02 | deux temps

autobiographies #01 | trajets

Du troisième étage, les marches usées de l’escalier de pierre dévalent la rampe froide au goût de fer rouillé. Odeur des poubelles pourtant ramassées très tôt chaque matin, haut mur de boites aux lettres en bois ciré, plaques de cuivre rivetées ou bouts de carton punaisés. Claquement de bois de la porte. La rue. Etroit couloir entre les immeubles sombres. Continuer la lectureautobiographies #01 | trajets

hors-série #2 | la fourchette

On peut blâmer la fourchette pour sa rigidité – pas question qu’elle cède à la torsion, à la pression -, pour son insensibilité – elle n’hésite pas à porter à la bouche le mets brûlant qui anesthésie la langue – mais on ne peut qu’admirer sa capacité à s’adapter à toutes les situations. Elle ramasse les grains de riz, les Continuer la lecturehors-série #2 | la fourchette

#P9 – Une fille

90*64 – noir et blanc – format paysage.La photo est petite, mal centrée avec un cadre trop large en bas. Une empreinte de doigt marque le haut de la photo, une trace de brûlure brunit la marge à droite. Une petite fille d’un peu moins de 4 ans est penchée sur un berceau de bois. Derrière elle, une gazinière en Continuer la lecture#P9 – Une fille

#P8 Tu marches sur la plage

Parfois encore, ton gros corps t’encombre. Alors tu as ce geste, tu glisses les doigts dans la broussaille de ta barbe et tu te sens mieux. A l’école, on te surnomme Nounours. On se moque. Tu te détestes d’être plus grand, plus lourd que les enfants de ton âge. Ton quartier vit au rythme de l’usine. Avant le coup de Continuer la lecture#P8 Tu marches sur la plage

#P6 – Journal

VendrediUne déflagration. Deux mirages, l’un derrière l’autre, surgissent au dessus du jardin. Ils volent si bas que je vois nettement les fuselages, la pointe des ailes gris métal. A contre-temps – ils sont déjà loin -, je me bouche les oreilles, m’accroupit. Quand je me redresse, le ciel est immobile, le paysage indemne. Des images de terres dévastées, de maisons Continuer la lecture#P6 – Journal