A propos de Laurent Peyronnet

Depuis une vingtaine d’années, je partage mon temps entre le nord de la Scandinavie et la région lyonnaise où je réside. Je passe environ cinq mois sur douze sur les routes de Laponie ou j’exerce le métier de guide touristique et le reste du temps, j’essaye d’écrire. J’ai publié trois romans jeunesse, quelques nouvelles et contes. Je fais aussi un peu de musique et de dessin. Je n’ai pas de site internet mais vous trouverez l’actualité de mes romans jeunesse sur la page Facebook : "Magnus saga" J'anime également de façon intermittente la chaine Youtube « Quelque chose à vous lire » ; vous y trouverez actuellement une soixantaine de lectures vidéos dont : Raymond Carver ; Bob Dylan ; Joyce Carol Oates ; Selma Lagerlöf... et plus modestement, quelques uns de mes textes.

Double voyage / 2. Arriver dans la ville.

L’avion s’est posé sur un tapis de neige, les roues n’ont pas déviées. Sur la passerelle dont les marches descendent sur la piste, mon corps reçoit les – 20 degrés de l’hiver arctique. Emmitouflé dans ma doudoune, je marche vite en m’appliquant à ne pas glisser, les joues griffées par le froid. Portes battantes, chaleur du hall d’accueil, attente des Continuer la lectureDouble voyage / 2. Arriver dans la ville.

#voyages | Qu’il fasse jour en pleine nuit, c’est le propre de l’éveil

C’est le jour d’avant, le jour d’avant le retour. La fatigue s’est installée dans chacun des muscles, dans la tête et dans les yeux qui se plissent, piquent et ne supportent plus cette clarté permanente. Il est trois heures du matin et les rideaux légers de la chambre d’hôtel ne filtrent quasiment rien du soleil qui cogne là dehors. Des Continuer la lecture#voyages | Qu’il fasse jour en pleine nuit, c’est le propre de l’éveil

le double voyage | syllabes du bout du monde

J’étais à Barentsburg, ville gelée, abandonnée des hommes, 78 degrés de latitude nord, faisant face à un buste de Lénine. J’étais à Longyearbyen, ville où l’employé de l’hôtel me retint par le bras m’expliquant qu’il me fallait prendre un fusil si je sortais me promener, à cause des ours. J’étais à Sarnes, village maudit, le long du Porsangerfjord, où se Continuer la lecturele double voyage | syllabes du bout du monde

Carnets individuels #22

Sur la place de mon village, d’un côté la mairie, de l’autre la nationale. Entre les deux, une tonnelle, devant celle ci, l’arrêt du bus qui relie Lyon à Bourg en Bresse. Sur la droite, l’école. Sous la tonnelle, tout autour, des bancs, au centre, comme un îlot, un bloc de béton carré, environ 1 m sur 1m, coiffé d’un deuxième Continuer la lectureCarnets individuels #22

Carnets individuels #21

Une rue bourgeoise du centre ville. A part ce qui est organique, rien ici n’est mobile, tout est attaché à quelque chose. mon attention se pose sur un immeuble. Façade et perron de marbre blanc, trois marches jusqu’au porche d’entrée. Sur celle qui touche l’asphalte, une unique feuille de platane qui a volé jusque là, assez loin de son arbre d’origine lequel Continuer la lectureCarnets individuels #21

Carnets individuels #12 La grisaille.

Cette grisaille que je tends, que j’étale sur la toile immatérielle que j’appellerai mon attention, et qui sera le fond sur lequel inscrire mon texte, qui lui donnera son épaisseur, sa luminosité particulière, qui induira sa capacité même à surgir, cette grisaille est aussi une sorte de rituel où la respiration a sa part. C’est une pâte épaisse, faite de Continuer la lectureCarnets individuels #12 La grisaille.

Carnet individuel #09 Ne pas s’attarder sur.

Ne pas s’attarder sur ces brassées du quotidien qui pourraient nous dévorer nous engloutir nous éteindre qui s’écrasent par masses lourdes épaisses compactes pelletées de terre grasse jetées dessus nous pour nous recouvrir étouffer ensevelir ne pas s’écrouler sous le choc le poids ne pas glisser dedans et en cas s’arracher de toutes ses forces se tendre des deux mains Continuer la lectureCarnet individuel #09 Ne pas s’attarder sur.