A propos de Anh Mat

Né en 1982 à Toulouse. 24 ans après, départ pour Saigon où je vis et écris. Errances littéraires et audiovisuelles sur le web depuis 2013. « Il y a quelqu’un », nouvelle (revue nerval) « Monsieur M », roman (publie.net) « cartes postales de la Chine ancienne »,poésie (éditions Qazaq) « Retour sur soi » éditions Qazaq » « au sujet de la vidéoécriture » (revue Oeuvres ouvertes) « Người nước ngoài » revue Dires résidence numérique sur Glossolalies.net, programmé au festival « extra LittéraTube », Beaubourg contributeur régulier chez « les cosaques des frontières » anime le site www.lesnuitsechouees.com

Double voyage #1 la nuit d’avant

Double voyage | Prologue Je suis à Amamet où je préfère fermer les yeux sur ce que je crois avoir vu ou deviné le père et l’inconnu dont seul le nom restera gravé comme une énigme décisive… Je suis à Empuriabrava dans la piscine ronde un des flotteurs se dégonflent et je coule lentement sans me débattre qui pour s’en Continuer la lectureDouble voyage #1 la nuit d’avant

carnets individuels | Anh Mat

#44 ÉCRIRE DEHORS Écrire dehors. Là. Sur le trottoir. Dans le ronronnement des machines, les allées venues des passants, l’attente des chauffeurs de taxi arrêtés, l’ennui des portiers aux heures creuses du milieu d’aprèm, le pas qui traine des serveuses fatiguées, les flics en civil éméchés caisse d’heineken vide à leurs pieds, le reflet des façades dans les vitres… Je Continuer la lecturecarnets individuels | Anh Mat

#carnets #prologue | « l’usage des carnets »

Le premier carnet, ce fut l’absence de carnet. Pendant longtemps. 5 ans au moins, habitude d’écrire sur tout ce qui trainait sous la main, verso de photocopies, carrés jaunes de pense-bête, tickets de métros périmés, bouts de factures déchirées, il m’est même arrivé d’écrire directement sur mon vieux bureau. J’ignore pourquoi j’ai écrit de la sorte pendant si longtemps. C’est Continuer la lecture#carnets #prologue | « l’usage des carnets »

autobiographies #06 | Honda Dream

du noir naît la lumière, de la lumière un espace, j’étale le goudron, tisse une route, bâtis une maison pas très loin, devant le portail, j’attends mon Grab bike, il vient, j’aperçois sa son casque et veste verts, sa petite lueur grandit à mesure qu’elle se rapproche, son phare transperce la nuit, il m’éblouit, étant le seul ici il lève Continuer la lectureautobiographies #06 | Honda Dream

autobiographies #04 | ouvrir les lieux

L’écriture m’est familière. Aucun visage ne me revient pourtant. Il m’est difficile de déchiffrer les noms et les adresses manuscrites. Chaque contact semble avoir été noté rapidement, au coin d’une table, au crayon ou au stylo. C’est un carnet rempli au jour le jour, à mesure des rencontres. La plupart des pages sont vides, l’une d’entre elle contient un dessin Continuer la lectureautobiographies #04 | ouvrir les lieux

autobiographies #03 | l’arbre et le bègue

J’ai connu un garçon bègue qui, à peine passé le portail, se précipitait vers moi pour me saluer. Avant même d’aller serrer la main du propriétaire des lieux, il venait me caresser l’écorce et disait «— tttttuu tu  vvvvvvas bbbien m.. m… mon ami ?». C’est d’abord à moi à qui il faisait signe ! À moi qu’il réservait ses premiers Continuer la lectureautobiographies #03 | l’arbre et le bègue

autobiographie #02 | portraits d’inconnus récurrents

C’est une des nuques les plus rencontrées du quartier. Les habitués ont l’habitude de le voir de dos, surveiller les scooters. Son regard dans le vide écoute encore le livre qu’il vient de quitter des yeux. Ses lèvres bougent, elles chuchotent une phrase. Serait-il en train de l’apprendre par cœur ? Parce-que oui, c’est un livre qu’il tient dans les mains, Continuer la lectureautobiographie #02 | portraits d’inconnus récurrents

autobiographies #01 | Trois lieux de mémoire

À l’étage de l’immeuble aux murs jaunes et gorgés d’eau, des appartements à louer. Les couloirs puent le poulet grillé, l’héroïne, la pisse de chat. Dans l’escalier, des pas nous précèdent. Sentiment d’entendre leur écho en retard. On vient de brûler de l’encens, on entend, venu du couloir, un nom scandé, un rire bref, les pleurs d’un bébé… dans les Continuer la lectureautobiographies #01 | Trois lieux de mémoire