#rectoverso #07 | « quand on tombe amoureux on se relève attaché » B. Cyrulnik

Recto Le fait que c’était un mardi ou un jeudi je ne sais plus mais du fait que le ciel avait cette teinte précise de gris poudreux et que le trottoir était encore mouillé de la veille, que je marchais trop vite ou trop lentement, le fait que je l’ai vu, lui, du fait que j’avais rêvé de ma grand-mère Continuer la lecture #rectoverso #07 | « quand on tombe amoureux on se relève attaché » B. Cyrulnik

#rectoverso #06 | Gaëlle Obiégly – entrelacs

Je me lève toujours avant que le jour ne commence vraiment, quand il est encore tiède de nuit. J’aime ce moment. Les garçons dorment, leur respiration égale me rassure. Je fais chauffer de l’eau, pas pour le thé, juste pour entendre le bruit, cette vapeur qui sort de la bouilloire, c’est comme une preuve que je suis là, dans le Continuer la lecture #rectoverso #06 | Gaëlle Obiégly – entrelacs

#rectoverso #05 | La môme

Ménilmontant, XIe arrondissement, aux lisières du XXe.Dessous la ligne 2 du métro qui brinquebale au-dessus des boulevards,il y aurait eu, dit-on, une gare de marchandises au tournant du siècle —mais moi, je ne l’ai jamais vue.Juste les rumeurs de fer, les vestiges dérobés par le temps et les façades rongées de suie. À la sortie du métro, on prenait à Continuer la lecture #rectoverso #05 | La môme

#rectoverso #04|Mariane Alphant, maintenant

Le présent s’impose comme une injonction silencieuse. Non pas le présent des horloges, des cadrans ou des mises à jour, mais celui qui colle au corps, cette pellicule d’instant qui ne cesse de se régénérer, de nous happer. Il faudrait être là, tout de suite, parfaitement là. Être présent à soi, au monde, à la conversation, au visage de l’enfant, Continuer la lecture #rectoverso #04|Mariane Alphant, maintenant

#rectoverso #03 | Camille Laurens il y a des oui 

Recto Il y a des pétales de coquelicot ressemblant à des petites lèvres, fragiles, froissés rouges comme un aveu muet Il y a des baisers qui n’ont jamais trouvé de bouche, ils errent orphelins Il y a des miroirs qui reflètent l’attente Il y a des mains pleines de promesses non tenues Il y a des aiguilles qui tournent dans Continuer la lecture #rectoverso #03 | Camille Laurens il y a des oui 

#rectoverso #02| Maylis de Kerangal nuits et je, pluriels

Recto à ce stade de la nuit — le vent s’engouffre dans les interstices du bâtiment, racle les vitres, secoue les stores métalliques comme une main impatiente, je suis là, collé sur la banquette d’une salle d’attente, néon clignotant, un halètement absorbant l’air — le couloir s’allonge, couve le silence, j’entends au loin le pas d’une infirmière, ou peut-être est-ce Continuer la lecture #rectoverso #02| Maylis de Kerangal nuits et je, pluriels

#rectoverso #01 | Beez

RECTO En haut du champs de Pré-Chanté à la lisière des arbres, des herbes hautes et des ronces, il a posé les ruches. Des caisses de bois blond, à peine inclinées, alignées comme un silence rural. Rien ne signale leur présence, sinon le bourdonnement bas, continu comme une respiration. Autour, quelques pièges à frelons, suspendus aux branches basses des noisetiers, Continuer la lecture #rectoverso #01 | Beez

#boost #15 / Cendrars / violence  

INCIPITE : V comme Violence Violence.Pas le coup de poing mais ce qui l’entoure.Pas le cri, mais le nœud dans la gorge qui le précède.Pas l’impact, mais le tremblement.Pas la guerre, mais ce qu’il en reste de silences. Violence quand le langage cale. Quand l’homme n’a plus les mots et que son bras s’élance. C’est la main qui ne sait plus dire, Continuer la lecture #boost #15 / Cendrars / violence  

   

#boost #15 / Cendrars / violence   INCIPITE : V comme Violence Violence.Pas le coup de poing mais ce qui l’entoure.Pas le cri, mais le nœud dans la gorge qui le précède.Pas l’impact, mais le tremblement.Pas la guerre, mais ce qu’il en reste de silences. Violence quand le langage cale. Quand l’homme n’a plus les mots et que son bras s’élance. C’est la Continuer la lecture    

#boost #14 / Becket / Acouphènes  

Traduction simultanée. Un corps raconte. Immobile équilibre sur une jambe. La gauche. Oscille. Le pied. L’orteil oui le gros Hallux Valgus. Tordu penche. Le corps penche. Tient-il ? Toujours ? Encore ? Pour finir debout encore sur une jambe le poids du corps sur le pied gauche qui tremble fléchit inflexion du mollet. L’ombre du genou sur le carreau. Face à la fenêtre. Continuer la lecture #boost #14 / Becket / Acouphènes